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Cloudian et Scality militent pour du stockage objet en Flash
Il devient possible de marier stockage de gros volumes de données au repos avec accès rapides. La vidéosurveillance et l’analytique sont les premiers domaines qui en profiteront.
Les rivaux Cloudian et Scality viennent de lancer des produits qui suggèrent une tendance croissante à implémenter du stockage objet sur des baies de disques Flash. D’un côté, Cloudian a étendu ses gammes de baies HyperStore avec le modèle Cloudian HyperStore Flash, qui regroupe des SSD NVMe dans un boîtier rack 1U. Les entreprises peuvent également acheter une version logicielle de Cloudian HyperStore Flash pour l’exécuter sur des serveurs bardés de SSD et qualifiés par Cloudian. De l’autre côté, Scality, qui ne vend pas de matériel, a publié une version de son système Ring 8 pour serveurs x86, qui améliore l’endurance des SSD afin d’héberger désormais toutes les données sur des baies Flash.
Jusque-là, les baies HyperStore de Cloudian proposaient au mieux des SSD pour accélérer les accès aux disques durs. À présent le châssis, 100 % flash, contient dix SSD NVMe de 16 To chacun, pour 160 To de stockage brut. Cinq disques NVMe supplémentaires, de 8 To chacun, stockent toutes les métadonnées. L’HyperStore Flash est conçu pour servir les besoins en intelligence artificielle et en analytique, mais aussi comme un NAS qui donne un accès rapide aux fichiers et aux sauvegardes.
« Nos clients dans les secteurs financiers, en particulier, nous demandent de stocker leurs sauvegardes quotidiennes sur des baies Flash afin de pouvoir les restaurer bien plus rapidement », indique Sanjay Jagad, le directeur des produits chez Cloudian.
Sanjay JagadDirecteur produits, Cloudian
Il précise que les fonctions préexistantes dans le système, permettent d’établir des ensembles de règles pour déplacer automatiquement les données des modèles 100 % Flash aux modèles hybrides HyperStore, afin d’équilibrer les coûts et les performances au fil du temps.
« Il est très fréquent que nos clients commencent par un seul cas d’utilisation, puis qu’ils consolident sur nos baies leurs autres projets. À de nombreuses reprises, nos baies sont étendues par dizaines, avec chacune des capacités de centaines de Po », ajoute-t-il.
Les améliorations sur l’endurance des SSD apportées à Scality Ring8 sont censées résoudre la problématique des cycles d’écriture/effacement, qui pénalise en particulier le stockage des flux de vidéosurveillance et autres applications d’archivage quotidien. Les entreprises concernées par ces cas d’usage auraient de plus incité Scality à savoir restaurer les données les plus récentes en flash pour y accéder dans les plus brefs délais, selon Paul Speciale, chef de produit chez Scality.
La différence entre NAS élastique et stockage objet s’estompe
Stocker des données au format objet sur des disques SSD peut paraître antinomique. Dans les datacenters, le stockage objet s’est développé comme une solution d’hébergement massif sur disques durs, car ceux-ci sont, de base, moins chers que les SSD pour enregistrer des Po de données. Ils sont aussi réinscriptibles à l’infini sans perdre en capacité ni en performances au fil du temps.
La chute des prix des SSD et la popularité grandissante d’Amazon S3 en tant que protocole d’écriture dans les applications, ont néanmoins petit à petit poussé le stockage objet vers des projets qui nécessitent de la performance. Les applications qui ont besoin d’accès à très faible latence vers des fichiers qui s’entassent désormais jusqu’au Po sont de plus en plus courantes.
« Le défi de l’analyse en Machine Learning est de rapprocher les données des environnements de traitement. Les entreprises constatent souvent qu’elles doivent accélérer l’infrastructure en amont et en aval du pipeline de données. Or, le stockage sur des équipements flash est clé pour y parvenir », commente Scott Sinclair, analyste pour le cabinet d’études Enterprise Strategy Group.
Selon lui, la ligne de démarcation entre le NAS élastique et le stockage objet s’estompe. Les systèmes de fichiers NAS présentent les données dans une série de dossiers, tandis que les systèmes objets utilisent un « namespace », un espace de noms, où tous les fichiers sont rangés à plat, sans arborescence, mais dans lequel ils disposent chacun de marqueurs pour identifier leurs contenus.
Les anciens fournisseurs de stockage Dell EMC, Hitachi Vantara, IBM et NetApp ont tous ajouté à leurs systèmes de disques des baies entièrement Flash, compatibles avec le stockage objet. Bien qu’elle ne soit pas commercialisée comme une solution de stockage objet, la FlashBlade de Pure Storage, par exemple, est un NAS convertible en entrepôt S3 via le logiciel Pure ObjectEngine.