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Google : télétravail total prolongé jusqu’en septembre, puis « semaine flexible »

Google vient de décaler la date de retour au bureau de ses collaborateurs de janvier à septembre 2021. À cette date, la semaine type sera de trois jours de présence sur site et de deux jours de télétravail. Une organisation envisagée en France par les partenaires sociaux.

Les employés de Google ne retourneront pas au bureau avant septembre 2021. Ce retour était, jusqu’à hier 14 décembre, prévu pour début janvier. À partir de cette nouvelle date, le retour physique dans les locaux devrait par ailleurs se faire avec une nouvelle organisation du travail.

Selon le New York Times, le président d’Alphabet (la maison mère de Google), Sundar Pichai a envoyé un mail interne ce dimanche pour expliquer son projet. Des propositions, note le quotidien, qui devraient influencer l’approche de beaucoup d’autres entreprises en particulier dans les technologies.

Concrètement, Sundar Pichai envisage ce qu’il appelle la « flexible workweek » : « une semaine de travail flexible » où les employés seront invités à être physiquement présents trois jours par semaine (les « collaboration days ») et en télétravail les deux autres jours.

« Nous testons une hypothèse dans laquelle un modèle de travail plus flexible conduirait à une meilleure productivité, une meilleure collaboration et à plus de bien-être », explique le dirigeant dans ce mail. « Aucune entreprise de notre taille n’a réellement expérimenté cette forme de travail hybride – même si quelques-unes commencent à le faire – ce sera donc intéressant d’essayer ».

« Aucune entreprise de notre taille n'a réellement expérimenté cette forme de travail hybride. »
Sundar PichaiGoogle (Alphabet)

Cette note d’intention ne précise pas encore les modalités d’application pour le retour physique : vaccin obligatoire ou pas, pour tous les pays ou juste pour les sites de Google aux États-Unis, exception ou non pour certaines fonctions (comme les commerciaux ou les opérationnels dans les datacenters).

En mars, Google avait été un des tout premiers à fermer ses bureaux et à généraliser le travail à distance. Une décision qui avait été largement reprise par la suite par les groupes américains.

Google devrait dans le même temps repenser l’organisation de ses locaux en conséquence (salles limitées à douze personnes, bureau individuel à la demande, etc.) et mettre en place de nouveaux outils IT collaboratifs au-delà de la seule visioconférence.

La semaine hybride, la nouvelle « nouvelle normalité »

Une « semaine hybride » est l’hypothèse montante pour la « nouvelle normalité » dans le monde de l’IT. Elle remplace petit à petit les idées de télétravail total que certains DAF de grands groupes envisageaient, pour une partie des employés après le premier confinement, attirés par les gains que cette organisation pouvait sur le papier procurer à l’entreprise (réduction des loyers, des frais de transport à payer, augmentation apparente de la productivité, etc.).

Mais dans la réalité, ces gains ne sont pas aussi clairs et durables. Difficulté à couper du travail, mélange délicat entre vie familiale et vie professionnelle, surmenage, manque d’interactions sociales, productivité qui s’érode sur le moyen terme. Les contreparties du télétravail commencent à émerger clairement. Le New York Times encore cite par exemple le Chief Executive de Netflix (Reed Hastings) pour qui il n’y a « rien de positif » (sic) à travailler de chez soi. Au contraire même, ne plus pouvoir discuter d’idées en face à face est pour lui « totalement négatif ». Tout comme Google, Netflix envisage la semaine flexible (de quatre jours).

« Nous sommes collectivement persuadés - patronat syndicats et gouvernements - que le télétravail au bout de quelques semaines a des conséquences psychologiques. »
Geoffroy Roux de BézieuxMEDEF

En France, au contraire, plusieurs organisations ont fait les gros titres en refusant le travail à distance lors des confinements, une pratique pourtant recommandée puis imposée par le gouvernement.

Pour le proche avenir, le 23 novembre, le Premier ministre a demandé, aux partenaires sociaux « de réfléchir à une deuxième phase de télétravail pour le début de l’année qui ne soit pas le 100 % télétravail, mais qui ne soit pas non plus le retour au stade précédent », dévoilait le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, sur BFMTV. « Nous sommes collectivement persuadés – patronat syndicats et gouvernements – que le télétravail au bout de quelques semaines a des conséquences psychologiques. On ne peut pas rester durablement en 100 % télétravail ».

La « semaine flexible » pourrait donc bien s’imposer au-delà du monde de l’IT comme la nouvelle « nouvelle normalité ».

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