17 nouveaux serveurs chez Dell technologies
Profitant d’un regain des demandes après plus d’un an de crise pandémique et de la sortie des derniers processeurs, le fournisseur lance onze machines Intel et six AMD. Objectif : rester le numéro 1 des serveurs.
Dell Technologies lance pas moins de dix-sept nouveaux serveurs PowerEdge, dont onze basés sur les derniers processeurs Intel Xeon IceLake et six sur les derniers Epyc Milan d’AMD. « C’est le bon moment pour mettre à jour notre gamme de serveurs. Les entreprises avaient gelé leurs achats de machines durant la crise pandémique, mais les ventes repartent désormais à la hausse, avec une croissance de 8,3 % prévue en France », indique au MagIT un porte-parole de Dell Technologies.
Outre une nouvelle carte mère, ces serveurs bénéficient d’options inédites. Parmi elles, citons une carte contrôleur RAID désormais compatible avec les SSD NVMe (jusqu’à présent Dell ne proposait le RAID que sur des disques SAS), ainsi qu’une carte réseau SnapIO capable de dialoguer avec deux processeurs. Auparavant, il fallait compter une carte réseau par processeur dès lors que l’on souhaitait équilibrer la charge des communications entre les machines virtuelles. Dell EMC annonce des cartes Snap IO capables de communiquer en 100 et en 400 Gbit/s.
L’efficacité énergétique de ces nouveaux serveurs serait en moyenne 60 % meilleure que sur la génération précédente. Notamment, le firmware des serveurs saurait désormais adapter la ventilation en fonction des éléments présents : nombre de processeurs, de barrettes mémoire DIMM, de disques, d’extensions… À niveaux de prix équivalents, Dell annonce que ses nouveaux serveurs seraient 38 % plus performants que ceux de la génération précédente.
Onze nouveaux serveurs Intel
Les nouvelles machines Intel comprennent, d’une part, des mises à jour des serveurs déjà existants au catalogue :
- Les R450 (1U) et R550 (2U) sont des machines avec un ou deux processeurs qui consomment au maximum 140 watts par socket. On y trouve seize emplacements DIMMs, quatre ports PCIe 4.0, ainsi que, respectivement, huit ou seize unités de stockage. Ces machines ne sont pas prévues pour recevoir un GPU.
- Les R650 (1U) et R750 (2U) sont également des machines avec un ou deux sockets, mais cette fois-ci sans limites de watts pour atteindre les meilleures performances. Ces machines supportent deux fois plus de mémoire que les R450/R550 (soit 32 emplacements pour des barrettes DIMMs), respectivement 12 ou 24 unités de stockage en NVMe et huit slots PCIe. Le R650 supporte jusqu’à trois cartes GPU courtes, tandis que le R750 supporte soit six cartes GPU courtes, soit quatre cartes GPU hautes.
- Les R650xs (1U) et R750xs (2U) sont des versions économiques des machines précédentes. Si l’on retrouve bien les 24 emplacements pour des unités de stockage, les barrettes mémoire ne sont plus qu’au nombre de seize et les slots PCIe au nombre de cinq.
- Le C6520 est un serveur bi-socket destiné à être intégré en quatre exemplaires dans un châssis C6400 2U. Chaque serveur comprend deux sockets, 16 slots DIMMs. L’avant du châssis est soit un tiroir de 12 disques durs SAS/SATA 3,5 pouces, soit un tiroir de 24 SSD 2,5 pouces en SAS ou en NVMe.
- Le MX750c est un serveur lame destiné à être intégré en huit exemplaires dans un châssis MX7000 de 7 U. Chaque lame comprend deux processeurs, 32 slots DIMMs pour la RAM, 8 slots PCIe et six emplacements pour des unités de stockage 2,5 pouces.
D’autre part, trois nouvelles machines font leur entrée au catalogue :
- Le R750xa reprend la forme du R750 (2U), mais sa carte mère supporte quatre cartes GPU Nvidia A100 reliées entre elles via un bus NVLink Bridge. Par ailleurs, cette machine ne supporte plus que huit emplacements pour des unités de stockage. Cette machine servira autant pour l’intelligence artificielle que pour virtualiser des postes distants en VDI.
