Workspace : bientôt une option pour désactiver le Machine Learning dans le nouveau G-Suite
Dans une optique de respect de la vie privée, Google va permettre de désactiver totalement, et en une seule fois, les fonctions intelligentes de Gmail, Docs, Drive et de toutes les applications de sa nouvelle suite de productivité.
Google va ajouter à Workspace la possibilité de désactiver en une seule fois toutes ses fonctionnalités dites « intelligentes ».
Workspace est la nouvelle suite bureautique et de productivité de Google. Elle regroupe notamment ses produits phares : Gmail, Docs, Drive. Cette évolution donnera plus de contrôle aux utilisateurs sur leur vie privée.
En contrepartie, cette option affectera le fonctionnement de fonctionnalités comme les suggestions de réponses dans Gmail, Chat et Meet, ou le tri automatisé des mails dans Gmail (Priority Inbox). D’autres fonctionnalités seront également inaccessibles dans Google Assistant (comme les rappels de factures à payer ou les propositions de restaurants dans Google Maps).
Désactiver chacune de ces fonctionnalités était déjà possible ; l’annonce concerne la possibilité de les désactiver toutes en même temps en arrêtant net le moteur de Machine Learning qui les motorise.
Cet ajout semble faire suite au fait que certains utilisateurs s’étaient plaints que l’Intelligence Artificielle infusée dans Workspace (ex-G Suite) portait atteinte à leur vie privée en suivant et en analysant leurs comportements et leurs habitudes.
Maalika Manoharan, chef de produit chez Google, s’en défend. Elle explique, dans un billet de blog, que l’éditeur a initialement conçu les fonctionnalités intelligentes pour aider les utilisateurs des applications SaaS de Google à gagner du temps. Elle assure au passage que Workspace est « sécurisé dans sa conception même ».
« Parce que nos fonctionnalités intelligentes ne s’appuient sur vos données que pour vous faire gagner du temps et pour vous procurer une expérience plus utile, nous souhaitons que vous les utilisiez », écrit-elle. « [Nous le souhaitons] parce que vous trouvez de la valeur en le faisant, et pas juste parce qu’elles sont là ».
Raul Castanon, analyste chez 451 Research, estime pour sa part que ce changement permettra à Google de faire valoir sa capacité d’écoute de ses utilisateurs, sur le sujet sensible qu’est la confidentialité, en rendant les produits Workspace moins intrusifs.
« C’est une nouveauté importante pour les relations publiques de Google », explique-t-il. [Mais] je ne veux pas non plus dire que c’est juste pour leur image […] L’argument qu’ils avancent pour justifier l’utilisation qu’ils font des informations des utilisateurs est également très juste ».
Quoi qu’il en soit, Google doit faire face à plusieurs procédures qui l’accusent de violations de la vie privée.
Un recours collectif, qui demande 5 milliards de dollars, a été déposé en juin. Il accuse l’éditeur de traquer les utilisateurs de son moteur de recherche même lorsqu’ils activent le mode navigation privée.
En juillet, une autre procédure était lancée. Elle accuse Google d’avoir continué à suivre des utilisateurs d’applications mobiles même lorsque ceux-ci avaient désactivé le monitoring de l’activité Web. Les plaignants accusent Google d’avoir violé les lois fédérales américaines sur l’écoute électronique et la loi californienne sur la vie privée.
L’option pour désactiver l’exploitation des données par le moteur de machine learning de Workspace sera déployée au cours des quinze prochains jours.
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