odriography - Fotolia
IKOULA lance son concurrent maison d’Office 365
Fruit d’un accord avec Zimbra, l’hébergeur français s’appuie sur l’open source pour proposer une suite bureautique en ligne, un espace de stockage de documents et une visioconférence. Le tout hébergé en France.
L’hébergeur français IKOULA a signé un partenariat stratégique avec Zimbra pour sortir une nouvelle offre de messagerie et de suite collaborative, concurrente des leaders américains du secteurs comme Office 365 de Microsoft et G Suite de Google.
« Il est plus que jamais temps de proposer aux sociétés [françaises] une alternative fiable et efficace aux offres habituelles », lance Jules-Henri Gavetti, Président et co-fondateur d’IKOULA. « En nous associant à Zimbra, nous permettons à nos clients d’améliorer leurs processus et d’augmenter leur productivité, tout en maîtrisant leurs coûts dans un environnement open source et souverain. »
Une suite complète (pour la formule Pro+)
L'offre est commercialisé en quatre formules allant de 0,99 € à 3,99 € par utilisateurs et par mois.
Selon les formules, la suite propose tout ou partie de ses fonctionnalités : messagerie, espace de stockage et de partage (à la Dropbox ou à la Box), outils d’édition en ligne (traitement de texte, tableur, présentation à la PowerPoint), visioconférence et agenda partagé.
Jules-Henri GavettiIKOULA
« Cette offre s’adresse à tout type d’entreprises et de toute taille », assure Jules-Henri Gavetti en réponse à une question du MagIT. « L’offre est modulable selon leurs besoins ».
Côté visioconférence pure, IKOULA s’ajoute au passage à la liste des acteurs qui proposent des alternatives souveraines aux éditeurs américains (Zoom, Google Meet, Cisco WebEx, Microsoft Teams, etc.) avec Zimbra Connect.
Zimbra Connect est un outil entièrement dédié au travail de groupe (jusqu’à 25 participants en simultanée) et ne propose donc pas de mode webinar. « Il s’agit plus d’un système de conférences internes, à l’image de ce que fait Microsoft Teams par exemple », souligne bien Jules-Henri Gavetti dans son échange avec la rédaction.
A noter que l’outil est disponible uniquement dans la formule Pro+.
Côté sécurité, « toutes les mesures nécessaires ont été prises du côté de notre infrastructure, pour garantir une totale sécurité à nos clients », nous promet le responsable d’IKOULA. « Les utilisateurs de Zimbra ont la possibilité de mettre en place la double authentification. Ils peuvent également bénéficier de la signature DKIM, leur fournissant une méthode pour valider une identité de nom de domaine associée à un message via l’authentification cryptographique ».
Début d’un mouvement de fond ?
Récemment, Servane Augier, Directrice Adjointe de 3DS Outscale, déclarait au MagIT dans le cadre du lancement de GAIA-X que beaucoup de clients français qui choisissent Office 365 justifiaient leurs choix par le fait qu’il n'existerait pas d’alternative européenne.
« Certes, il n’y a pas d’offre européenne équivalente, mais il y a des briques de tout », répliquait-elle. « Ce qui est vrai en revanche, c’est qu’il faut quand même faire prendre une mayonnaise [entre ces briques] pour redonner la facilité d’usage qu’apportent des offres comme Office 365 ».
Dans l’open source, « Zimbra by Ikoula » propose en tout cas aujourd’hui une tentative d’alternative, tout comme NextCloud augmenté d’OnlyOffice (à déployer soi-même).
Philippe PinaultTalkspirit
La solution d’IKOULA n’est peut-être pas adaptée aux très grands groupes internationaux (notamment sur la visioconférence) – même si son président nous assure le contraire. Mais elle semble en tout cas parfaitement taillée pour répondre aux besoins de la majorité des PME françaises.
Elle s’inscrit aussi dans un contexte particulier. Il y a quelques jours, en effet, un autre éditeur français – Talkspirit - a lui aussi lancé une suite bureautique pour chasser sur les terres d’Office 365 et de Microsoft Teams. Et lui aussi a fait le pari de l’open source (OnlyOffice sur OVH).
Peut-on voir dans ces deux sorties, coup sur coup, un mouvement de réaction qui serait en train de prendre forme ? L’avenir le dira. Mais pour Philippe Pinault, PDG de Talkspirit, « le réflexe pavlovien (sic) de choisir les solutions des GAFAM commence à être challengé par des PME/ETI européennes qui se rendent enfin compte du danger de confier l'ensemble de leurs données à des acteurs (et potentiellement au gouvernement) américains, sans bien savoir ce que ces derniers vont en faire ».