Le RPA ouvre la voie à l’hyperautomatisation (Gartner)
Le RPA est en plein boom, encore plus dans un contexte de réduction des coûts et de recherche accrue d’automatisation. Mais pour Gartner, ce mouvement doit s’inscrire dans une stratégie plus globale « d’hyper-automatisation » pour porter tous ses fruits.
Selon le Gartner, les solutions d’automatisation robotisée des processus (RPA) devraient connaîtront une croissance soutenue à deux chiffres en 2020 (+12 % sur l’année). Le marché mondial, lui, devrait atteindre 1,58 milliard de dollars.
Un rapport du cabinet d’analystes indique que le RPA est une des activités IT qui connait la plus forte demande dans une économie marquée par la COVID-19.
Le Gartner prévoit que ce mouvement continuera. Toujours d’après son rapport, les métiers devraient intensifier leur utilisation de cette technologie dans les années à venir. Résultat, le Gartner estime que 90 % des grandes entreprises (et des organisations) adopteront le RPA, sous une forme ou sous une autre, d’ici 2022.
Dans le même temps, ces organisations augmenteront leurs achats de licences, triplant leur portefeuille RPA d’ici 2024.
Une technologie qui parle aux métiers
Fabrizio Biscotti, vice-président de la recherche chez Gartner, explique pourquoi le RPA séduit en premier lieu les métiers. « Il est beaucoup plus facile de leur vendre des technologies avec des résultats opérationnels tangibles [comme le fait le RPA] qu’avec des caractéristiques techniques et des fonctionnalités. Le RPA parle donc beaucoup aux métiers », constate l’analyste. Or « de plus en plus de métiers sont impliqués dans la manière dont les budgets informatiques sont dépensés ». D’où, en partie, ce succès.
Dans le contexte de la pandémie, le RPA apporte une réponse au besoin de plus grande agilité, en permettant d’automatiser les processus, d’accroître leur efficacité, et souvent de faire des économies – et ce rapidement – liste Fabrizio Biscotti. Pour lui, le bon rapport qualité/prix du RPA permet par ailleurs d’obtenir ces améliorations à un coût relativement faible. Encore un facteur en faveur de sa croissance. « Nous voyons déjà des signes d’accélération de son adoption », souligne-t-il.
Qu’est-ce que l’hyperautomatisation ?
Cette demande en progression ouvre également de nouvelles perspectives pour les fournisseurs de services informatiques (dont les ESN). Pour Gartner, le RPA doit en effet s’inscrire plus largement dans une stratégie d’automatisation ; ce qu’il appelle « l’hyperautomatisation ».
L’hyperautomatisation est un cadre global – un « framework » – qui englobe les plates-formes d’intégration (iPaaS), le développement low-code/no code, et le BPM désormais infusé à l’Intelligence Artificielle, explicite en substance Fabrizio Biscotti.
C’est donc tout un écosystème (éditeur, ESN, clients) qui, d’après l’analyste de Gartner, devrait bénéficier de « l’évangélisation du concept d’“hyper-automation”, dans lequel le RPA est une composante essentielle ». Mais une composante parmi d’autres.
En d’autres mots, bien choisir son RPA ne suffit pas. Une des erreurs serait de croire que le RPA peut tout régler, de le déployer seul, ou encore de penser que le passage à l’échelle peut se faire simplement, côté poste de travail, alors que cette tâche est typiquement un défi IT.