La Blockchain bouge encore (PwC)
Dans le contexte de crise sanitaire et économique, la blockchain a été reléguée au second plan des préoccupations des entreprises. Du moins, c’est ce que l’on croyait. Car une récente étude de PwC tendrait à prouver le contraire.
Le cabinet de conseils et d’audit PwC a dressé un panorama de l’état de la blockchain en France en 2020, avec près de 100 répondants « pure players » de l’écosystème et entreprises « traditionnelles » issues de différents secteurs qui développent un projet en lien avec les registres distribués.
Résultat, un quart seulement des répondants prévoiraient de diminuer leurs budgets alloués à la blockchain, quand un tiers (31%) prévoiraient au contraire de l’augmenter dans les prochains mois
Mieux, 87% des entreprises anticipent « un fort développement » de la blockchain dans les trois prochaines années.
« Un tournant »
Un autre constat de 2020 marquerait « un tournant » (sic) : pour la première fois, le nombre de projets provenant des « pure players » est moins important que dans le reste des entreprises, « signe que la blockchain n’est plus simplement une histoire d’initiés ».
De même, l’utilisation des blockchains publiques arrive pour la première fois en tête devant les blockchains de consortium (ou privées).
En revanche, et sans surprise, ce sont les services financiers qui restent les premiers utilisateurs de la blockchain. Le secteur des services financiers concentreraient à lui seul 57% des projets.
« Le secteur des services financiers en France est actuellement la preuve [de cette démocratisation], sachant qu’on anticipe qu’en 2030 ce sera l’administration publique, l’éducation et la santé qui devraient être le plus impactés », avance Pauline Adam-Kalfon, Associée en charge des activités Blockchain chez PwC France et Maghreb.
Implication des directions générales dans la blockchain
La structuration des équipes blockchain évolueraient aussi de manière significative. PwC observe qu’en moyenne ce sont des équipes de cinq personnes dans les TPE et PME pour un budget de 100 000€, et de vingt personnes pour un budget d’un million d’euros dans les grandes entreprises qui chapeautent ces projets.
« Malgré les obstacles, la blockchain s’installe peu à peu comme une évidence au sein des entreprises françaises notamment grâce à un soutien accru des directions générales. Un des leviers de réussite des projets blockchain devient ainsi l’implication quasi obligatoire des comités exécutifs, après les directions de l’innovation qui restent encore à l’initiative », souligne PwC.
La crise sanitaire et économique ne semble d’ailleurs pas limiter la blockchain puisque seuls 5% des projets ont été définitivement arrêtés cette année.
Encore des obstacles
Au sein des entreprises « non spécialisées », les principales raisons des retards des projets blockchain tournent autour de l’identification du bon business model (43%), de réticences internes (29%), et en troisième position ex-aequo les enjeux de gouvernance et la maîtrise du cadre réglementaire (14%).
« Domaine complexe et parfois méconnu, la blockchain nécessite un effort de pédagogie et de formation, qui fait en partie défaut aujourd’hui », constate toujours le cabinet de conseils. De fait, 56% des entreprises interrogées considèrent l’accès à la formation blockchain comme étant difficile ou très difficile.
Parmi les facteurs qui, au contraire, devraient favoriser cette technologie, PwC liste l’évolution du cadre réglementaire, une meilleure formation sur les sujets blockchains, le développement d’initiatives publiques ou encore un accompagnement accru des banques autour des cryptoactifs.