fona-stock.adobe.com
Microsoft Teams : des visios de 24 h à 300 participants, même pour les comptes gratuits
Microsoft débride les appels vidéo dans Teams. Il est désormais possible d’organiser des réunions jusqu’à 300 personnes pendant 24 h, sans application installée ni compte payant. Un exemple de stratégie de « consumérisation de l’IT ».
Microsoft a annoncé cette semaine que les détenteurs d’un compte personnel gratuit Teams pourraient inviter jusqu’à 300 personnes à participer à un appel vidéo - appel qui pourra durer jusqu’à 24 heures. Microsoft a promis que cette fonctionnalité ne serait pas temporaire, mais définitivement intégrée dans le produit.
Les personnes invitées à l’appel n’auront pas besoin d’être abonnées à Teams pour rejoindre la conférence. Elles pourront cliquer sur un lien fourni par l’hôte et envoyé par texto ou par e-mail, et entrer dans le meeting via leur navigateur web ou via l’application s’ils l’ont installée en local (avec un compte gratuit donc).
Cette fonction est similaire à ce que Zoom et Google proposent dans leurs produits de visioconférence concurrents respectifs.
Une fonction grand public pour influencer les DSI
« Nous sommes ravis d’annoncer la preview de nouvelles fonctionnalités dans Teams qui faciliteront encore plus la gestion et la planification de vos journées », commente Arjun Tomar, responsable marketing produit chez Microsoft, dans un article de blog.
Dans la foulée, Microsoft a annoncé la possibilité de faire un tchat entre utilisateurs, qui mélange la messagerie instantanée de Teams (fils de discussion) et les SMS (pour les utilisateurs de Teams, mais qui n’ont pas installé l’app mobile sur leurs smartphones). Autre nouveauté, des alertes automatiques pour indiquer aux membres d’un groupe (une famille par exemple) qu’un des participants est bien arrivé à un endroit donné (son bureau). Cette dernière fonctionnalité est visiblement inspirée, dans le B2B, du suivi des interventions terrain des agents de support, techniciens, etc.
Avec ces appels, Microsoft rejoint Zoom et Google dans la liste des éditeurs qui permettent de faire des vidéoconférences gratuites sans limites de temps, à un moment où les familles ne pourront se réunir en raison de la pandémie de coronavirus.
Zoom a levé à nouveau la semaine dernière la limite des 40 minutes des comptes gratuits (elle passe à 24 heures). Mais ce « débridage » est prévu uniquement jusqu’aux périodes de fêtes. Zoom avait été un des premiers éditeurs à déplafonner la limite de temps des appels lors du premier confinement. Google de son côté a annoncé dès septembre qu’il permettait les appels de 24 h, avec la version gratuite de Google Meet, et ce jusqu’au 31 mars 2021.
Lever les limites des appels gratuits dans Teams, à l’approche des fêtes, est un bel exemple de stratégie de « consumérisation de l’IT » de la part de Microsoft. L’éditeur, qui doit faire face à une forte concurrence sur ce marché, parie que les usages dans la sphère privée (en famille) influenceront les usages dans la sphère professionnelle, et donc les choix d’achat des DSI.
Teams s’ouvre au low-code et ouvre sa marketplace
Dans un domaine connexe, plus tôt dans la semaine, Microsoft avait ouvert sa place de marché d’applications pour Teams. Celle-ci propose deux douzaines environ de solutions à utiliser directement dans l’application de messagerie d’équipe que Microsoft présente désormais comme une « plateforme ».
Il est par exemple possible de travailler sur la gestion de projets dans Asana ou de faire des sondages internes avec Slido sans quitter Teams. Il est par ailleurs possible de développer des chatbots, des workflows et d’autres applications, toujours dans Teams, avec des outils low-code. Ces deux fonctionnalités seront déployées dans le courant du mois.
Les applications « dans Teams » et la marketplace ont été annoncées un peu après celles de Zoom. En octobre, Zoom a lancé ce qu’il appelle des « Zapps » (des applications dans Zoom). La galerie de l’éditeur concurrent de Microsoft en propose près de trois douzaines, dont Dropbox ou Slack. Zoom devrait rapidement ouvrir sa boutique plus largement avec un programme de certification de développeurs indépendants. L’éditeur ne propose en revanche pas de fonctions low-code comme celles de Teams.