APEX : Oracle mise sur le low-code… « low cost »
Oracle a lancé la version managée de sa plateforme de développement low-code APEX, la présentant comme une alternative performante et moins coûteuse que les autres outils disponibles sur le marché.
Oracle a lancé une version managée dans le cloud de sa plateforme low code Apex, nommé Oracle APEX Application Development.
Depuis près de 17 ans, Oracle tente d’attirer une nouvelle classe de développeurs moins spécialisés. Les utilisateurs d’Oracle APEX peuvent être des business analysts, des « power users » chevronnés ou des employés IT qui cherchent à bâtir des applications sans faire appel aux services IT.
« Grâce à sa connexion étroite avec la base de données Oracle, Oracle APEX – également connu en interne sous le nom d’Application Express – permet aux développeurs de créer rapidement et facilement des applications d’entreprise “data-driven” », assure Joël Kallman, directeur senior du développement logiciel chez Oracle.
APEX, une plateforme à succès dans la communauté Oracle
Cette intégration étroite réduirait le nombre d’aller-retour entre l’application et les tables sous-jacentes, ce qui doit offrir un meilleur temps de réponse pour les utilisateurs finaux. De plus, « APEX permet aux développeurs d’exploiter pleinement la puissance du langage SQL » vante le responsable. La dernière mise à jour profite des améliorations apportées par Oracle 21c, dont un support natif d’un format JSON et l’exécution de snippets JavaScript.
Alors que le service managé dans le cloud pourrait trouver un nouveau public, APEX est une fonctionnalité incluse dans la base de données Oracle sur site depuis 2004. Jusqu’alors, la plateforme low-code a rencontré un certain succès pour divers usages. En Europe, elle est portée par une communauté allemande comprenant Siemens, Vodafone ou encore DB Systel Gmbh (l’unité IT de la Deutsche Bahn). Si l’emploi le plus courant semble la conception de tableau de bord analytique ou BI, Application Express sert aussi à développer des applications pour gérer du provisionnement ou du stockage au sein du SGBD associé.
« APEX existe depuis longtemps tel un secret bien gardé », affirme Holger Mueller, un analyste de Constellation Research. Comme ses bases de données étaient si bien ancrées au sein des entreprises, Oracle ne s’est pas senti obligé de commercialiser APEX séparément, selon l’analyste. « Avec APEX Application Developpement, Oracle offre un environnement de programmation low-code déclaratif qui représente une distinction importante pour acquérir de nouvelles de parts de marché ».
Jusqu’alors, Oracle conservait sciemment APEX sous le giron de la base de données, bien que la plateforme ait attiré plus de 500 000 utilisateurs, assure Holger Mueller.
Oracle joue l’argument du prix
Pour se différencier des compétiteurs de plus en plus nombreux sur le marché low-code, Oracle mise sur le prix. L’offre d’Oracle doit concurrencer les systèmes comme ceux de Mendix, dont le tarif débute à 1 917 dollars par mois, et d’OutSystems, dont le forfait démarre à 4 000 dollars par mois. Tous trois proposent des versions gratuites aux fonctionnalités limitées. Selon Joël Kallman, Oracle propose une option plus attrayante.
« Nous livrons tous les outils, tout ce dont on aurait besoin dans la même interface basée sur un navigateur pour charger des données, créer des applications, des API REST, surveiller les performances, tout cela pour 360 dollars par mois », déclare-t-il. « Nous maintenons la base de données, nous fournissons l’infrastructure, le middle tier, nous faisons tous les équilibrages de charge, absolument tous. Vous pouvez être opérationnel en quelques minutes ».
Le service cloud APEX sera proposé à partir de 360 dollars par mois pour 720 heures de fonctionnement d’un Oracle CPU et 1 To de données stockées sur l’Autonomous Database. Une instance peut supporter plus de 500 utilisateurs s’occupant de plusieurs applications. Application Development peut s’adapter à des charges de travail plus importantes en cas de besoin, rappelle le dirigeant.
« Oracle est en position d’offrir APEX à un tarif très avantageux, car il n’y a pas de coûts de licence, juste d’usage – et pas de licence par utilisateur », constate Holger Mueller. Ce choix pourrait refléter le désir du fournisseur cloud – à la traîne face à AWS, Microsoft et Google – d’attirer davantage de développeurs sur Oracle Cloud Infrastructure.
Holger MuellerAnalyste, Constellation Research.
« Le service de développement APEX sera en concurrence avec tous les PaaS low-code existants, avec la grande différence qu’il fonctionne sur la base de données d’Oracle », rappelle l’analyste. « La plateforme donne aux CxO et aux développeurs la tranquillité d’esprit de savoir que leur application peut évoluer autant qu’ils le souhaitent ».
SAP, PegaSystems, Google Cloud, Salesforce ou encore Microsoft misent non seulement sur l’approche low-code, mais également no-code. Toutefois, le modèle économique le plus répandu combine licence au nombre d’utilisateurs et prise en compte de la consommation de ressources IT.
En attendant, des organisations telles qu’Insum Solutions, un cabinet de conseil Oracle à Montréal, affirment que le nouveau service APEX offre aux entreprises un moyen plus simple et plus abordable de bénéficier des capacités d’APEX sur la base de données Autonomous d’Oracle.
« Nous avons fait le choix de concentrer toute notre activité sur APEX il y a des années, lorsque nous avons vu avec quelle facilité et quelle rapidité nous pouvions aider nos clients Oracle à créer des applications web riches en fonctionnalités à une fraction du coût par rapport à d’autres technologies », vante Michelle Skamene, vice-présidente d’Insum. « Aujourd’hui, Oracle APEX, en particulier avec le nouveau service géré, est pertinent comme plateforme de développement même pour les entreprises qui n’ont traditionnellement pas utilisé ou considéré Oracle auparavant. »