Appian continue d’infuser IA et RPA dans sa plateforme low-code
Appian tenait sa conférence annuelle le 11 et 12 mai. Si le PDG semble particulièrement loquace à propos du changement de logo, d’un nouveau modèle de licence et de l’évolution du low-code, il faut interroger le CTO pour en savoir davantage sur la mise à jour 21.2 de la plateforme. Au programme : corrélation de données, RPA, IA, mais aussi microservices.
Si dans un communiqué de presse, l’éditeur a dévoilé qu’il préparait la version 21.2 de sa plateforme de développement low-code, il semble peu précis quant aux derniers ajouts. De fait, la nouvelle version sera présentée aux développeurs, lors d’un webinaire prévu le 25 mai avant sa disponibilité générale en juin. Certaines capacités paraissent provenir directement de la mouture 21.1.
Et, en réalité, les changements fournis dans la 21.1 répondent aux objectifs affichés dans la note de la 20.4. « Nous publions une mise à jour tous les trimestres. Souvent, nous ne proposons pas une fonctionnalité Big Bang, mais des améliorations incrémentales qui complètent nos outils », explique Malcom Ross, Vice-Product Strategy et CTO chez Appian, auprès du MagIT.
Alors, quelles sont les véritables nouveautés de la version 21.2 ?
Appian Records fait interagir les données de différents systèmes
L’un des ajouts majeurs concerne Appian Records, un outil pour centraliser et synchroniser des données en provenance de différentes sources qu’une application peut exploiter.
« Si vous observez bien l’historique de cette fonctionnalité, nous l’avons introduite dans la plateforme Appian à partir de la version 20.3, en août 2020. En décembre de l’année dernière (20.4), nous avons fait en sorte que lorsque vous effectuez des mises à jour de vos sources, nous nous assurons également que les données sont mises à jour dans Appian Records », rappelle Malcom Ross.
Depuis la version 21.1 disponible depuis mars, Appian Records synchronise jusqu’à 250 000 lignes depuis les différentes sources, contre 100 000 auparavant. L’éditeur avait aussi renforcé les capacités de visualisation de données de l’outil.
« Dans la version 21.2, nous ajoutons la possibilité de réaliser des jointures et d’établir des relations entre les données », indique Malcom Ross. « Cela permet de se connecter à de multiples bases de données relationnelles, des services Web, Salesforce, ainsi que d’autres environnements, et ensuite de combiner les données dans une seule vue composite au sein de la plateforme Appian ».
Cette table multidimensionnelle doit faciliter la mise en relation de données clients issues d’un CRM comme Salesforce et d’un service de ticketing tel ServiceNow, illustre le CTO, et donc de simplifier le développement de tableaux de bord, de case management ou encore de déploiements de bots RPA.
De même, Appian avait présenté en préversion de sa 21.1 des ajustements pour Intelligent Document Processing (IDP), un outil d’extraction de données dans des documents propulsés par des modèles de computer vision et de machine learning. La fonctionnalité en préversion permettait d’extraire des paires clés-valeurs dans des PDF.
Matt CalkinsPDG d’Appian
En juin prochain, IDP intégrera un OCR natif, « sans avoir recours à des logiciels tiers ». Pour autant, Matt Calkins, PDG d’Appian, conserve sa position férocement défendue l’année dernière en faveur du « best of breed ». Par exemple, IDP donne accès aux fonctionnalités AutoML de Google Cloud.
« Nous avons nos propres capacités de RPA et notre intelligence artificielle, si nos clients préfèrent les solutions d’autres éditeurs RPA ou d’IA, très bien. Nous maintenons l’ouverture de notre plateforme », affirme Matt Calkins lors de la conférence.
« Nous avons d’abord fait en sorte de nous connecter aux bots RPA des éditeurs tels UiPath, Blue Prism, Automation Anywhere, etc. La même chose est vraie concernant les modèles de machine learning. Nous avons des intégrations avec Google AI, Azure AI et d’autres acteurs du marché. Nous savons que nos clients emploient des solutions hétérogènes et nous ne voulons pas imposer un environnement de développement unique pour ces fonctionnalités », confirme Malcom Ross auprès du MagIT.
Appian dote son RPA d’une « expérience low-code »
Pour autant, l’éditeur entend renforcer ses propres fonctionnalités afin de faire de sa plateforme l’espace d’administration de ces composants « best of breed ». Ainsi, dans la version 21.1, Appian avait présenté la possibilité de gérer davantage de bots dans son outil Low-Code RPA.
