Microsoft prépare une nouvelle offre DaaS, le Cloud PC
Avec celle-ci, l’éditeur pourrait apporter une réponse au besoin de visibilité sur les coûts d’utilisation du Cloud : le prix de l’offre serait établi au nombre d’utilisateurs.
Une offre d’emploi désormais supprimée a vendu la mèche : selon celle-ci, Microsoft travaille sur un produit appelé Cloud PC, une offre de poste de travail en mode service (DaaS), à prix fixe par utilisateur.
La nouvelle survient alors que le Covid-19 a fait s’envoler le nombre de travailleurs à domicile à un niveau jamais atteint. Du coup les entreprises peuvent s’avérer plus réceptives à un produit DaaS proposant des postes de travail virtuels en mode cloud à un prix fixe, estiment les analystes.
L’offre d’emploi, initialement signalée par ZDNet, concerne un poste de chef de projet pour Cloud PC. Elle mentionnait que le service s’appuie sur Windows Virtual Desktop et fonctionne sur la plateforme Azure de Microsoft. Elle vantait évolutivité et autres avantages induits liés au Cloud, tout en précisant que Cloud PC sera facturé à un prix fixe, par utilisateur. Ce modèle semble répondre aux critiques selon lesquelles la tarification généralement basée sur la consommation pour les services cloud revient trop cher.
L’annonce évoquait également une intégration avec les outils d’administration en mode Cloud de Microsoft. Mais les éléments de différenciation d’avec Windows Virtual Desktop s’arrêtent là. Mais attention : le fait que Microsoft travaille au développement de nouveaux produits n’implique pas toujours que ces efforts porteront leurs fruits.
Pousser le Cloud
Pour Andrew Hewitt, analyste chez Forrester, un nouveau produit DaaS permettrait de répondre à une migration attendue de l’informatique vers le Cloud. Le cabinet prévoit ainsi qu’environ 80 % de l’informatique sera produite dans le Cloud d’ici 5 à 10 ans, et qu’elle sera mise à disposition des utilisateurs via des clients légers.
L’adoption d’une tarification forfaitaire pourrait être attrayante pour les entreprises. Selon les recherches de l’ESG, environ 25 % des entreprises utilisatrices de DaaS estiment que son principal inconvénient en est le coût, avec en particulier une facturation de la consommation que s’avère au final plus élevé qu’estimé. Un coût d’abonnement fixe aurait le mérite d’apporter plus de clarté.
Et pour Andrew Hewitt, un prix fixe par utilisateur constituerait une rareté sur le marché du DaaS. Les fournisseurs lient généralement le coût à la consommation de ressources de calcul dans leur cloud. Du coup, Microsoft pourrait être tenté d’imposer des limites à la puissance de calcul. Ce qui pourrait rendre son offre moins attractive, estime l’analyste. Toutefois, « s’il était possible d’obtenir un coût assez prévisible, voire un prix fixe pour une certaine durée, et cela sans avoir à se soucier du matériel, ce pourrait être positif ».
De plus, les entreprises à la recherche d’un fournisseur de confiance unique, qui contrôle le système d’exploitation, la plateforme Cloud et le service DaaS trouveraient Microsoft attrayant, estime Dion Hinchcliffe, analyste de Constellation Research.
En quête de croissance
L’analyste rappelle que Microsoft a longuement évité le DaaS, laissant à des partenaires tels que Citrix et VMware le soin de servir le marché. Et il ne semble pas y avoir eu beaucoup de place pour la croissance. Jusqu’ici.
Car pour Dion Hinchcliffe, la pandémie a changé l’équation et les entreprises ont maintenant un besoin urgent de permettre le travail à distance. Et le DaaS est un moyen privilégié pour y parvenir. Dès lors, pour l’analyste, « vous pouvez être sûr que Microsoft a bien vu le signal, car le télétravail a pris le dessus sur une grande partie du monde ».