VMware repackage Datrium comme solution de PRA en cloud
La solution devait initialement servir des besoins de cloud hybride. Mais depuis la crise pandémique, les entreprises ont surtout besoin de pouvoir relancer l’activité au moindre incident.
Datrium DRaaS, la solution de reprise d’activité en ligne que VMware a rachetée en juillet dernier pour 137 millions de dollars, s’appelle désormais VMware Cloud Disaster Recovery. Elle gagne par ailleurs la capacité de sauvegarder directement n’importe quel stockage géré par vSphere ; il n’est plus nécessaire d’installer une appliance Datrium DVX sur site.
Rebaptisée et améliorée à l’occasion du récent évènement VMworld 2020, cette offre est désormais rangée dans un catalogue de produits VMware DRaaS qui comprend également Site Recovery, un autre logiciel de reprise d’activité, mais qui fonctionne, lui, sur site.
Les deux produits servent à constituer un plan de reprise d’activité (PRA). VMware Cloud Disaster Recovery réplique les machines virtuelles de production dans AWS S3, où le stockage coûte moins cher qu’une baie de disques. En cas d’incident sur site, il sera possible d’activer un cluster vSphere sur AWS, pour peu que l’on ait souscrit à l’offre VMware Cloud on AWS, à partir de ces copies.
VMware Site Recovery réplique quant à lui les VMs vers un cluster vSphere de secours qui reste actif. Cette seconde solution coûte plus cher, mais présente le mérite d’avoir un cluster immédiatement opérationnel. Notons que des fonctions comme la réplication au format natif vSphere et le préprovisionnement du stockage permettent à VMware Cloud Disaster Recovery de réduire les délais de récupération, mais jamais autant qu’avec la reprise sur site.
Une explosion des demandes pour les solutions de PRA
Au départ, Datrium n’avait pas grand-chose à voir avec la reprise d’activité. Il s’agissait d’une startup qui avait été parmi les premières à proposer des matériels de stockage à base de modules Flash connectés en NVMe : ses appliances DVX. Au fil du temps, Datrium avait enrichi son offre d’une extension sur AWS, d’abord pour simplement offrir plus de capacité. Puis, pour héberger en ligne la sauvegarde de l’appliance DVX, avec l’option de récupérer les contenus dans des machines virtuelles déployées à la demande sur AWS. VMware n’a conservé que cet usage.
« Au départ, nous avions annoncé que Datrium nous permettrait de concrétiser certaines fonctions de cloud hybride. Mais l’augmentation des cyberattaques par rançongiciels, la crise pandémique ou encore plusieurs catastrophes naturelles, comme des ouragans et des incendies aux USA, ont incité les entreprises à mettre l’accent sur les plans de reprise d’activité », explique Mark Chuang, en charge des produits chez VMware.
Krista MacomberAnalyste, Evaluator Group
« Nous observons effectivement une explosion des demandes pour les solutions de PRA. Manifestement, les entreprises ont découvert à l’occasion de la pandémie que les dispositifs qu’elles avaient jusque-là mis en œuvre n’étaient pas efficaces. La demande concerne particulièrement des solutions capables de fonctionner en cloud public. Car, tant que les informations ne sont pas restaurées, c’est là que leur stockage est le moins cher », commente Krista Macomber, analyste pour le bureau d’études Evaluator Group.
Selon Evaluator Group, les trois principaux investissements IT des entreprises vont à présent dans l’amélioration de la sécurité, de la protection des données et des infrastructures en cloud.
Selon une enquête récente menée par le bureau ESG, 15 % des entreprises ne peuvent plus tolérer de temps d’arrêt sur leurs applications critiques et 57 % exigent qu’elles redémarrent au moins dans l’heure qui suit. Outre les temps de redémarrage (RTO), l’enquête s’est également intéressée à la fraîcheur des données restaurées (RPO) : en moyenne, les entreprises supportent de perdre les données créées lors des 22 minutes qui ont précédé un incident.
Au-delà, la perte aurait un impact significatif sur leur activité commerciale. Mais, encore une fois, 15 % des entreprises déclarent ne pas pouvoir se permettre de perdre ne serait-ce qu’une seconde de données. Ces délais conditionnent la fréquence des sauvegardes, voire le choix de répliquer les données en permanence sur site, plutôt que de passer par un logiciel de backup et un entrepôt en cloud.