McLaren Racing/Alteryx
Formule 1 : McLaren Racing fait équipe avec Alteryx
McLaren Racing a choisi la plateforme analytique d’Alteryx dans le but d’améliorer l’efficacité de la conception des voitures face au plafonnement des coûts de la Formule 1, et de renforcer l’engagement des fans.
Ed Green, Head of Commercial Technology chez McLaren Racing, affirme que les partenariats technologiques de l’équipe vont bien au-delà du simple fait d’apposer des logos sur les monoplaces et sur la tenue des pilotes. « Notre voiture ne prendra pas la piste le dimanche après-midi si nos systèmes d’information ne fonctionnent pas », dit-il d’emblée. « Donc, ces relations [avec les fournisseurs IT] sont assez profondes et significatives ».
Le responsable évoque plus particulièrement le partenariat récent de McLaren Racing, avec l’éditeur de logiciels analytiques Alteryx. Cet engagement vise à sensibiliser les fans et à optimiser les performances de la monoplace. Cet accord est publiquement visible depuis le dimanche 29 août, dans le cadre du Grand Prix de Belgique.
« Nous poussons une partie de cet IT dans ses derniers retranchements », explique-t-il. « Nous le déplaçons dans 23 endroits différents par an, et nous le déployons dans un environnement inhospitalier. Lors de ma première semaine chez McLaren, j’ai surpris un collègue informatique en train de nettoyer l’arrière du garage. De toute ma carrière dans IT, je n’ai jamais vu quelqu’un passer l’aspirateur sur un serveur ».
« Lorsque vous poussez à bout les équipements IT et les logiciels – pour la sécurité du conducteur et l’analyse des informations sur les systèmes critiques de la voiture à partir de multiples ensembles de données –, vous devez vous assurer qu’ils sont efficaces. Et donc, oui, vous voulez que vos fournisseurs fassent partie intégrante de l’équipe. »
Cela peut aller jusqu’à faire appel à ces fabricants et éditeurs au milieu du week-end, en pleine course. Dell livre les infrastructures de calcul haute performance de l’écurie, et DarkTrace lui apporte ses solutions de cybersécurité.
« Nous cherchons des partenaires passionnés », affirme Ed Green. « Il est vraiment important de trouver des personnes qui sont tout aussi enthousiastes que le reste de l’équipe pour que les voitures aillent plus vite le dimanche après-midi. »
Ed Green ne tarit pas d’éloges concernant le rapport spécifique avec l’équipe d’Alteryx, entamé en mars 2021. « C’est très pratique, l’on prépare rapidement nos jeux de données », note-t-il. « Il y a moins de conceptualisation du flux de travail ou de la mise en relation de plusieurs ensembles de données. Nous ne sommes pas restés assis à faire des ateliers sans fin. Nous avons commencé par une ou deux petites idées, à savoir rendre la construction de la voiture plus efficace, et faire en sorte de renforcer l’engagement avec les fans [de McLaren] ou mieux les comprendre. »
L’atelier IT de McLaren Racing, qui compte « une douzaine » de personnes, ainsi que ses équipes chargées de la transformation numérique et du marketing font partie des premiers utilisateurs d’Alteryx. Mais ils sont impatients de répandre l’usage de la technologie auprès des aérodynamiciens et autres ingénieurs de McLaren, selon Ed Green.
Contrôler les coûts
Le plafonnement des coûts introduit en Formule 1 cette année et annoncé en octobre 2020 a été l’élément déclencheur pour rechercher une solution comme celle proposée par Alteryx afin de rationaliser les coûts, selon le responsable. Chacune des dix équipes ne doit pas débourser plus de 145 millions de dollars en 2021.
Ed Green considère qu’il y a une marge de manœuvre importante pour mieux contrôler les coûts de fabrication de la monoplace. Il y a beaucoup d’ensembles de données disparates qui entrent en ligne de compte et, bien qu’ils aient la capacité actuelle de voir les gros pôles de dépenses, les membres de l’écurie McLaren Racing ont un besoin urgent de le faire « sur le moment », autour des courses elles-mêmes.
« Il y a 80 000 composants dans la voiture, et ils évoluent rapidement », explique-t-il. « Au cours d’une saison, environ 90 % de la monoplace subira des modifications. Peu d’éléments proviennent du modèle de la saison précédente, et ce sera encore moins le cas l’année prochaine en raison des changements de réglementation ».
« La meilleure manière de décrire la voiture est toujours de la considérer comme un prototype. En fonction des caractéristiques du circuit, il faut ajuster les propriétés du véhicule. Nous produisons en gros une nouvelle pièce toutes les 17 minutes tout au long de la saison. » Et ce, aussi bien au pied de la piste, grâce à l’impression 3D, qu’à l’usine, précise-t-il.
