Réseau : les ventes de Cisco décollent grâce à la reprise
L’augmentation de la demande pour des produits réseau n’aurait jamais été aussi forte depuis dix ans. Les entreprises anticiperaient un retour à la normale et voudraient être mieux équipées face à une future crise.
Cisco a finalement enregistré une croissance de 7 % de son chiffre d’affaires au cours de son troisième trimestre fiscal, qui vient tout juste de se clore. Les entreprises, entrant désormais dans une phase de récupération après la pandémie, auraient fait grimper la demande pour les produits Cisco à un niveau jamais atteint depuis dix ans.
Le chiffre d’affaires trimestriel clos en mai a atteint 12,8 milliards de dollars, tandis que le bénéfice net a augmenté de 4 % pour atteindre 3,5 milliards de dollars, a annoncé Cisco. Les commandes de produits dans tous les segments de marché ont augmenté de 10 %.
Dans le détail, les plateformes d’infrastructure, qui comprennent les switches réseau, les routeurs et leurs logiciels, ont augmenté de 6 %, après une baisse de 3 % au trimestre précédent. Cette catégorie est le principal moteur de revenus de Cisco. Les applications, essentiellement les solutions de communications unifiées et de collaboration, ont augmenté de 5 %, tandis que les outils de sécurité ont progressé de 13 %.
Des clients en pleine reprise d’activité
Les ventes de produits pour l’administration, pour les prestataires de services et pour les PME ont augmenté respectivement de 11 %, 17 % et 16 %. Même le segment des grandes entreprises, en déclin depuis plusieurs trimestres, aurait connu une embellie, avec des commandes fermes, qui attendent cependant encore d’être conclues.
Cisco, que les analystes considèrent comme un indicateur mondial des dépenses technologiques, a surtout enregistré une croissance significative de ses ventes dans des segments de marchés pourtant durement touchés par la pandémie. Dans les secteurs de l’hôtellerie et de la distribution, la croissance serait à deux chiffres, selon le PDG Chuck Robbins. Même les compagnies de croisière lui auraient acheté des équipements dans la perspective de redémarrer leurs activités au même niveau qu’avant la crise du Covid-19.
Chuck Robbins estime que les entreprises achètent à présent des produits pour des projets antérieurs qu’elles avaient mis en pause durant la pandémie. En outre, les entreprises auraient commencé à moderniser leurs infrastructures pour mieux parer à de futures crises. Il s’agirait en l’occurrence de solutions qui facilitent la migration de leurs applications vers le cloud public.
Le coût élevé des composants fait peser la menace d’une augmentation des tarifs
Seule ombre au tableau, la marge brute de Cisco a reculé au cours du trimestre. Le fournisseur s’attend d’ailleurs à ce qu’elle diminue encore au cours de la période en cours, en raison de la hausse des coûts des composants. Cette prédiction a fait chuter l’action Cisco de 5,6 % dans les heures qui ont suivi la déclaration des résultats, rapporte MarketWatch.
La pénurie actuelle de composants aurait obligé Cisco à payer des prix plus élevés pour garantir son approvisionnement, indique le directeur financier de Cisco, Scott Herren. D’autres facteurs ont contribué à cette situation, notamment l’augmentation des coûts de transport et des frais d’expédition. Cisco estime que les coûts de sa chaîne d’approvisionnement resteront plus élevés que d’ordinaire jusqu’à la fin de l’année.
Malgré ces coûts en augmentation, Cisco affirme ne pas avoir augmenté ses tarifs sur la plupart de ses produits. Cependant, la situation pourrait changer bientôt, au regard d’une possible inflation américaine qui serait due aux aides versées par Washington pour soutenir l’économie américaine après la période de pandémie. « Nous avons déjà pris la décision d’augmenter le prix de certains produits, d’autres sont scrutés à la loupe », a déclaré Chuck Robbins, sans préciser lesquels.
Le fournisseur prédit que la dynamique de ses ventes se poursuivra au cours du trimestre actuel. Son prochain chiffre d’affaires trimestriel connaîtrait ainsi une croissance de 6 et 8 % par rapport à la même période il y a un an.