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Le travail hybride implique de mieux personnaliser la Digital Workplace (IDC)

Dans son Observatoire Future of Work 2021, IDC note que le travail hybride s’impose en France. Mais les Directions Générales seraient « culturellement » timorées sur le sujet. Et la personnalisation de la Digital Workplace resterait un chantier IT à mener.

Nexthink et IDC viennent de publier les résultats d’une étude menée de février à mars 2021 sur le futur du travail dans les entreprises françaises (l’Observatoire Future of Work 2021). Sa conclusion est que ces organisations tendent vers un modèle de travail hybride, mais qu’il reste encore des freins et de gros efforts pour personnaliser les Digital Workplaces.

Le triomphe de la semaine hybride

Premier chiffre clef de cette étude : sur les 8 organisations sur 10 qui ont favorisé le télétravail pendant la crise, la majorité prévoirait de le faire perdurer. Une preuve de cette évolution est que 81 % des répondants ont – ou vont signer – de nouveaux accords pour régir les pratiques du télétravail, explique IDC.

Autre signe de cette évolution, le nombre de collaborateurs concernés par le télétravail passe de 11 % avant la crise à 42 % dans les prochains mois.

Enfin, une société sur deux aurait déjà prévu de réaménager ses bureaux avec des espaces dédiés aux réunions à distance.

À noter que les perceptions du maintien du télétravail et de la visioconférence diffèrent légèrement selon les profils. Par exemple, 63 % des DSI estiment que les réunions virtuelles vont remplacer durablement les déplacements, contre 44 % des métiers. À l’inverse seulement 12 % des DSI estiment que les déplacements n’ont été suspendus que pendant la crise, contre 23 % des métiers.

Mais des freins demeurent

Parmi les entreprises convaincues par le mélange de présentiel et de distantiel (IDC ne sonde en revanche pas sur la répartition du nombre de jours par semaine entre bureau et télétravail), 33 % estiment tout de même que le manque de sociabilisation des collaborateurs peut constituer un problème.

« 38% des Directions Générales sont réticentes au télétravail d'un point de vue culturel. »
IDC

Plus catégoriques, 20 % des entreprises sont tout simplement réfractaires au télétravail et quasiment 40 % des Directions Générales (toutes entreprises confondues) se disent réticentes.

Les DG craignent-ils des baisses de productivité ? Non, il ne s’agit pas d’un point de vue opérationnel, mais « d’un point de vue culturel », souligne IDC. « Nous sommes collectivement persuadés – patronat syndicats et gouvernements – que le télétravail au bout de quelques semaines a des conséquences psychologiques [négatives] », déclarait d’ailleurs en novembre Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF.

Les entreprises réfractaires évoquent également des freins techniques. Le premier d’entre eux serait des connexions internet jugées trop faibles (41 %) par les employeurs.

Viennent ensuite la difficulté à sécuriser l’environnement de travail à distance (27 %) et les coûts IT supplémentaires (24 %), principalement pour l’achat de PC portables.

IDC souligne que dans le même temps, 7 entreprises sur 10 ont accéléré la transformation de leur environnement IT pendant la crise avec en priorité, justement, l’achat d’ordinateurs portables (46 %), de tablettes ou smartphones (23 %), d’outils de travail collaboratifs (21 %).

Revers de la médaille, les parents pauvres restent « la modernisation des processus de l’entreprise et d’engagement collaborateurs », souligne le cabinet d’études.

Pas de réelle mesure de la satisfaction sur les outils IT

Pour aller plus loin dans la transformation de l’environnement de travail nécessaire au travail hybride, IDC prédit que les organisations vont devoir adapter leurs investissements aux besoins spécifiques – voire hyper spécifiques – de chaque fonction – voire de chaque collaborateur. Ce qui implique de connaître ces besoins.

Or, les utilisateurs seraient assez peu intégrés aux réflexions concernant leur expérience de l’informatique de travail. Ou alors avec des moyens encore peu formels.

« Les méthodes employées restent basiques. […] La manière la plus courante de les consulter est verbale, voire informelle, et en grande majorité via des groupes de travail impliquant les métiers et la direction IT (43 %). Les outils d’enquêtes, de sondage flash voire d’Analytics restent très minoritaires (11 %) ».

Le constat est identique sur la mesure de la satisfaction d’une part, et de l’usage de ces outils d’autre part. Plus d’un tiers des organisations ne la mesurent tout simplement pas.

Et lorsqu’elles mesurent ces deux indicateurs, elles ne sont que 28 % à le faire avec de l’analytique pour l’usage, et à peine 14 % pour la satisfaction.

L’hyperpersonalisation de la Digital Workplace

Le besoin de personnalisation est une demande qui prend de plus en plus de sens avec des équipes de plus en plus réparties géographiquement, insiste IDC.

« 33% des entreprises françaises à ne savent pas comment améliorer la satisfaction des utilisateurs d’outils IT. »
IDC

Mais une des conséquences du manque de suivi sur les outils IT est que 33 % des entreprises françaises ne savent tout simplement pas comment améliorer la satisfaction des utilisateurs. Mais de leur côté, les utilisateurs attendent des outils mieux adaptés. Ils sont même 21 % à attendre des configurations adaptées aux besoins particuliers de chaque collaborateur, de manière individuelle, pour gagner en granularité et renforcer l’engagement.

Bref, un grand chantier Digital Workplace s’annonce. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour la DSI.

Car, conclut IDC, le suivi des outils pourrait en effet permettre à la DSI de « jouer pleinement son rôle de prescripteur au cœur de l’entreprise et appuyer plus facilement la direction qu’elle souhaite donner en matière d’environnement IT, et de budget qui en découle ».

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