Analyser les données
Selon Ed Green, Alteryx contribue à rassembler plus d’une douzaine de jeux de données différents pour automatiser l’analyse et le traitement des informations. Il s’agit d’aider les équipes de conception et d’ingénierie à éviter le gaspillage de matériaux et de fabrication, et à accélérer la construction et la livraison de pièces sur le circuit.
L’utilisation d’Alteryx par McLaren Racing facilitera également ce que l’industrie automobile de haute performance appelle la « corrélation des modèles aérodynamiques ». La modélisation aérodynamique d’une voiture passe par une multitude d’outils analytiques, chacun produisant des points de données – de la simulation computationnelle purement virtuelle, à la soufflerie, puis à la « vraie vie », les courses elle-même, explique le responsable.
En ce sens, les données associées à chaque pièce sont critiques. Alteryx devra aider McLaren à corréler et à analyser le « parcours » de chaque pièce, de la conception aux essais et au déploiement en course. L’objectif essentiel est de s’assurer que le comportement d’une pièce en course est de plus en plus proche de celui observé lors de la simulation virtuelle et des tests en soufflerie.
« Nous chercherons à savoir si cette pièce s’est conduite comme nous le pensions, sur la base de notre modélisation et de notre simulation. Vous avez donc tous ces différents jeux de données et en plus des informations provenant de la voiture. Et, en fin de compte, nous voulons rassembler tout cela en une seule vue », explique Ed Green.
« Ce que nous essayons de déterminer, c’est par exemple : “Cette pièce s’est-elle comportée de manière satisfaisante entre le monde virtuel et le monde physique lorsqu’elle est entrée dans la soufflerie sous la forme d’un modèle réduit ?”. Si nous pensons que ces deux ensembles d’informations sont en corrélation, il y a de fortes chances que nous disions : “Oui, nous pensons que c’est un bon avantage de performance pour ce composant”. Nous la mettrons donc en fabrication. Ensuite, nous arrivons à la voiture. Nous voulons alors voir si la pièce que nous avons produite fonctionne à l’échelle avec toutes les autres propriétés aérodynamiques propres à la voiture. » Plus généralement, l’industrie automobile est soumise aux mêmes défis de production.
La voiture compte environ 300 capteurs qui, avec les flux vidéo et radio embarqués dans son « cerveau », son unité de contrôle électronique (ECU), produisent 1,5 To (téraoctets) de données au cours d’un week-end de course.
« Notre défi en tant qu’équipe est de récupérer toutes ces données et de les combiner pour repérer les anomalies, etc. », explique Ed Green. « Une grande partie de l’élaboration de la stratégie de pilotage se fait en simulant les courses. Nous faisons environ 300 millions de simulations de la course avant de voir le feu vert le dimanche après-midi. »
Pour les pilotes, tels que Lando Norris et Daniel Ricciardo, cela signifie prendre en compte de nouvelles variables en quasi-temps réel. « S’il commence à pleuvoir au premier tour, voici ce que nous vous recommandons de faire ». « Ces décisions doivent être prises en trois secondes à peine », explique M. Green.
Pour les membres de l’équipe qui travaillent sur les données de la course, la valeur d’Alteryx réside dans le fait que « cela leur permet de se concentrer sur les résultats, de travailler et de collaborer avec d’autres personnes, plutôt que de traiter manuellement les données », souligne-t-il.
Se connecter avec les géodonnées
Selon Ed Green, un avantage supplémentaire et différenciateur d’Alteryx est la capacité « unique » que le fournisseur offre avec les géodonnées. Cela signifie que McLaren Racing peut connecter ses fans avec ses partenaires commerciaux.
« Si l’un de nos partenaires “life style” est implanté dans une ville et que nous pouvons voir qu’un grand nombre de nos fans sont basés dans cette zone, nous pourrions les inviter à se rendre à leur siège social, à leurs bureaux régionaux, à l’un de leurs magasins ou à un endroit équivalent », explique-t-il.
Par cela, le responsable entend que les jeux de données proposées par Alteryx incluent des informations de géolocalisation pour aider McLaren Racing à comprendre quels sont les circuits les plus proches de ses fans et comment créer des expériences à proximité pour les engager.
Selon un porte-parole d’Alteryx, les jeux de données sont soit « des paquets d’intelligence géographique, soit des paquets d’intelligence liés aux consommateurs et sont constitués de données provenant de fournisseurs tels que Mapbox, TomTom, Experian et Digital Globe ».