Applications & Données n°12 : Éloge des chemins de traverse
Le nouveau numéro de la revue dédiée aux applications et à la gestion des données est sorti. Ce trimestre, des stratégies numériques iconoclastes, un dossier sur l’IA dans la traduction, et une plongée dans les subtilités de « Rise with SAP ».
Tout comme il existe des chemins de traverse, il existe des « transformations de traverse », des transformations numériques qui ne s’appuient pas – ou pas majoritairement – sur les outils les plus courants que l’on retrouve régulièrement dans les colonnes de la presse spécialisée. Ce numéro d’Applications & Données revient sur plusieurs projets très inspirants que l’on pourrait qualifier « d’iconoclastes ». Et qui pourtant fonctionnent.
Le premier d’entre eux est la décision de l’US Air Force de faire appel à un éditeur européen pour unifier sa stack PLM – en l’occurrence Siemens.
Cette décision motivée par des considérations pratiques n’a pas manqué de susciter de très fortes réactions de la part du géant américain du domaine, PTC. Mais à la fin, c’est bien l’Allemand qui « gagne ». Vous saurez pourquoi, dans notre dossier sur ce feuilleton qui a duré plusieurs années.
Des sirènes très insistantes (et y résister)
Deuxième exemple : la BPCE a décidé de réaliser elle-même son outil de gestion de relation client. Son but était d’avoir une solution parfaitement sur mesure, adaptée à son activité très particulière.
L’optique est déjà à contre-courant. Mais pour y arriver, la BPCE s’est en plus appuyée sur le low-code/no-code. Là encore, le choix sort des chemins bien balisés, qui plus est parce que la banque est passée par un « petit » éditeur français. Vous découvrirez lequel dans ce numéro.
Dans la continuité directe de ce projet, la Macif s’est elle aussi lancée dans un chantier au long cours de refonte de son SI.
Une de ses décisions majeures a été de capitaliser sur son existant, pour modéliser son parcours client (avec Pega) plutôt que de passer par à un très gros faiseur du marché. Le directeur du digital et des systèmes d’information de l’assureur vous explique pourquoi et comment il a résisté aux sirènes très insistantes de ces gros éditeurs cloud. Un témoignage passionnant sur une réussite qui invite à penser de manière constructive hors des sentiers battus.
Dans un sens, SAP a lui aussi pris une route de traverse avec son nouveau programme de migration vers le cloud, Rise.
En proposant de devenir le guichet unique pour ses clients (qui n’auront plus à discuter avec trois interlocuteurs : l’éditeur, le cloudiste et l’intégrateur), il accepte de prendre le risque d’être « le seul cou à étrangler », comme le résume en une formule un responsable d’Atos.
Applications & Données plonge dans les détails de ce programme ambitieux de SAP, en se posant la question du nouveau rôle des « partenaires ».
Réponses des deux plus grands intéressés français (Atos et Capgemini) dans ce numéro.
De l’IA en production
Dans l’industrie, un autre Allemand fait sa petite révolution : Bosch.
Lors de sa conférence annuelle sur l’IA – car oui, Bosch organise des évènements sur l’IA ! –, l’entreprise de plus de 130 ans a annoncé un investissement d’un demi-milliard d’euros pour infuser ces technologies numériques dans ses 240 usines et ses 100 000 machines dans le monde au travers de l’IoT.
Évidemment, au passage, Bosch commercialisera ce savoir-faire à l’extérieur dans une « plateforme ». L’éditeur Bosch – car il faut bien désormais parler d’éditeur – réussira-t-il là où GE Digital a échoué ? L’investissement ne manque en tout cas pas de panache. Il montre aussi au passage que les usages concrets de l’intelligence artificielle se multiplient. Et qu’ils sont possibles.
Bouygues Télécom, le géant français de l’internet et du réseau mobile, va par exemple industrialiser l’IA et l’infuser de différentes manières dans ses métiers. Un aboutissement après un parcours exploratoire de presque cinq ans. Le responsable de ce projet ambitieux a accepté de témoigner dans Applications & Données.
À une tout autre échelle, l’agence de traduction « Six Continents » montre qu’une PME peut aussi largement faire appel à l’IA dans ses tâches quotidiennes. Avec le « Machine Translation », pensez-vous certainement ? Oui, mais pas que.
Peggy Santerre, sa cofondatrice et professeur à l’Université d’Aix, vous livre ses secrets et vous explique comment l’IA peut aujourd’hui infuser tout le workflow qui permet la traduction des larges corpus documentaires des grands groupes. Passionnant, inspirant. Et hors des idées reçues.
On le voit : les voies de la transformation de traverse sont multiples. Il y a de grands chemins et de petits sentiers. Ce ne sont pas toujours les plus mis en avant, mais ils valent souvent la peine d’être explorés.