Cloud hybride : des crédits rendent les offres VMware interchangeables
La nouvelle méthode de commercialisation Cloud Universal de VMware permet, durant la durée d’un contrat, de passer les solutions Cloud Foundation, Tanzu et vRealize d’un cloud à l’autre.
Pour que les entreprises comprennent mieux que les produits de VMware serviront à présent à asseoir les projets de cloud hybride, l’éditeur vient d’affilier Cloud Foundation et Tanzu à une marque globale baptisée VMware Cloud. Celle-ci s’accompagne d’un nouveau modèle de souscription et d’une nouvelle interface d’administration, Cloud Console, qui servira de tour de contrôle unique pour toutes les fonctions, qu’elles soient exécutées sur site ou en cloud.
Ce nouveau modèle de souscription, baptisé VMware Cloud Universal, permet de payer les ressources utilisées à la consommation, sans aucune considération d’achat de licence. Cette souscription comprend l’utilisation des fonctions de Cloud Foundation (en ligne), de Tanzu (sur site) et de tout l’outillage de gouvernance vRealize (entre les deux).
En pratique, la formule consiste à acheter des crédits en avance et à s’en servir durant une durée contractuelle pour débloquer des ressources sur site, comme des ressources en cloud. VMware indique que les entreprises peuvent, si elles le souhaitent, convertir les licences qu’elles possèdent déjà en crédits Cloud Universal.
Éliminer la peur de se tromper d’offre
« Il s’agit d’un changement assez important dans la façon dont les entreprises vont consommer les produits VMware », estime l’analyste Gary Chen, du bureau IDC. « Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que si vous achetez, disons, Cloud Foundation pour un ou trois ans, mais que vous devez finalement déplacer certaines choses vers AWS avant la fin de cette période, eh bien désormais vous pouvez le faire sans investir plus, simplement en réallouant des crédits. Les possibilités deviennent interchangeables. »
« Je pense que Cloud Universal va supprimer une grande partie des freins qui empêchent les entreprises de se lancer dans des projets de cloud hybride. En effet, certains utilisateurs ne savent pas forcément quelle version de VMware leur sera utile. Avec ce programme, le risque de se tromper est éliminé », ajoute l’analyste. Et d’indiquer que ne plus craindre de se tromper de solution est particulièrement utile en ces périodes incertaines de pandémie.
Dana GardnerConsultant, Interarbor Solutions LLC
Dana Gardner, consultant au cabinet Interarbor Solutions LLC, se félicite quant à lui que l’on propose enfin du cloud hybride comme autre chose qu’un objet technico-technique : « le temps est venu de passer le cloud hybride à l’échelle de l’expérience utilisateur. Nous constatons que les développeurs d’applications en cloud s’attirent les faveurs des comptables, par exemple, lesquels nourrissent l’espoir qu’on leur donne des services en ligne aussi simple à utiliser que les produits qu’ils achètent. »
Il pointe lui aussi un contexte pandémique : « vous avez aujourd’hui de nombreux salariés en télétravail, qui doivent accéder depuis leur domicile à leurs outils et qui ont donc besoin de passer par des solutions en ligne. Il n’est pas envisageable qu’ils affrontent des problèmes techniques inédits parce que les outils sont en cloud, car une DSI ne pourra pas passer son temps à les dépanner. »
Une universalité qui reste à construire
Et justement. Les utilisateurs demandent à voir comment les choses se passent en pratique. « Le problème du cloud hybride est que si, à un moment donné, vous sollicitez dans vos applications une fonction propre à Azure ou à AWS, il devient très difficile de passer de l’un à l’autre. Il serait souhaitable que VMware fasse aussi en sorte que ses produits soient interchangeables d’un point de vue technique », commente Brian Kirsch, architecte informatique au Milwaukee Area Technical College.
À ce sujet, on notera que la nouvelle console unique donne accès à un outil inédit, VMware App Navigator. Il est censé aider les entreprises à déterminer lesquelles de leurs applications fonctionneront en cloud hybride et lesquelles nécessiteront d’être modernisées.
Par ailleurs, la nouvelle approche de VMware a encore des limites. Alors que Cloud Foundation s’interface avec absolument tous les clouds, les crédits Cloud Universal ne sont valables que pour les instances VMware exécutées sur le cloud public d’AWS, en l’occurrence l’offre VMware Cloud on AWS, ainsi que pour celles exécutées depuis le cloud public que Dell EMC réserve à ses clients (VMware Cloud on Dell EMC).