Stockage : IBM propose des baies 100 % NVMe en entrée de gamme
La nouvelle baie FlashSystem 5200 permet d’atteindre 1,5 million d’IOPS alors qu’elle ne se destine qu’aux succursales. IBM estime que les SSD rapides sont devenus un standard.
IBM vient de mettre à jour l’entrée de gamme de sa famille FlashSystem avec un modèle 5200 conçu pour les SSD NVMe, ainsi que des modèles 5015 et 5035 qui, eux, fonctionnent toujours avec des disques durs et des SSD en SAS. Ce renouvellement de produits est la suite du remplacement qui a été initié dans le catalogue l’année dernière, avec l’arrivée de nouveaux modèles 7200 et 9200/9200R en haut de gamme et, surtout, l’intégration des baies Storwize dans la famille FlashSystem.
La baie SAN FlashSystem 5200 prend la forme d’un boîtier rack 1U. Elle intègre 12 SSD NVMe et offre une connectivité NVMe/FC (anciennement appelée NVMe-over-FC) avec des liens 16/32 Gbit/s. Elle est motorisée avec deux processeurs Xeon à 8 cœurs chacun et 512 Go de RAM en guise de cache pour les accès. La bande passante atteinte serait de 1,5 million d’IOPS. Il est possible de mettre quatre nœuds 5200 en cluster, IBM assurant que l’on obtiendrait alors une bande passante cumulée de 6 millions d’IOPS.
Les SSD NVMe ici utilisés sont des modèles qu’IBM a fait personnaliser selon certaines caractéristiques et qui portent la dénomination FlashCore. Ils existent en différentes capacités, qui vont de 4,8 à 38,4 To. Ces très grandes capacités pour des SSD s’expliquent d’une part le format des unités, qui correspond à une longue réglette sur laquelle sont agencés plusieurs cartes SSD – et le fait que les composants NAND utilisés soient de type QLC.
Selon IBM, en remplissant une baie 5200 avec les SSD de la plus haute capacité et en utilisant ses algorithmes de réduction de données (compression, déduplication…), cette baie 5200 pourrait offrir jusqu’à 1,7 Po de capacité utile dans son espace de seulement 1 U. L’ajout de tiroirs supplémentaires sur chacun des quatre nœuds d’un cluster permettrait de grimper jusqu’à un maximum de 32 Po de capacité utile.
Avec leurs disques SAS, les modèles 5015 et 5035 ne sont pas conçus pour des performances aussi élevées. Leurs boîtiers 2U ne disposent d’ailleurs que d’un maximum de 64 Go de RAM et intègrent, respectivement, 2 et 6 cœurs. Ces machines proposent des connexions Fiber Channel et iSCSI plus classiques. Enfin, leur installation en cluster est plus limitée : il n’est possible d’interconnecter que deux nœuds 5035, tandis que le 5015 ne supporte tout simplement pas l’installation en cluster. Avec des tiroirs supplémentaires, le 5015 offrirait un maximum de 12 Po utiles et le 5035 un maximum de 15 Po utiles.
Des machines haut de gamme pour l’informatique en Edge
IBM commercialise ces baies avec son système Spectrum Virtualize, dernière évolution de SAN Volume Controller (SVC). Ce système virtualise les volumes entre plusieurs disques physiques, protège les données en les répliquant sur trois sites se secours, et accepte à présent d’exporter les contenus vers tout cloud public à des fins de migration, de réplication ou d’archivage (snapshots, en l’occurrence). Véritable SDS, Spectrum Virtualize supporte de mélanger dans un même cluster SAN des baies FlashSystem d’IBM avec d’autres modèles d’autres marques. Toutefois, la quantité de nœuds possible est physiquement limitée par la connectique à l’arrière des baies.
Eric HerzogDirecteur général, IBM
Spectrum Virtualize s’interface aussi directement avec Ansible de Red Hat, pour exécuter des scripts de configuration automatique. Il propose également un pilote CSI qui rend les baies directement utilisables par les applications exécutées en container depuis Kubernetes.
IBM destine ces baies d’entrée de gamme aux succursales et autres sites de production, des cas d’usage dits d’informatique de périphérie, alias informatique edge. Selon Eric Herzog, directeur général d’IBM, le modèle 5200 serait plus particulièrement adapté aux grands points de vente et autres sites industriels qui ont besoin de hautes performances dans un format compact.
On pourrait s’interroger sur la pertinence d’une baie intégralement équipée en disques NVMe très rapides ailleurs que dans un datacenter. Eric Herzog balaie la question : « tous les fournisseurs proposent désormais des disques NVMe, ce sont d’ailleurs ceux que l’on trouve aussi le plus souvent dans les serveurs désormais. De toute manière, les entreprises qui ont un budget limité peuvent toujours se reporter sur les baies 5015 et 5035. »
Il suggère toutefois que les baies à base de disques avec connectique SAS pourraient totalement bientôt disparaître du catalogue. Ce serait même la raison qui aurait motivé, chez IBM, la disparition de la marque Storwize.