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PaaS : Platform.sh, un vaisseau amiral pour gérer des flottes de sites Web

Né en France, Platform.sh se présente comme l’éditeur d’une PaaS bout en bout pour le développement et le déploiement d’applications Web. L’éditeur a pensé sa technologie pour gérer les opérations CI/CD des entreprises qui déploient des dizaines, voire des centaines de sites Web.

« Les cofondateurs et moi avons fait le constat que nous étions capables de mettre en place des équipes agiles, d’itérer fréquemment, mais à chaque fois, nous avions l’impression d’être ralentis par l’infrastructure », se rappelle Frédéric Plais, cofondateur et PDG de Platform.sh.

Frédéric Plais explique que le véritable point de départ de Platform.sh tient dans le fait de cloner des sites Web en moins d’une minute. « Créer des clones de sites Web permet de tester beaucoup plus rapidement de nouvelles fonctionnalités et donc de passer en production beaucoup plus facilement ». Cette idée est au cœur de Platform.sh né dans le giron de Commerce Guys, éditeur de Drupal Commerce, qui a profité du rachat des différentes entités pour lancer une structure indépendante.

Qu’est-ce que Platform.sh ?

Cette histoire, LeMagIT l’a déjà racontée, mais il est bon de rappeler que Platform.sh a ainsi forgé une orientation technologique spécifique. L’éditeur fournit une PaaS qui embarque des briques d’automatisation et de gestion des pipelines CI/CD.

« La manière dont Gartner ou Forrester segmente le marché DevOps en sept ou huit verticaux ne nous correspond pas. Nous transcendons cet aspect. Nous proposons de donner la main aux développeurs applicatifs pour qu’ils puissent faire toutes les opérations DevOps, sans avoir à entrer dans le détail », assure Frédéric Plais.

Platform.sh se veut donc adepte du NoOps, du fait de limiter les interventions, mais aussi les outils. « Nous remplaçons des piles technologies complexes et foisonnantes qui s’appuient sur des IaaS du marché par une expérience unifiée », vante le CEO « Nous ne sommes pas pour tout le monde, nous nous concentrons sur les applications Web, mais notre solution permet de gagner en vitesse et en efficacité ».

Techniquement, l’éditeur a fait le choix de distribuer les microservices sur des containers Linux isolés les uns des autres (LXC) dans un cluster, là où la majorité des acteurs exploitent désormais Docker et Kubernetes. « Il n’y a pas vraiment à se poser de questions : l’objectif est que cela fonctionne et qu’il n’y ait pas à ouvrir le capot », indique le PDG.

La seule chose que Platform.sh ne vient pas remplacer, mais sur laquelle il s’appuie, ce sont les dépôts Git. Les utilisateurs se connectent au Git à distance de l’éditeur, chargent leur code, leurs données, décrivent les dépendances (les versions de SGBD, le moteur de recherche, un broker de messages, etc.) sur un fichier YAML et le système bâtit l’application en conséquence. Les développeurs n’ont plus qu’à configurer les certificats SSH et le nom de domaine, selon Frédéric Plais.

Platform.sh se veut compatible avec les plateformes Web du marché que sont Drupal, Magento, Symphony, mais doit aussi être capable de déployer des composants écrits en PHP, Node.js, Python, Go, Rust, .Net ou encore Java.

« Nous ne créons pas un vendor lock in. Le jour où le développeur veut mettre son code ailleurs, rien ne l’en empêche. »
Frédéric PlaisCofondateur et PDG de Platform.sh.

Cette approche permettrait d’éviter l’enfermement propriétaire. « Nous ne créons pas un vendor lock in. Le jour où le développeur veut mettre son code ailleurs, rien ne l’en empêche », assure le CEO.

La PaaS n’est pas par défaut attribué à un fournisseur de cloud. « Les utilisateurs peuvent choisir la région géographique dans lequel ils désirent installer leurs applications qui sont parfois déployées chez Azure, AWS, Google, OVH ou encore Orange selon la proximité du client avec l’opérateur. Si nos clients entreprises souhaitent les héberger [la PaaS] sur un cloud particulier, nous pouvons le faire via une offre dédiée », précise le PDG.

