Oracle greffe un moteur analytique à sa version managée de MySQL
L’édition entreprise de la base de données MySQL disponible depuis Oracle Cloud Infrastructure (OCI) permettra de lancer des requêtes analytiques sur le même système employé traditionnellement pour la gestion des transactions.
La semaine dernière, Oracle a annoncé la disponibilité générale d’un nouveau moteur analytique, sobrement nommé MySQL Analytics Engine, pour sa version managée de MySQL dans le cloud.
Bien connu des clients d’Oracle, MySQL a longtemps été réservé au traitement de transactions en ligne (OLTP). Toutefois, les utilisateurs réclament la prise en charge de cas d’usage analytiques. C’est justement ce à quoi doit répondre cette fonctionnalité capable de gérer les flux de travail OLAP.
« Quelques années après la création, puis la démocratisation des bases de données OLTP, le besoin de SGBD OLAP s’est rapidement fait sentir », retrace Holger Mueller, vice-président et analyste principal chez Constellation Research. « Mais la nécessité de stocker et d’examiner des données OLTP n’a pas disparu – bien qu’elle ait échappé aux entreprises pendant plus longtemps ».
Nipun ArgawalVP Research and Avanced development, Oracle
Holger Mueller rappelle la popularité des SGBD OLTP. Il considère que le moteur analytique d’Oracle MySQL Database Service permettra aux clients de gérer non seulement des processus OLTP et OLAP depuis un même produit, mais également de faciliter la construction d’applications « de nouvelle génération ».
Oracle MySQL Database incluant MySQL Analytics Engine est bâti par-dessus la version entreprise de MySQL 8.
Nipun Argawal, vice-président, Research and Advanced development chez Oracle, explique que MySQL n’ayant pas été conçu à l’origine pour l’analytique, les utilisateurs doivent habituellement déplacer leurs données vers un autre SGBD capable d’opérer ce type de traitement. Ce processus, pouvant impliquer une phase de migration, ajoute de la complexité et entraîne souvent des retards de déploiement.
« Nous visons les clients qui déploient MySQL et qui, avec le temps, ont commencé à migrer leurs données en même temps que leurs besoins analytiques grandissaient », précise Nipun Argawal.
Comment fonctionne MySQL Analytics Engine
Dans le but d’activer les traitements OLAP sur MySQL, Oracle a amélioré le moteur d’exécution du SGBDR afin qu’il puisse gérer et comprendre ce type de workloads, selon le vice-président recherche avancée et développement.
Après la création d’une requête analytique SQL, celle-ci est interceptée par le composant MySQL Optimizer. Ce composant prend alors une décision, déterminant si elle doit être acheminée vers un processus OLAP ou OLTP.
MySQL Analytics Engine n’est autre qu’un accélérateur de traitement in-memory, que l’on trouve habituellement dans des entrepôts de données. Selon Nipun Argawal, il repose sur une approche hybride lui permettant d’adresser plusieurs colonnes à la fois. À cela se greffent des algorithmes d’amélioration des requêtes distribuées et un parallélisme optimisé pour OCI.
Et au responsable d’ajouter que cette nouvelle capacité ne vise pas seulement les clients existants de MySQL Database Service, mais également les entreprises exploitant une base MySQL sur site, moyennant sa réplication et possiblement sa migration sur OCI.
Convaincre les clients de rejoindre Oracle Cloud Infrastructure
Le service managé d’Oracle sera disponible depuis toutes les régions cloud ainsi que dans les environnements Oracle Dedicated Region Cloud@Customer.
La proposition d’une fonctionnalité inspirée du paradigme translytique, conceptualisé par Forrester, semble logique. Les entreprises exploitant une base Oracle sur site sont tentées par les solutions des fournisseurs cloud tels qu’AWS, Azure ou GCP, réputées pour être plus abordables. Pour prouver qu’il peut faire mieux que ses concurrents, la firme dirigée par Larry Ellison a assuré dans un communiqué de presse que ce moteur in-memory est « deux fois plus rapide qu’Amazon RedShift et 66 % moins cher » que le service d’AWS.
Oracle se retrouve également en compétition avec MongoDB, SAP, IBM, mais surtout MariaDB. L’éditeur open source propose depuis plus d’un an une plateforme cloud native promettant la convergence entre analytique et transactionnelle.