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Rachat d’ARM par Nvidia : un coup de tonnerre sans orage ?

Faisant l’objet de rumeurs depuis plusieurs mois, l’opération vient finalement d’être confirmée. Avec une attention particulièrement marquée à rassurer l’écosystème des titulaires de licences ARM.

Nvidia et ARM viennent d’annoncer le rachat du second par le premier, à SoftBank, pour 40 Md $, dont 12 Md $ en numéraire. Pour Jensen Huang, PDG de Nvidia, l’objectif apparaît clair : étendre l’adoption de sa plateforme d’intelligence artificielle au-delà du centre de calcul, jusqu’aux smartphones et aux objets connectés. Car ARM est déjà bien implanté là : à la périphérie, le fameux Edge.

Mais cette acquisition a-t-elle de quoi inquiéter les nombreux titulaires de licences ARM, à l’instar d’Apple, Qualcomm ou encore Samsung et Huawei ? Non, ont insisté Jensen Huang et Simon Segars, patron d’ARM, lors d’une conférence téléphonique avec la presse.

Pour le premier, la promesse est claire : « maintenir le modèle de licence ouvert et le principe de neutralité client ». Et pour une raison simple : « cela a été au central au succès d’ARM ». L’attachement à ce modèle est d’ailleurs si prononcé que Jensen Huang revendique la volonté d’étendre le portefeuille de technologies proposées sous licences à certaines de Nvidia. Et s’il ne s’étend pas concrètement sur le sujet, l’ambition apparaît claire d’utiliser le modèle commercial d’ARM pour étendre l’adoption des technologies de Nvidia.

De là à imaginer l’apparition ultérieure de systèmes sur puces (SoC) mobiles embarquant des composants graphiques Nvidia, il n’y a qu’un pas que l’on s’efforcera tout de même de ne pas franchir trop vite. Car si la volonté d’ouverture est là, encore faudra-t-il convaincre les fondeurs et titulaires de licences ARM.

Et au premier rang Qualcomm qui a commencé par développer ses GPU Adreno à partir de la propriété intellectuelle d’AMD, avant de lui racheter sa division des puces graphiques pour terminaux mobiles Imageon. Apple a longtemps fait appel au savoir-faire de PowerVR pour les unités graphiques de ses SoC ARM mobiles, mais il a cessé avec son A11 apparu dans les iPhone 8 et X, en 2017.
À l’inverse, un MediaTek ou un HiSilicon (Huawei), voire même Samsung, pourraient être tentés.

Et justement, pour Huawei se pose là encore la question du bras de fer dans lequel la Chine et les États-Unis sont engagés. Là, Jensen Huang et Simon Segars suivent la ligne déjà adoptée à l’automne dernier : la technologie d’ARM est britannique ; la propriété intellectuelle est enregistrée au Royaume-Uni et va le rester. Et Simon Segars l’assure : il n’y a pas de changement à attendre, en la matière, avec une maison-mère américaine.

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