Finalement, Platform.sh se retrouve moins en compétition avec OpenShift de Red Hat ou les distributeurs de Cloud Foundry, que face aux acteurs tels que Netlify, Acquia, WP Engine ou Pantheon. Les clients de l’éditeur déploient beaucoup de sites Web, mais aussi des intranets, des applications Web ou mobiles. « 80 % des sites Web sont développés en PHP, nous observons beaucoup de multi-apps, des microservices pour séparer le back-end et du front-end. Par ailleurs, les clients utilisent de plus en plus Python et Node.js », note Frédéric Plais.

Gérer des usines à sites Web

Aujourd’hui, Platform.sh a convaincu 5 000 clients, dont 300 grands groupes. « Notre cas d’usage le plus répandu auprès des grands comptes, nous l’appelons Fleet Ops. Ces clients doivent piloter des centaines de sites Web. Nous les aidons à gérer des flottes complexes », explique le PDG.

Platform.sh espère ainsi persuader « les usines à sites » (souvent administrées par un client et son agence Web) avec des outils pour manier le code de manière automatisée et globalisée, peu importe si les applications dépendent d’un langage de programmation différent. À cela, l’éditeur veut ajouter des briques de supervision des ressources. C’est l’une des fonctionnalités les plus réclamées par les utilisateurs sur la plateforme G2.

En France, Hachette, BNP, Nestlé, l’Olympique de Marseille, Seloger.com, Carrefour sont quelques-uns des groupes qui adoptent les services de Platform.sh. Si l’éditeur né à Paris compte des clients iconiques en Europe, il génère plus de 50 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis, là où réside désormais Frédéric Plais.

Ces clients seraient convaincus par le gain de temps et les économies promises par Platform.sh. « Toutes les DSI sont contraintes en matière de ressources. Nous apportons de l’automatisation, ce n’est pas pour supprimer des emplois, ce n’est jamais la réalité, il s’agit de confier des tâches plus intéressantes aux développeurs. Le besoin de DevOps est absolument colossal, mais certains éléments manuels peuvent ralentir le rythme des développements », considère notre interlocuteur.

Kubernetes, pas forcément adaptée au Web

Un autre phénomène expliquerait l’adoption de la PaaS Platform.sh chez les grands comptes. « Souvent, ils ont essayé un projet Kubernetes en interne et ils ont échoué. C’est très fréquent, car Kubernetes s’avère très compliqué, cela demande du build, de la maintenance, même les experts n’en ont pas fait le tour. Kubernetes est un logiciel génial, mais dur à maîtriser. […] Dans la plupart des cas, cette technologie est “overkill” », estime Frédéric Plais.

Platform.sh se place donc entre les solutions clés en mains portées sur le front-end et les plateformes de type Kubernetes plus adaptées pour gérer des dizaines de milliers de microservices.

« Kubernetes s’avère très compliqué, cela demande du build, de la maintenance, même les experts n’en ont pas fait le tour. »
Frédéric PlaisCofondateur et PDG de Platform.sh.

En accord avec cette démarche de simplification des déploiements Web, Platform.sh a présenté en octobre dernier une « place de marché » afin de proposer des templates applicatifs open source. Outre la possibilité de recourir à des versions spécifiques de Magento, Drupal ou encore Wordpress, la marketplace doit faciliter l’utilisation de framework comme Jenkins, ELK, Spring, et même des combinaisons de ces outils. Dans la soixantaine de templates disponibles, l’on retrouve aussi le serveur de partage de données NextCloud ou la messagerie Mattermost.

Au début de l’année 2021, l’éditeur se prépare à lancer un partenariat avec OVHCloud. Platform.sh propulsera une PaaS Web sur l’infrastructure du fournisseur roubaisien. « OVH a un vrai impact sur notre marché en Europe. Nous pensons que ce produit va être très bien accueilli » vante Frédéric Plais.

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