Dell mise sur les services à la demande
En dévoilant Apex, Dell veut devenir incontournable en termes « as a service », que ce soit sur le matériel ou le logiciel. Bref, devenir un véritable acteur du cloud.
« Les entreprises cherchent à se numériser. Et elles se tournent vers des modèles as a service pour leurs infrastructures. Selon une récente étude IDC, 61 % des entreprises ont l’intention de payer leur infrastructure à l’utilisation », introduit Sam Growcott, VP Marketing de Dell. « Et bien sûr, les clients sont attirés par le cloud hybride, pour des raisons de rapidité, de coûts ou de législation », rappelle-t-il.
La réponse de Dell en matière de services à la demande : Dell Technologies Apex, dévoilé en octobre dernier. Avec trois atouts : une seule marque pour toutes les offres as a service ; une console centrale pour gérer tous les services ; et un abonnement unique pour tous les services demandés. Question données, Apex promet de laisser au client le choix du stockage de ses données de manière très simple (en local, sur tel cloud, dans un datacenter en colocation, etc.).
Accord historique avec Equinix
Évidemment, Dell ne pouvait réaliser l’hébergement de toutes ces informations tout seul et a dû faire appel à un spécialiste des data centers. En l’occurrence, il s’agit d’Equinix, qui dispose de plus de 200 centres de calcul répartis sur les 5 continents. Apex Data Storage services est la première offre disponible. L’originalité de Dell est d’offrir un cache (buffer, une réserve de disponibilité). En clair, les clients pourront augmenter leurs capacités, sans être pénalisés parce que d’un seul coup ils font face à une forte demande. Et cette réserve de stockage est accessible quasi instantanément.
Apex compte d’autres services cloud et notamment pour le VDI – inutile de rappeler que les PC Dell sont prépondérants en entreprise : « en deux semaines, nous pouvons mettre en place des services VDI pour toute entreprise », affirme Sam Growcott. Et à cela s’ajoutent également les Apex Cloud Services, infrastructure cloud et ressources de calcul, et Apex Custom Solutions, des services sur-mesure suivant les besoins de l’entreprise cliente – selon le type de serveurs, la quantité de RAM, les systèmes hyperconvergés à la demande, etc.
Pour Dell, ce virage vers les services est nouveau, sachant qu’il réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires sur la vente de PC. Mais il n’abandonne pas le matériel : en signant un accord avec PTC, il compte bien devenir un acteur incontournable du Edge Computing, côté matériel. The Dell Technologies Manufacturing Edge Solutions consiste en éléments modulaires s’appuyant sur VxRail et les applications ThingWorx de PTC. Et accessoirement, proposer ses matériels en mode service n’est pas forcément un mauvais calcul, notamment en termes de prévisibilité de chiffre d’affaires.
Mais il n’empêche que son rachat d’EMC lui a coûté cher. Du coup, Dell est obligé de se séparer de quelques-unes de ses pépites. Dont Boomi cette semaine (spécialiste de l’IpaaS, intégration à la demande), que Dell n’a jamais vraiment réussi à intégrer et surtout VMware en avril, dont Dell cède 80 % de sa participation.