Vjom - Fotolia
BNP Paribas, tête de pont du cloud public d’IBM en Europe
BNP Paribas a rejoint l’écosystème « Cloud for Financial Services » d’IBM, son partenaire de longue date dans l’IT. En utilisant ce cloud public, la banque aidera IBM de séduire d’autres institutions, voire d’autres secteurs très réglementés.
BNP Paribas a rejoint un écosystème de banques et d’acteurs technologiques dont le but est de développer des applications de services financiers sur le cloud public d'IBM.
IBM espère que le succès de son offre dans la banque démontrera à d'autres secteurs très réglementés, comme la santé, qu'ils peuvent utiliser son cloud public tout en continuant à respecter leurs réglementations strictes.
Cet écosystème bancaire, baptisé IBM Cloud for Financial Services, est un environnement de développement qui vise à répondre aux exigences des workloads financiers, y compris ceux dont le niveau de sécurité exigé par les autorités est particulièrement élevé.
Les banques se tournent de plus en plus vers le cloud public. Ce type de services IT les aideraient à réduire leurs coûtset à devenir plus agiles dans un contexte où la concurrence s'intensifie avec la multiplication de nouveaux entrants numériques (GAFAM, startups) qui eux, sont « nés dans le cloud ».
Mais ce mouvement ne se fait pas sans heurts. Il est notamment freiné par le poids de l’existant. Les banques sont très réglementées, avec des exigences fortes que ce soit en matière de sécurité ou de disponibilité des données. Résultat, les mainframes traitent toujours la majeure partie des processus bancaires. Ces systèmes ont fait leurs preuves et sont, de surcroit, considérés comme sûrs et fiables par les régulateurs qui sont familiers de ce type d’architectures IT.
Avec cette alliance, BNP Paribas utilisera le cloud conçu et géré par IBM, son partenaire IT de très longue date. La banque deviendra ce qu'IBM décrit comme étant un « client incontournable » (sic) en Europe (en anglais : un « anchor client »). En clair son rôle sera d'amener davantage de banques à s’arrimer à l'écosystème.
« IBM Cloud for Financial Services nous aide à poursuivre notre parcours de transformation vers le Cloud et à migrer les applications critiques en toute confiance, sachant que nous pouvons répondre aux normes réglementaires établies pour le secteur », vante déjà pour l’occasion Bernard Gavgani, DSI de BNP Paribas.
Bank of America et le japonais MUFG sont également de la partie, tout comme une trentaine de partenaires technologiques dont VMware.
« Nous rencontrons sommes très satisfaits de notre propre Cloud privé, qui héberge actuellement la majorité de nos workloads technologiques », explique pour sa part David Reilly de Bank of America. « [Mais] nous cherchions une solution qui offre le même niveau de sécurité et d'économie avec une meilleure scalabilité. C'est pourquoi nous nous sommes associés à IBM pour créer un Cloud tiers », justifie-t-il avant de souligner qu’il s’agit « d’une première dans le secteur ».
Pour David Bannister, analyste chez Aite, « du point de vue de l'adoption générale du cloud, IBM est bien placé pour tirer parti de la volonté croissante des banques d'utiliser le cloud public ». Il constate ces dernières semaines « une vague d'annonces [qui vont dans ce sens] », évoquant HSBC avec AWS (depuis deux ans déjà maintenant), Deutsche Bank avec Google ou encore National Australia Bank avec Microsoft.
« La tendance grandit, depuis un certain temps déjà », estime David Bannister. « Les grands acteurs comme ACI, Finastra, FIS, Fiserv, Infosys ou Temenos ont adapté leurs systèmes aux architectures cloud ces dernières années ; cela commence à se faire sentir aussi dans les projets de déploiements des banques ».
Mais même si le mouvement semble lancé, des problèmes persistent du côté de la conformité, considère David Bannister qui ajoute que la souveraineté des données sera aussi une préoccupation majeure.