France Télévisions Publicité réinternalise ses sauvegardes
Après avoir mis en place une sauvegarde dans le cloud public, la régie publicitaire du groupe France TV rapatrie ses données les plus critiques. Outre les performances, ce projet vise à améliorer le contrôle exercé sur les données les plus critiques.
Régie publicitaire du groupe télévisuel public, France Télévisions Publicité commercialise les écrans publicitaires de 40 chaînes de télévision, mais aussi de 30 des sites Internet et applications mobiles qui leur sont liés. Pour sécuriser ses données, la régie exploitait la solution Rubrik et les services de stockage de type S3 des fournisseurs de cloud public, AWS et Microsoft Azure, en l’occurrence.
Cette solution sauvegardait dans le cloud les données critiques de la régie, c’est-à-dire les contrats et tous les fichiers échangés avec ses clients, ainsi que les données des applicatifs et le backup de la marketplace Francetv Pub Exchange.
Si le périmètre sauvegardé n’inclut pas les fichiers vidéo des spots publicitaires eux-mêmes, la volumétrie est plutôt conséquente, puisque celle-ci dépasse les 250 To et les accès aux données contractuelles sauvegardées ne sont pas exceptionnels.
« Nous disposions déjà de la solution Rubrik avec un système d’archivage sur le cloud public, avec les difficultés de rapatriement des données qu’implique leur hébergement dans le cloud », explique Pascal Laffut, Directeur technique de France Télévisions Publicité. « Nous avons décidé de revoir notre gestion de l’archivage et le système de stockage des archives en place. D’autre part, il s’agit de données métiers critiques, que nous nous devons de maîtriser totalement. C’est la raison pour laquelle nous avons fait le choix de les rapatrier ».
Le périmètre des données étant bien défini, la capacité du cloud public à étendre à l’infini ses capacités de stockage était secondaire. L’évolution de la volumétrie dans le temps étant bien maîtrisée, l’équipe de Pascal Laffut a pu estimer le coût d’un stockage on-premise des sauvegardes dans la durée et donc la faisabilité du projet.
B-Zen, la première offre managée souscrite par France Télévisions Publicité
Seule la solution de sauvegarde Rubrik a été conservée dans l’architecture cible. Du point de vue matériel, celle-ci s’appuie sur des baies de stockage objet StorageGRID de NetApp. Cette infrastructure a été déployée avec l’aide de l’intégrateur Scasicomp qui en assure le support via B-Zen, son service managé de type « Backup As A Service ».
Pascal LaffutDirecteur technique, France Télévisions Publicité
Pascal Laffut explique ce choix : « nous travaillions de longue date avec Scasicomp et leur offre B-Zen répondait à 100 % de notre cahier des charges. Il s’agissait pour nous de la première fois que nous allions nous appuyer sur une offre managée. Avec B-Zen, nous avons choisi une solution d’un fournisseur avec lequel nous avons une relation de longue date, et c’est un moyen de tester cette nouvelle approche que constituent les services managés ».
La mise en place a été décidée en 2020, peu avant le premier confinement, mais le déploiement a pu se poursuivre en plein confinement, avec un premier déploiement en avril sur le premier datacenter, puis un second dans l’été. « Malgré une année 2020 difficile, nous avons mené ce déploiement avec seulement un léger retard par rapport au calendrier initial, ce qui est finalement anecdotique au vu de la situation sanitaire », se félicite le directeur technique.
Une personne a été nommée, en interne, responsable des sauvegardes et, selon le niveau de difficulté du paramétrage d’une nouvelle source de données et selon sa disponibilité du moment, il peut confier ces tâches de paramétrage B-Zen. « S’il s’agit d’une petite modification à apporter à un workflow en place, nous la réalisons nous-mêmes ; mais s’il s’agit d’un paramétrage complexe, Scasicomp l’assure pour nous », explique Pascal Laffut qui résume : « c’est une répartition des tâches qui est réalisée en toute intelligence avec Scasicomp ».
Scasicomp délivre des rapports d’activité réguliers et des comités de pilotage permettent de s’assurer que la prestation est délivrée dans les termes du contrat. Les sauvegardes sont vérifiées régulièrement et l’équipe technique doit accéder de temps en temps aux données, notamment lorsque les métiers demandent à avoir accès à certains contrats archivés. Les données sont communiquées à l’utilisateur le jour même de sa demande, ce qu’il n’était pas toujours possible de faire avec une solution 100 % cloud.
L’infrastructure de stockage a été dimensionnée pour absorber 5 années d’activité pour l’archivage seul. « En fonction du succès du service de l’archivage S3, nous verrons s’il faut accroître les capacités de stockage de cette infrastructure. Celle-ci est toute nouvelle pour nous, mais je suis serein sur les capacités de montée en charge de cette infrastructure », ajoute le directeur technique.
Une stratégie plus large de cloud hybride pour le groupe
En parallèle au déploiement de cette infrastructure de sauvegarde on-premise, l’équipe de Pascal Laffut a loué des espaces de colocation dans un datacenter externe afin de déployer des équipements en complément du datacenter du groupe. « L’opérateur de ce second datacenter est Greendata, mais il ne s’agit que d’un hébergeur pour nous : nous gardons l’entièreté de la gestion des infrastructures que nous déployons dans leurs locaux ».
Pascal LaffutDirecteur technique, France Télévisions Publicité
Cet opérateur de datacenters permet à France Télévisions de disposer de 2 sites géographiquement séparés pour ses sauvegardes de données ; mais la portée de cette démarche va bien au-delà de ce premier projet. La mise en place de ce service de sauvegarde n’est que la première étape d’une stratégie beaucoup plus large que mène désormais le groupe France Télévisions.
L’objectif est beaucoup plus ambitieux puisqu’il s’agit de doter le groupe d’un véritable cloud hybride. « Nous souhaitons proposer des services supplémentaires sur notre cloud hybride, notamment de l’hébergement d’applications, du stockage S3, des bases de données, etc. Sur le volet sauvegarde, nous allons pouvoir étendre B-Zen sur les applications qui ont besoin d’un volet sauvegarde ».
Une autre étape de cette stratégie sera finalisée en 2022. Il s’agit de l’activation d’un véritable PCA (Plan de Continuité d’Activité). « Nous avons commencé par l’archivage, puis nous avons ajouté des services d’hébergement d’applications. Désormais, l’objectif est d’offrir une plateforme de services sur nos datacenters et notamment un PCA qu’il sera possible de mettre en place en fonction de la criticité de chaque application », conclut Pascal Laffut.