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Le Français Nuxeo devient américain (GED)
Le géant de la GED et de l’ECM, Hyland, rachète la pépite française en pleine croissance, Nuxeo. Une aubaine pour les actionnaires de ce dernier. Et pour Hyland qui, après Alfresco, intègre une autre solution de premier plan pour moderniser son offre.
Hyland va racheter le champion d’origine française du Digital Asset Management (DAM) et de la Gestion Documentaire (GED/ECM), Nuxeo. L’éditeur spécialiste de l’open source affichait de fortes ambitions internationales et des résultats financiers à la hausse. Signe de cette progression, Nuxeo outille par exemple désormais la moitié du Fortune 10 américain.
Les fonds d’investissement qui étaient entrés à son capital en 2016, Kennet Partners et Goldman Sachs, ont décidé de transformer cette dynamique en sortant de l’entreprise. Et donc en la revendant à un géant du secteur, Hyland.
Nuxeo, un actif de premier choix
Parmi ses clients, Nuxeo s’est imposé chez de grands noms comme ABN-AMRO, Fox, Electronic Arts, CVS, et Siemens. Ou en France, chez Accor D&TS.
Reconnu depuis quatre ans par Gartner comme un « Visionnaire » dans son Magic Quadrant des Content Services Platforms, Nuxeo revendiquait en août une croissance annuelle supérieure à 30 % (sans donner pour autant ses revenus ni son résultat net). « La pandémie a été extrêmement perturbatrice pour nombre de nos clients. Elle a créé de nouveaux défis dans la manière de gérer leur entreprise », analysait à l’époque Eric Barroca, PDG de Nuxeo. « Elle a également renforcé la nécessité de transformation numérique, rendant plus clair que jamais que les entreprises doivent rendre leurs contenus et les informations plus accessibles, pour non seulement survivre, mais aussi pour prospérer dans cet environnement difficile ».
En résumé, Nuxeo ne connaît pas la crise. « Nous savons que beaucoup de budgets IT sont réduits ou gelés [avec la crise], mais ceux qui progressent – et beaucoup – sont généralement ceux qui permettent le travail à distance », confirme Cheryl McKinnon, analyste chez Forrester Research. « La communication, la collaboration et la gestion de contenus sont toujours des investissements qui se portent bien, même en période de coupes budgétaires ».
Nuxeo était donc un actif de choix à vendre. Ou à acheter.
Cloudifier et moderniser le géant Hyland
Le prix de la transaction autour cette pépite française n’a pas été communiqué. Mais « Kennet et Goldman Sachs devraient multiplier par cinq leur investissement initial dans Nuxeo », se réjouit Kennet dans un communiqué de presse.
Du côté de Hyland, le PDG Bill Priemer a déjà « hâte d’intégrer des membres qui possèdent une grande expertise dans le développement de solutions nativement cloud ». Hyland cherche en effet à moderniser et à cloudifier son offre historique.
« Nous sommes également ravis de développer de nouveaux partenariats et de nous engager avec la communauté open source de Nuxeo », ajoute-t-il.
« L’ajout des services et des fonctionnalités de Nuxeo nous permettra d’être compétitifs dans de nouveaux domaines et d’aider nos clients de nouvelle façon », continue le président avant de conclure que « cet accord reflète nos efforts continus pour faire progresser notre plateforme et pour étendre notre empreinte mondiale de leader de fournisseur cloud de services de contenus ».
Deuxième très gros rachat après Alfresco
En octobre, Hyland avait racheté un autre acteur majeur de la GED open source : Alfresco. Là encore, la stratégie suivie était la même : croître, moderniser et cloudifier.
« On voit souvent Hyland comme une bonne grosse solution traditionnelle d’ECM, solide et robuste. Mais il a aussi récemment montré une capacité très intéressante à explorer de nouvelles fonctionnalités et de nouvelles options », commentait à cette occasion Cheryl McKinnon.
« Je suis impressionné par Hyland, par la façon dont il a pensé ses acquisitions depuis environ un an », avouait-elle également.
Avec Nuxeo, dont le rachat sera finalisé en avril, cette stratégie continue en 2021.