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TigerGraph mêle graphes et IA, mais sur Google Cloud

TigerGraph a dévoilé le support de la Google Cloud Platform et de nouveaux connecteurs à Snowflake et Tableau, qui permettront aux clients de tirer plus rapidement des enseignements de leurs données.

Le fournisseur, fondé sous le nom GraphSQL en 2012 et établi à Redwood City, en Californie, a révélé des fonctionnalités inédites la semaine dernière lors du Graph + AI Summit, sa conférence virtuelle.

TigerGraph est un éditeur d’une base de données orientée graphes qui propose TigerGraph DB pour les utilisateurs sur site et TigerGraph Cloud, son équivalent à la demande, pour les clients qui stockent leurs données dans le cloud.

Les bases de données orientées graphes permettent aux usagers d’accéder aux informations d’une manière différente de celle des SGBDR traditionnelles en se connectant à plusieurs points de données simultanément plutôt qu’à un seul à la fois, ce qui accélère le processus de développement des data sets réservés à la prise de décision. Ces SGBD bien particuliers sont également des instruments de choix pour reproduire des sociogrammes, des relations économiques entre plusieurs entités ou des liens de dépendance dans des systèmes complexes (par exemple, un avion ou une infrastructure IT). Les graphes sont notamment employés par des autorités ou des organisations de lutte contre la fraude ou bien lors d’enquêtes journalistiques telles les Panama Papers.

Google Cloud, Snowflake, Tableau : un combo bien senti

Après AWS et Microsoft Azure, TigerGraph annonce la disponibilité de son offre managée TigerGraph Cloud sur Google Cloud.

Grâce à ce déploiement sur Google Cloud, les clients communs de TigerGraph et de Google Cloud ne sont plus responsables de la gestion des bases de données, ce qui doit permettre aux data analysts des entreprises de se focaliser sur la data science et l’analytique. Toutes les montées de versions seront installées par TigerGraph. L’éditeur prend également à sa charge le management et tout contrat de service lié au stockage de données dans le cloud.

« De manière générale, les clients nous demandent si nous pouvons ajouter un support [afin] qu’ils n’aient pas à s’occuper de l’administration de leurs données et qu’ils puissent se concentrer sur la data science, pendant que nous nous soucions de l’entretien, des mises à jour et de tout le reste », justifie Gaurav Deshpande, vice-président du marketing chez TigerGraph. « Nous observons ce phénomène chez nos grands comptes, mais également auprès des petites et moyennes entreprises. »

L’ajout de la prise en charge de Google Cloud – en plus d’AWS et Azure – est une évolution positive pour TigerGraph, assure Doug Henschen, analyste principal chez Constellation Research.

« Il est possible pour les clients d’exécuter un logiciel sur n’importe quel cloud, mais la vie est plus facile si l’éditeur le met à disposition à la demande, comme TigerGraph l’a fait sur AWS, Azure et maintenant Google Cloud Platform », déclare-t-il. « Déployer un service sur chaque nouveau cloud n’est pas simple, mais c’est un investissement pour offrir aux clients de la flexibilité et du choix. »

L'outil no-code de création de requêtes de TigerGraph.
Une capture d'écran de TigerGraph montre une requête visuelle no-code en cours de développement.

Le connecteur Snowflake, quant à lui, permettra aux clients communs de TigerGraph et Snowflake de télécharger des données de Snowflake vers TigerGraph, où ils pourront explorer, manipuler et analyser les données avant de les retourner vers le datawarehouse.

De même, le connecteur Tableau doit faciliter l’extraction des données de TigerGraph vers Tableau pour les visualiser, puis de les renvoyer vers TigerGraph lorsqu’ils auront terminé leur analyse.

Ces deux connecteurs, tout comme le support de Google Cloud, ont été développés en réponse aux demandes des clients, selon TigerGraph.

« Les clients voulaient faire des requêtes plus avancées et poser des questions complexes qui vont au-delà d’un ou deux niveaux, et elles sont trop lentes sans TigerGraph », vante Gaurav Deshpande.

« Modéliser une chaîne d’approvisionnement, par exemple, réclame de manipuler les données sur quatre rangs : les commandes, les caractéristiques, les pièces et les fournisseurs », ajoute-t-il.

Les algorithmes préconstruits, la force de TigerGraph

En outre, l’éditeur propose une multitude d’algorithmes d’apprentissage automatique et analytiques préconstruits pour des scénarios tels que la détection des fraudes, la cybersécurité et les moteurs de recommandation, et il s’efforce d’ajouter davantage de ces outils préconstruits.

« Les clients ont demandé plus d’algorithmes basés sur les graphes, prêts à l’emploi », indique Gaurav Deshpande. « Nous en avons déjà beaucoup, mais nous voulons les développer, en particulier autour de l’apprentissage automatique. Vous verrez qu’il s’agit d’une priorité majeure. »

Selon Doug Henschen, cette capacité est essentielle pour TigerGraph, qui continue d’élargir la gamme de services et de fonctionnalités qu’elle peut offrir à ses clients. Les algorithmes préconstruits sont écrits par TigerGraph en GSQL, son langage de requête orienté graphe, mais ils sont open source et peuvent être modifiés par les clients pour répondre à leurs besoins spécifiques.

« À mon avis, la chose la plus remarquable que fait TigerGraph est d’ajouter un support intégré pour le machine learning et l’IA par le biais d’algorithmes préétablis », estime l’analyste. « Ce type de calcul dans la base de données peut représenter un véritable gain de temps et d’argent. »

Moins connu en Europe, l’éditeur revendique plus de 4 000 clients dans le monde, dont Citrix, Jaguar Land Rover ou encore Intuit. Il est notamment installé à Londres et cherche à développer sa présence commerciale en France. Depuis une semaine, des offres d’emploi circulent pour désigner un Sales Country Manager en France ainsi que des représentants sur le territoire. Pour rappel, il a levé 105 millions de dollars en février dernier, dans le cadre d’une série C, soit plus de 170 millions de dollars au total. Son concurrent le plus direct n’est autre que Neo4J, lui aussi lancé dans la course à la DbaaS.

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