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DataRobot lève 270 millions de dollars et envisage une entrée en bourse
DataRobot, un éditeur d’une plateforme dédiée au machine learning automatisé, a annoncé mardi avoir levé 270 millions de dollars lors d’un cycle de financement pré-IPO dirigé par le fonds d’investissement Silicon Valley Altimeter Capital.
Avec ce nouveau financement, DataRobot, fondé en 2012, est maintenant évalué à plus de 2,7 milliards de dollars.
En pleine crise sanitaire mondiale, ce tour de table montre à quel point les investisseurs apprécient les entreprises engagées sur le marché de l’IA. Il faut dire également que les dernières introductions en bourse ne se sont pas toutes bien déroulées et qu’il est souvent préférable de subventionner les startups avant l’ouverture du cours.
Des Venture Capitalists friands de l’IA
Ces sociétés financières comprennent que l’apprentissage machine est une technologie clé pour presque tous les types de processus commerciaux et de consommation à venir, selon Dave Schubmehl, directeur de recherche pour les systèmes intelligents cognitifs/artificiels et l’analyse de contenu chez IDC.
Dave SchubmehlIDC
« Les capital-risqueurs pensent que DataRobot et les éditeurs comme lui qui fournissent désormais des outils et des services pour l’ensemble du cycle de vie de l’IA seront de plus en plus essentiels pour les organisations qui développent et exploitent leurs propres modèles de machine learning », déclare-t-il.
DataRobot a licencié plusieurs employés cette année en raison de ce qu’il a décrit comme des « conditions de marché changeantes » causées par la COVID-19. Ce ne serait pas un signe de détresse financière selon Dave Schubmehl. L’analyste considère que la société basée à Boston s’est préparée au pire. Cette réduction d’effectifs s’avère « stratégique », affirme-t-il.
Une croissance continue
Au cours des dernières années, DataRobot a réalisé plusieurs acquisitions. Il s’est emparé de Paxata, un spécialiste de la préparation de données, du gestionnaire de modèles algorithmiques ParrallelM et la plateforme de collaboration Cursor en 2019. En 2020, l’éditeur a repris la filiale Source AI de Boston Consulting Group.
Certains licenciements pourraient résulter de « duplications de ressources » après ces rachats, ajoute Dave Schubmehl.
« Depuis lors, je pense que DataRobot a continué à grossir, comme l’ensemble du secteur, et qu’il se positionne maintenant pour générer une croissance significative en 2021 et au-delà », prédit l’analyste d’IDC.
Cela ne veut pas dire que l’éditeur ferme la porte à de nouveaux venus, au contraire. Selon Igor Taber, vice-président directeur du développement et de la stratégie d’entreprise chez DataRobot, ce financement permettrait de renforcer la plateforme Enterprise AI par des acquisitions stratégiques, l’élaboration de produits et le recrutement de talents.
Une introduction en bourse apparaît probable dans l’avenir de la société, selon Igor Taber qui évite de présenter un calendrier exact.
La semaine dernière, un autre éditeur qui propose un socle d’analytique avancée, C3.ai, valorisé à 3,3 milliards de dollars, a déposé une demande d’IPO. DataRobot prévoit d’être cotée au New York Stock Exchange sous le nom « AI ». Un concurrent bien connu de DataRobot, la licorne d’origine française Dataiku, se veut plus prudent, même s’il n’écarte pas la possibilité d’utiliser l’outil IPO si le besoin s’en fait sentir.