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Visioconférence : la souveraineté, une préoccupation de « vieux » ? (étude)
Une étude de l’éditeur d’architectures de visioconférence Pexip, menée avec l’IFOP, montre de fortes disparités dans l’usage des outils de communication à distance et dans la perception de l’importance de la souveraineté des solutions.
Pexip vient de publier les résultats d’une étude réalisée avec l’IFOP sur la perception et l’utilisation de la visioconférence par les entreprises françaises et par le secteur public. Parmi les points abordés, la fréquence d’utilisation de ces outils réserve une surprise.
On pourrait en effet penser que la « visio » s’est très largement et uniformément imposée dans le monde professionnel. L’étude de Pexip montre que c’est le cas, mais peut-être pas dans les proportions attendues.
Pour mémoire, Pexip est un éditeur d’origine norvégienne qui propose des architectures de visioconférence – en back-end – pour rendre interopérables les salles de réunion et des solutions « front-end » différentes (Teams, WebEx, etc.).
Une utilisation de la visio pas si générale que cela
« L’usage et l’adoption de la communication à distance ont progressé quasiment plus vite en un an qu’au cours des dix années précédentes », commence par constater Fabrice Emonnet, Directeur de Pexip pour la France. « Désormais, les salariés comme les employeurs publics ou privés placent les solutions de visioconférence dans leurs priorités en matière d’investissements technologiques ».
Pour autant, seuls 31 % des personnes interrogées indiquent qu’elles utilisent « au moins une fois » un outil de visioconférence pendant la semaine. Dit autrement, 70 % n’utilisent quasiment pas la visio.
Si l’on approfondit ces 31 %, seuls 19 % disent l’utiliser plusieurs fois par semaine (et donc 12 % ne l’utilisent qu’une fois). La visio ne serait donc réellement et régulièrement utilisée que par un professionnel sur cinq.
Ce faible chiffre s’explique par le fait que les fonctions qui utilisent le plus le télétravail sont les plus visibles (et bénéficient aussi d’une plus grande couverture médiatique), mais elles ne sont pas forcément les plus nombreuses.
« Les cadres utilisent beaucoup plus régulièrement la visioconférence que les autres catégories », confirme Pexip. « 80 % des cadres l’ont utilisée au cours de la semaine […], contre 11 % des ouvriers/employés peu qualifiés ».
Il existe une autre disparité. Générationnelle celle-ci. « On remarque une plus grande adoption de la part des plus jeunes salariés par rapport à leurs aînés : 40 % des jeunes (18-24 ans) ont utilisé la visioconférence au cours des sept derniers jours contre 26 % des 50-64 ans », avance Pexip.
La souveraineté : un enjeu devenu « majeur » dans le B2B
Autres résultats intéressants, l’étude souligne l’importance de la souveraineté numérique pour les utilisateurs.
Au global, 71 % des répondants considèrent qu’il est important que les visios soient assurées par un opérateur européen. Mais cette immense majorité cache encore une très forte dichotomie.
Le clivage générationnel est encore plus net que dans l’habitude d’utilisation : seuls 19 % des moins de 35 ans jugent ainsi la souveraineté très importante, contre 46 % des 65 ans et plus (cette question a été posée au-delà du milieu B2B).
Reste que cette problématique de souveraineté – mise en avant par les acteurs locaux comme Tixeo ou Rainbow (Alcatel-Lucent Entreprise) – arrive loin derrière les considérations de sécurité (importantes pour 94 % des sondés) et la simplicité d’usage (91 %).
« La sécurité des données et la situation géographique de l’opérateur sont devenues des enjeux majeurs, en particulier dans des secteurs sensibles comment la banque, l’industrie, la santé ou les administrations publiques », tempère cependant Fabrice Emmonet en recentrant sur les contextes B2B.
L’enquête de l’IFOP a été menée en mars auprès d’un échantillon de 1 011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les résultats sur les usages professionnels cités ci-dessus s’appuient sur les seules réponses des employés en activité.