- Les XR11 (1U) et XR12 (2U) sont des serveurs durcis destinés à être utilisés sur des lieux de production, où la température peut varier de -5 à +55 °C. Bardés de filtres contre la poussière et d’une profondeur assez courte de 40 cm, ces machines sont mono-socket et comprennent, pour la première, quatre emplacements disque et, pour la seconde, six emplacements disque. Le X11 supporte deux cartes GPU courtes de type Nvidia T4, tandis que le X12 supporte jusqu’à deux cartes GPU hautes, comme le Nvidia A100.
Six nouveaux serveurs AMD
Les machines AMD comprennent cinq mises à jour des serveurs AMD existants. Le R6515 a un processeur dans 1U, le R7515 un processeur dans 2U, le R6525 deux processeurs dans 1U et le R7525 a deux processeurs dans 2 U. Le serveur C6525 est identique au C6520, si ce n’est qu’il dispose d’un processeur Epyc.
On trouve enfin une nouveau serveur AMD XE8545 au format 4U. Servant le même but que le serveur R750xa, il supporte aussi quatre cartes GPU Nvidia A100, mais celles-ci sont mieux interconnectées. Alors que les cartes du R750xa ne peuvent communiquer que deux à deux, celles du XE8545 communiquent toutes entre elles au travers d’un bus NVLink Redstone. En l’occurrence, le format des slots eux-mêmes est différent : il s’agit de connecteurs PCIe sur la version Intel et de connecteurs SXM4 sur la version AMD. Cette machine comprend jusqu’à huit SSD NVMe.
Dell Technologies toujours numéro 1 en nombre de serveurs vendus
Selon le bilan le plus récent du bureau d’études IDC, qui comptabilise les ventes de serveurs dans le monde lors du dernier trimestre 2020, Dell Technologies est toujours le plus gros fournisseur de machines – 16,5 % des serveurs vendus au quatrième trimestre 2020 dans le monde sont de marque Dell Technologies – mais désormais le second en termes de chiffre d’affaires. Ses ventes trimestrielles ont généré en effet 15,5 % des 25,8 milliards de dollars qu’a pesé ce marché dans le monde fin 2020, tandis que celles de HPE, qui n’a pourtant fourni que 14,5 % des serveurs, représentent 16 % des revenus globaux.
Le succès de HPE est lié à une forte demande des serveurs en Chine, où il vend des machines au travers de son entité locale New H3C Group. Les ventes de serveurs ont augmenté de 23 % en Chine sur l’année, alors que l’Europe a dépensé pour ces matériels 1,1 % de moins sur la même période et les USA 5,5 % de moins, par rapport à l’année précédente.
Le reste du palmarès dressé par IDC est le suivant : lors du dernier trimestre 2020, le Chinois Inspur a réalisé 8 % des ventes mondiales en termes de CA, IBM est à 7 % (mais a fourni moins de 5 % des machines), tandis que les Chinois Huawei et Lenovo sont quasiment ex æquo avec, respectivement, 5,6 et 5,5 % des ventes.
IDC note que les serveurs haut de gamme sont en déclin, avec un CA de 2,1 milliards de dollars qui revient à une baisse de 21,8 % des revenus sur un an. Les serveurs haut de gamme correspondent aux machines x86 avec plus de deux processeurs, mais aussi aux serveurs Power d’IBM et qu’Inspur revend sous sa marque en Chine.
Les serveurs de milieu de gamme ont pesé 3,3 milliards de dollars, soit des revenus en hausse de 8,4 % et ceux d’entrée de gamme restent majoritaires avec 20,4 milliards de dollars de revenus générés, soit une hausse de 3,7 % sur un an. Pour autant, la frontière que dessine IDC entre les machines de milieu et d’entrée de gamme n’est pas très claire : ce n’est manifestement pas le nombre de processeurs qui compte, mais plutôt la quantité de RAM, de disques et de ports réseau, qui semble affilier une machine à l’une ou l’autre des catégories.
En termes de technologies, IDC note que les machines à base de processeurs AMD Epyc sont en hausse dans le cœur des entreprises, puisque leurs ventes ont littéralement doublé en un an (+101 %). Mais la plus forte dynamique est celles des serveurs à base de processeurs ARM, dont les ventes ont généré un CA en hausse de 345 % par rapport à l’année précédente.