Qlik : la mise à jour de printemps cible les utilisateurs SAP
QlikSense s’enrichit d’un nouveau catalogue de données. Il se dote également d’un connecteur unifié et d’un premier accélérateur pour SAP (d’autres suivront). « L’intelligence activée » reste par ailleurs au cœur du projet de l’éditeur de BI.
Qlik vient d’ajouter un nouveau catalogue de données et des intégrations plus poussées avec SAP sans la version SaaS de sa plateforme analytique et BI.
Le catalogue de données – destiné à aide les utilisateurs à trouver et à accéder à toutes les données disponibles de l’organisation – est conçu pour faciliter la description et la classification des données. Le but est que les utilisateurs métiers puissent comprendre quels jeux de données sont les plus adaptés pour l’analyse de tel ou tel scénario.
Avec cette même optique, et pour mieux répondre aux besoins des entreprises qui utilisent la large gamme de produits SAP, Qlik a amélioré ses outils d’intégration pour capturer automatiquement les données des systèmes SAP en temps « quasi » réel et les ingérer dans Qlik.
Deux vitesses de mises à jour
Ces deux fonctionnalités sont disponibles dans la version SaaS de Qlik. Les utilisateurs cloud sont donc les premiers à bénéficier de ces nouveautés. L’éditeur est en effet passé d’un cycle de mises à jour trimestrielles à une approche de mises à jour continues.
Avant 2021, Qlik publiait ses nouveautés sous forme de packages réguliers pour que tous les clients – sur site ou SaaS – les reçoivent en même temps. Mais le cloud est clairement devenu la priorité pour Qlik. L’éditeur sort donc ses fonctionnalités dans sa version SaaS dès qu’elles sont prêtes. Puis dans un second temps, il continue de les regrouper dans une mise à jour trimestrielle pour ses autres clients.
« Notre base de clients s’oriente de plus en plus vers le SaaS. Nous avons donc décidé d’inverser les choses et de donner la priorité au cloud », explique Josh Good, vice-président du marketing produit chez Qlik. « L’un des avantages en interne, c’est qu’il n’y a plus de grande date de sortie à attendre ou à respecter. Dès que les choses sont prêtes, nous les déployons. Il y a évidemment toujours une forme de pression pour que les choses soient faites en temps et en heure, mais nous pouvons maintenant passer une semaine de plus – si nécessaire – pour être sûrs que la qualité est là ».
Selon Doug Henschen, analyste principal chez Constellation Research, la priorité accordée par Qlik au SaaS est logique.
« De nombreux éditeurs ont profité de leurs cloudifications pour passer à cette approche de cycle continu », constate-t-il. « C’est une évolution judicieuse, qui répond à une tendance profonde du marché qui n’a fait que s’accélérer au cours de l’année écoulée ».
SAP & Data Catalog
En ce qui concerne le Data Catalog et les intégrations à SAP, Doug Henschen considère que ces deux ajouts sont aussi importants l’un que l’autre. « Ce ne sont pas des surprises, mais ce n’est pas pour autant que j’en diminuerais leurs portées », résume-t-il.
Doug Henschen rappelle que Qlik a ajouté ses premières capacités de catalogue de données après l’acquisition de Podium Data en 2018. Mais son nouveau catalogue infuse ces capacités directement dans Qlik Sense (tout continuant de proposer des capacités autonomes de catalogage et de gestion des métadonnées).
« C’est un ensemble de fonctionnalités qui complètent bien la BI en libre-service en aidant les utilisateurs à voir les données – et d’autres actifs – qui sont déjà disponibles et comment ils ont été utilisés. C’est bien utile avant de commencer à prendre du temps pour construire un énième rapport ou tableau de bord [qui existe peut-être déjà] », souligne-t-il. « Les catalogues favorisent la réutilisation et réduisent la prolifération [de données et de rapports], les chevauchements et les redondances ».
Les intégrations SAP, quant à elles, visent les nombreux utilisateurs de Qlik qui utilisent aussi les applications du numéro 1 mondial du logiciel B2B. Beaucoup sont de grandes entreprises, ce qui en fait des clients très intéressants pour Qlik, renchérit Doug Henschen.
Concrètement, Qlik a lancé un nouveau connecteur SAP unifié et « un accélérateur de solution analytique » pour les données SAP – le premier d’une série d’accélérateurs, promet l’éditeur. Qlik souligne que ces deux nouveautés sont dans la continuité d’une collaboration de plus de dix ans entre les deux acteurs, qui se traduisait déjà par « une expertise certifiée, pour l’accès aux structures complexes de données SAP et spécifiques à certaines applications », dixit le communiqué de Qlik.
« Nos nouvelles solutions de connecteur et d’accélérateur pour les données SAP viennent s’ajouter à un ensemble de capacités de Qlik qui permettent aux entreprises d’accéder, de transformer et d’acheminer plus facilement toutes leurs données SAP, de les analyser et d’en tirer des enseignements qui débouchent sur des actions », insiste bien James Fisher, Chief Product Officer chez Qlik.
Le nouveau connecteur SAP unifié vise à extraire les données SAP plus facilement pour les analyser sur Qlik Sense Enterprise, grâce à une connectivité SAP BEx/InfoProvider conjointe et à un connecteur SAP SQL. Quant au premier accélérateur SAP de Qlik, il concerne le processus d’Order to Cash.
La feuille de route de Qlik passe par « l’intelligence activée »
Les futures mises à jour de Qlik devraient se focaliser sur la priorité stratégique de l’éditeur : à savoir « l’intelligence active ». Ce concept désigne les moyens de « transformer les données brutes en résultats tangibles », c’est-à-dire en actions opérationnelles plus pertinentes et plus éclairées (par la donnée). Dit autrement, une intelligence activée.
La feuille de route de Qlik – promet l’éditeur – passera donc par plus d’analytique intégrée (et encapsulée) dans des applications, par l’automatisation des pipelines de données (pour que les utilisateurs puissent plus facilement obtenir les données dont ils ont besoin), par l’analytique augmentée (comme le traitement du langage naturel et les suggestions diverses) et par la combinaison des données historiques et en temps réel avec de l’analytique avancée (machine learning, prédictif, etc.). Le tout vise, comme chez les concurrents de Qlik, à démocratiser, à simplifier et à diffuser l’analytique au plus grand nombre.
Selon Doug Henschen, cet accent mis sur « l’intelligence active » (ou activée) va dans la bonne direction.
L’analytique « embarquée » dissocie la donnée des rapports et des tableaux de bord – deux formes qui doivent souvent être interprétées par des analystes (Data Analysts) voire par des experts (Data Scientists). « Il est possible d’ouvrir l’analytique en utilisant de l’IA pour infuser les données – mais aussi des enseignements tirés de ces données (les insights) – directement dans les workflows des employés », avance Doug Henschen.
Autre avantage de l’analytique embarquée (ou encapsulée), elle élimine les allers et retours entre l’environnement BI et les applications métiers – les applications dans lesquelles les collaborateurs passent naturellement le plus clair de leur de temps pour réaliser leurs missions. Le but est d’amener plus de fluidité (moins d’interruptions cognitives) et d’économiser du temps.
« Qlik a vu très tôt qu’il fallait aller au-delà des rapports et des tableaux de bord », conclut Doug Henschen. « L’objectif de l’intelligence active, c’est ça ».
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