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Snowflake en bourse : la ruée vers le data warehouse cloud

L’introduction en bourse explosive de Snowflake, l’une des IPO les plus importantes dans le secteur du logiciel, accentue la dynamique du marché des services d’entrepôt de données dans le cloud. Les géants technologiques comme AWS, Microsoft et Google font maintenant face à une concurrence sérieuse dans ce secteur où les nuages s’entrelacent.

Snowflake ne cachait pas sa volonté d’entrer en bourse. En juin 2020, la préparation du dossier à déposer auprès de la SEC était un secret de polichinelle. Le 24 août, c’était officiel : le lancement de l’IPO était acté pour le 16 septembre.

Mercredi, les actions de Snowflake ont été cotées à la bourse de New York sous le symbole SNOW, à un prix initial de 120 dollars par action, ce qui représente une valeur de plus de 33 milliards de dollars pour la société. Après avoir grimpé jusqu’à 269,40 dollars, le prix de l’action est retombé à 227,54 dollars hier à la clôture du New York Stock Exchange (NYSE). Snowflake a engendré 63 milliards de dollars de capitalisation et a récolté plus de 3 milliards de dollars.

Le spécialiste du data warehouse dans le cloud basé à San Mateo, en Californie, a été fondé en 2012 par des Français et a levé 1,4 milliard de dollars en capital-risque. La dernière levée de fonds de l’entreprise a eu lieu en février, l’éditeur avait alors récolté 479 millions de dollars auprès de ses investisseurs, dont Salesforce Ventures. Avant l’IPO, Snowflake était valorisé à 12,4 milliards de dollars.

Une opération saluée par les concurrents

Cette opération financière impressionnante est considérée par certains observateurs du secteur comme un témoignage de la vitalité du marché des entrepôts de données, qui a rapidement évolué vers le cloud et est aujourd’hui largement dominé par les géants du cloud.

« L’introduction en bourse de Snowflake valide ce que nous savons tous : le marché des entrepôts de données est important et en pleine croissance », déclare Neil Carson, PDG de Yellowbrick, lui aussi éditeur d’une solution de data warehousing. « Nous partageons une vision commune selon laquelle la modernisation des entrepôts de données est importante, et nous sommes enthousiastes de voir comment le marché réagit à leur IPO ».

Alors que Snowflake est un rival de Yellowbrick qui propose un data warehouse hybride, Neil Carson voit cette opération financière comme bénéfique pour l’industrie.

« Toute introduction en bourse dans ce secteur est une victoire pour l’industrie et pour les entreprises qui recherchent désespérément de nouvelles approches en matière de données et d’analyse », assure-t-il.

Le Data Warehouse cloud, une réponse à un besoin grandissant

Michael Howard, PDG de MariaDB, éditeur d’une base de données SQL multimodèle considère que la participation du célèbre investisseur Warren Buffett au projet Snowflake indique que le data warehousing dans le cloud suscite un intérêt en dehors des sphères IT. La société de Warren Buffett, Berkshire Hathaway, a investi environ 500 millions de dollars dans l’introduction en bourse de Snowflake.

« Je pense donc que c’est une autre indication de l’attrait que la technologie exerce sur Wall Street », déclare Michael Howard.

Et si Wall Street suit la tendance, c’est sans doute parce que les décideurs IT expriment de plus en plus leur besoin d’obtenir des systèmes d’entrepôts de données dans le cloud.

Une enquête mondiale commandée par MariaDB auprès de 559 professionnels de l’informatique, publiée le 15 septembre, a identifié le transfert de données analytiques vers le cloud comme l’une des plus importantes tendances du cloud.

Une compétition de plus en plus rude

La compétition est rude. Snowflake est en concurrence avec une multitude de systèmes d’entrepôts de données, dont Amazon Redshift, Google BigQuery, Microsoft Azure Synapse Analytics (anciennement SQL Data Warehouse) et SAP Data Warehouse, entre autres.

Les fournisseurs de cloud public, en particulier, continuent de faire progresser leurs offres de manière agressive. Par exemple, en juillet, Google a lancé son produit BigQuery Omni, qui permet des capacités multiclouds pouvant défier Snowflake.

Mais si Snowflake est en concurrence avec ces géants, il dépend également d’eux pour la fourniture de ses services.

« En outre, notre plateforme fonctionne actuellement sur une infrastructure de cloud public fournie par Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure (Azure), et Google Cloud Platform (GCP), et nos coûts et marges brutes sont fortement influencés par les prix que nous sommes en mesure de négocier avec ces fournisseurs de cloud public, qui dans certains cas sont également nos concurrents », écrit noir sur blanc Snowflake dans son document de dépôt pour l’introduction en bourse S-1.

Faciliter le travail des analystes

Avant l’introduction en bourse de mercredi, Snowflake a dévoilé sa dernière mise à jour majeure de la plateforme en juin lors de sa conférence virtuelle #SayHelloToTheDataCloud.

Alors que le fondement de Snowflake est son data warehouse cloud, l’éditeur se concentre de plus en plus sur l’aide à ses utilisateurs pour gérer et organiser les données à des fins d’analyse, quelle que soit leur localisation.

Les mises à jour de juin ont mis l’accent sur une série de nouvelles intégrations destinées à faciliter l’entrée et la sortie des données de Snowflake.

Snowflake Data Exchange aide les utilisateurs à obtenir des données en dehors de leur entreprise, tandis que Snowflake Data Marketplace fournit une liste des jeux de données et des sources auxquelles les utilisateurs peuvent accéder. La mise à jour de la plateforme a également amélioré la construction des pipelines de données qui s’intègrent à des sources de données tierces.

Snowflake avait également mis en avant son rapprochement technique avec Salesforce. En effet, les clients des deux éditeurs veulent pouvoir piocher ou stocker leurs jeux de données dans le data warehouse cloud. Snowflake est également une source privilégiée des utilisateurs de Tableau.

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