IBM accélère sur l’intelligence artificielle
Lors de son événement Think, toutes les annonces d’IBM comportaient une part d’intelligence artificielle.
Lors du Red Hat Summit 2021, IBM était très discret, pour ne pas dire absent. Rebelote avec Think organisé cette fois par IBM : rien sur Red Hat. Est-ce à dire que l’intégration des deux sociétés se passerait mal ? « Pas du tout », répond Jim Whitehurst, Président d’IBM. Pour lui, « Red Hat reste neutre et travaille avec d’autres partenaires comme HP, Amazon. IBM n’est pas neutre et est lié à Red Hat. Nous nous appuyons sur OpenShift et nous nous assurons que notre cloud fonctionne parfaitement avec OpenShift. Nous créons des services de consulting autour de Red Hat OpenShift, l’inverse n’est pas vrai ».
L’IA symbolique de retour
Cette clarification effectuée, il reste les annonces d’IBM. Et évidemment, elles tournent toutes autour de l’intelligence artificielle et du cloud hybride.
IBM a d’ailleurs évoqué ses recherches en matière d’IA, constatant que beaucoup confondent IA et Machine Learning (ML) : « l’apprentissage automatique est comme une boîte noire, dans laquelle vous entrez un ensemble de données, obtenez une réponse, mais ne savez pas réellement ce qui s’est passé. Nous effectuons beaucoup de recherche dans le domaine de l’IA symbolique et avons une position de leadership à cet égard. L’IA symbolique est généralement vérifiable afin que vous puissiez, en quelque sorte, revenir en arrière et comprendre pourquoi et comment un modèle est arrivé à tel résultat. Nous effectuons aussi beaucoup de recherches pour comprendre pourquoi certains modèles ont tendance à dériver », explique Jim Whitehurst.
Une annonce peut-être pas la plus importante, mais sans doute la plus originale : CodeNet. Il s’agit d’une base regroupant 14 millions d’échantillons de code (soit 500 millions de lignes) dans plus de 50 langages de programmation. Un des objectifs est de pouvoir traduire d’anciens logiciels patrimoniaux (legacy) vers des applications écrites dans un langage plus moderne, pour l’IA ou le cloud. À noter que ce projet est open source.
L’IA au service du code
Dans la même veine d’aider les entreprises à moderniser leurs applications, IBM propose Mono2Micro, une nouvelle fonction de Websphere Hydrid Edition. Elle analyse le code d’une application et donne des recommandations pour la déplacer dans le cloud hybride, en la containérisant, ou au contraire pour indiquer qu’il vaut mieux la laisser telle quelle.
Et tout cela n’est pas un hasard, car pour Jim Whitehurst, IA et cloud hybride sont liés : « notre capacité d’accélérer la croissance de certains grands clients et de les faire passer au cloud hybride est immense, car nous avons la capacité d’utiliser l’intelligence artificielle pour faire du balayage de code afin de pouvoir transformer des applications monolithiques en microservices. L’IA change fondamentalement le rythme avec lequel nous pouvons le faire ainsi que le coût ».
L’IA est aussi à la base de Watson Orchestra. L’idée est ici d’augmenter la productivité des salariés, en prenant en charge les processus les plus routiniers (envoi d’un mail, organisation de réunions). Watson Orchestrate ne nécessite heureusement aucune connaissance informatique particulière, s’appuie sur des algorithmes de traitement du langage naturel (NLP, Natural Language Processing) et s’intègre aux applications professionnelles (SAP, Salesforce…).
Enfin IBM n’oublie pas son secteur de prédilection, la bancassurance. Avec EY, il crée un centre d’excellence pour proposer des services financiers fonctionnant sur le cloud hybride et exploitant OpenShift, l’accent étant mis sur la sécurité et la conformité réglementaire.