SIRH : Talentsoft lance TalentMatch (et vise la barre des 100 millions de chiffre d’affaires)
Issu du rachat de Crafty, TalentMatch doit permettre de faire correspondre besoins et compétences internes grâce à l’Intelligence Artificielle. L’éditeur français en pleine croissance tentera aussi d’être profitable en 2021.
L’éditeur français de gestion de talents Talentsoft (recrutement, suivi de carrières, compétences et formation, etc.) continue sur sa lancée. Après avoir levé 45 millions d’euros en 2019, il est entré dans le Next40 et dans le club fermé des licornes françaises. En 2020, la crise aura plus servi l’éditeur qu’il ne l’aura ralenti. Sur l’année, il affiche une croissance de 17 % de ses abonnements (seul chiffre public partagé).
« 2020 a été une année de transformation et d’adaptation pour toutes les organisations. Cette période inédite a également accéléré la transformation numérique de nombreuses entreprises de manière profonde, les laissant face à des défis de taille : meilleure connaissance de ses collaborateurs, recensement des compétences disponibles, gestion des équipes et de leurs objectifs à distance, formation des collaborateurs », constate Jean-Stéphane Arcis, CEO et co-fondateur de Talentsoft. L’éditeur revendique « une croissance soutenue de son activité » en Europe et au Canada.
Talentsoft est en effet devenu un groupe international, avec des bureaux aux États-Unis (Atlanta), au Canada (Montréal), en Israël (Tel-Aviv) et à Singapour. Quatre pôles qui s’ajoutent aux cinq bureaux européens (Bruxelles, Cologne, La Haie, Copenhague, Stockholm) et deux Français (Boulogne et Nantes).
La solution, elle, serait utilisée par 11 millions de personnes dans 130 pays. Elle a été déployée en 2020 chez Orange, La Poste, Lacoste et STMicroelectronics ou encore chez Maersk Drilling ou Bearingpoint.
Stéphane ArcisCEO et co-fondateur de Talentsoft
Cette « success story » française a aussi connu une année 2020 intéressante du côté des fonctionnalités.
En juillet, l’éditeur avait mis la main sur Crafty. Crafty est une solution SaaS qui s’appuie sur un graphe dynamique et sur des algorithmes d’intelligence artificielle pour lister les talents d’une organisation et faire un « matching » (sic) avec les besoins. À l’époque, Talentsoft avait expliqué au MagIT que cet outil, hébergé sur Azure, n’avait pas « d’adhérence forte à un PaaS particulier ». Comme Talentsoft suit une stratégie audacieuse d’indépendance vis-à-vis des fournisseurs de cloud en utilisant Terraform, cette particularité « est un point fort dans le rapprochement de Crafty et Talentsoft », nous précisait Geoffrey Janvier, VP Engineering & Product chez Talentsoft.
L’intégration est aujourd’hui achevée. Elle prend la forme d’une nouvelle fonctionnalité, baptisée Talentsoft Match. « Talentsoft Match s’appuie sur la puissance de l’Intelligence Artificielle (IA) pour faire correspondre les informations des collaborateurs avec les opportunités proposées au sein de l’organisation dans laquelle ils travaillent » vante l’éditeur.
Pour 2021, l’objectif de Talentsoft sera de passer la barre symbolique des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et d’être profitable. Entre 2016 et 2018, Talentsoft affichait des pertes entre 15 millions et 18 millions d’euros par an (comptes non déposés en 2020). 2021 pourrait donc être une grande étape supplémentaire.