Outre des indicateurs de performances et de coûts ainsi que des commandes supplémentaires réservées aux bots Blue Prism, l’éditeur a introduit en mars 2021 un outil OCR destiné à détecter des icônes cliquables dans les environnements Citrix et Windows.
Dans son propre logiciel de création de bots, Appian RPA, disponible en version 7.7 depuis le 16 avril dernier, Appian a ajouté de nouvelles librairies accessibles depuis la place de marché AppMarket. Dans la mouture 21.2, l’éditeur a simplifié l’interface de développement des bots en glisser-déposer. Le CTO indique qu’Appian RPA a largement profité du rachat de Jidoka en janvier 2020, mais que l’outil, principalement basé sur du code Java, ne bénéficiait pas d’une « expérience low-code ».
« S’il s’agit de capacités essentielles associées aux workflows, à l’orchestration, à l’automatisation, nous nous efforçons de les intégrer dans les produits Appian pour accélérer la mise en œuvre globale », justifie le CTO. « Je pense que c’est une tendance naturelle sur le marché que de proposer une plateforme d’automatisation consolidée, quand vous voyez Microsoft bâtir des lots entre Power Automate et Power Apps, ou encore UiPath tenter d’étendre ses fonctionnalités pour couvrir les processus administrés par les utilisateurs », commente-t-il.
Concernant le développement low-code, l’éditeur entend effectuer des recommandations en temps réel afin de détecter les expressions manquantes, du côté du code et les bonnes pratiques à respecter lors de la modélisation de processus.
Dans ce que l’éditeur nomme le « Low-code DevSecOps », l’on peut identifier une longue liste d’ajustements censés faciliter le déploiement des applications et leur surveillance. Appian a notamment amélioré son outil d’inspection des packages afin de déceler de possibles conflits ou des erreurs avant la mise en production.
De son côté, l’entreprise assure avoir renforcé la sécurité de sa plateforme avec une meilleure gestion du VPN quand elle est déployée sur AWS, des corrections concernant son utilisation du protocole TLS 1.2, mais également en adoptant un nouveau service de protection contre les DDoS.
Appian expérimente une architecture de microservices
Malcolm RossVice-Product Strategy et CTO, Appian
En outre, l’éditeur a présenté Appian Unlimited, un mode de licence dont la tarification dépend du nombre de développeurs. « Plutôt que d’opter pour une tarification basée sur les transactions, une tarification dynamique ou une tarification par objet – comme le nombre de robots –, nos clients peuvent payer un montant fixe, savoir exactement combien le produit coûte, d’une année sur l’autre, et l’utiliser tel un outil commun pour relever tous les défis de l’automatisation », vante Malcom Ross. « Sur une période de douze mois, vous pouvez bâtir toutes les applications dont vous avez besoin et vous payez le même prix l’année d’après ».
À partir de la version 21.2, l’option « bots illimités », auparavant facturée 5 000 euros par mois, sera incluse dans la licence Appian Unlimited. Les clients existants bénéficieront d’une ressource RPA gratuite et pourront choisir entre leur licence actuelle, ou sélectionner le modèle Unlimited au prochain renouvellement de contrat, promet le responsable.
En outre, l’éditeur lance une édition communautaire gratuite à vie sans les fonctionnalités DevOps, limitée à 15 utilisateurs, 250 processus BPM et 50 processus RPA par jour en sus d’une ressource RPA.
Enfin, lors d’une session d’Appian World consacrée au futur du low-code, Malcom Ross a assuré que les applications créées avec la plateforme s’appuieront sur des microservices. L’éditeur entend démontrer cette possibilité avec Appian Portal, disponible en bêta. « Notre plateforme repose sur des containers administrés avec Kubernetes, mais les clients n’ont pas le contrôle sur des éléments spécifiques aux applications. Ce que permet spécifiquement Portal, c’est de regrouper une UX, des logiques métiers et des intégrations dans un conteneur de microservices, qui peut être déployé dans le cloud et bénéficier de l’élasticité de cette architecture », déclare le CTO, enthousiaste.
Cependant, Appian Portal ne sortira pas de bêta dans la prochaine version. « Nous allons sûrement poursuivre les expérimentations tout au long du cycle de développement des versions 21.x parce que cela n’a pas seulement un impact technique sur la manière de gérer les applications et la complexité d’administration des microservices, mais il faut également adopter un mode de souscription SaaS compatible avec cette architecture », prévient Malcom Ross. « Nous entamerons probablement ce travail au lancement de la version 22.x », conclut-il.