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Storage 23 : Marier à nouveau le stockage objet et les NAS
Une tendance se développe : le stockage objet est si récent qu’il serait finalement plus prudent d’en faire une extension du NAS. Dans ce nouveau numéro, le magazine Storage fait le point sur les solutions qui réconcilient les entrepôts de données avec les accès NFS et SMB.
Les données non structurées sont celles qui croissent le plus dans les entreprises. Ce sont des fichiers, des documents texte, des vidéos, des métriques, des e-mails, générés par des collaborateurs, des applications ou des équipements.
Il y a bien entendu un temps où il faut les avoir tout de suite sous la main, parce que l’on vient de les créer, parce qu’ils sont le travail en cours. Durant ce laps de temps, les fichiers sont légitimement sur le NAS de production, cette baie de stockage qui permet de les mettre à disposition sur le réseau et qui a le bon goût d’avoir évolué avec des disques Flash pour que les accès restent rapides, malgré les opérations qui s’intensifient.
Mais après ? Il faut bien conserver ces fichiers quelque part. Quand le temps est venu de ne plus les ouvrir qu’à l’occasion, pour des besoins d’historique, il serait contre-productif de les laisser s’entasser sur des disques rapides qui coûtent cher. Sans compter que la variété de ces fichiers est telle qu’il faudrait les indexer un minimum.
C’est pour répondre à ces besoins que le stockage objet s’est développé ces toutes dernières années. Il a trois caractéristiques. Il repose sur des disques durs avec le meilleur compromis entre capacité et prix bas. Il embarque une base de métadonnées qui référence autant que possible les contenus, afin de retrouver le bon fichier depuis un moteur de recherche. Et, surtout, même si les données restent physiquement enregistrées sur un système de fichiers, les utilisateurs n’y accèdent plus comme sur un disque réseau ; elles sont présentées comme si elles étaient dans une base de données web. Parmi toutes les options possibles, un type d’index et d’accès s’est imposé au fil du temps : le protocole S3, imaginé à la base par AWS, pour son service de stockage objet en cloud éponyme.
Reste à savoir quelle baie de stockage objet acheter. Une tendance se développe : le stockage objet est si récent qu’il serait finalement plus prudent d’en faire une extension du NAS. C’est-à-dire rajouter au NAS, 100 % Flash dernier cri, un tiroir de disques lents et peu chers, accessible en S3. C’est notamment ce que StorOne propose. C’est aussi le principe depuis le début de ce pionnier qu’est le système de stockage open source Ceph. À la Caisse des dépôts et consignations, on a même découvert qu’un stockage objet lié à un NAS, en l’occurrence tous deux de marque NetApp, simplifiait considérablement le déplacement des données et la gouvernance de l’ensemble.
Une raison plus que d’autres de favoriser le mariage de l’objet avec les NAS : l’analytique. Les données au repos dans un système objet sont idéalement interrogeables par des systèmes de Business Intelligence, voire par des algorithmes de Machine Learning, pour dresser des statistiques dans le patrimoine et prédire les évolutions des activités commerciales.
Ces solutions analytiques, ce « Big data », sont devenus si intéressants qu’on aurait presque tort de limiter les algorithmes de recherche aux seules données anciennes. Quitte à se donner les moyens d’être plus réactif, autant le faire en prenant aussi en compte les documents qui viennent tout juste d’être créés, et qui sont stockés sur des NAS. L’infogéreur Oxeva l’a d’ailleurs démontré : il n’y a pas plus efficace pour constituer une solution de Big Data que de l’assembler à partir de NAS.
Le fournisseur Ctera a même imaginé pousser le concept à son paroxysme : remettre le stockage objet dans le NAS. En l’occurrence, sa solution propose d’ajouter un accès NFS ou SMB, aux espaces de stockage objet en cloud. Comme ces derniers sont accessibles depuis n’importe où dans le monde, la solution permet de constituer un NAS à l’échelle internationale, c’est-à-dire un espace de travail sur lequel les télétravailleurs comme les succursales peuvent partager des documents.
Ce sont tous ces points que nous vous proposons de découvrir dans ce nouveau numéro de Storage :