Western Digital passe aux tiroirs de disques en NVMe-over-RoCE
L’OpenFlex Data24 offre 24 disques NVMe et six connecteurs Ethernet en 100 Gbit/s pour une capacité de 386 To et une performance de 13 millions d’IOPS, soit 70 Go/s.
Le fabricant de disques durs Western Digital se lance dans la conception de tiroirs de disques avec connectique NVMe-over-RoCE. Appelé OpenFlex Data24, ce tiroir se compose de 24 SSD NVMe Ultrastar DC SN840 à double port. Mis sur le marché au mois de juillet prochain, le SN840 sera présenté comme le plus rapide des disques Flash au catalogue de Western Digital. L’OpenFlex Data24 sera quant à lui disponible à la rentrée. Il aura un format 2U et une capacité maximale de 368 To.
« Western Digital n’est pas le premier à proposer un tiroir avec connectique NVMe-over-Fabrics. On en trouve en marque blanche chez AIC, Supermicro et Wiwynn. Mais comme il est aussi le fabricant des SSD et des cartes réseau qui logent dedans, il est probable que sa solution soit plus optimisée et moins chère que les autres », commente Tom Coughlin, du cabinet de conseil Coughlin Associates.
Les entreprises pourront relier le tiroir à six serveurs simultanément, ou à trois si elles préfèrent utiliser une double connexion. Aucun switch externe n’est nécessaire, puisque l’OpenFlex Data24 est équipé de six cartes réseau 100 Gbit/s appelées RapidFlex NVMe-oF. Ces cartes sont issues du rachat de Kazan Networks par Western Digital en 2019.
Jim HandyAnalyste, Objective Analysis
« La gestion de doubles ports pour les serveurs est tout l’intérêt de cette solution. Connecteur un serveur au tiroir avec deux liens sert soit à doubler la performance, soit à apporter de la redondance pour parer à tout problème au niveau de la connectique et, ça, c’est vraiment louable », se réjouit l’analyste Jim Handy du cabinet Objective Analysis.
13 millions d’IOPS
Selon Scott Hamilton, l’OpenFlex Data24 a vocation à remplacer les tiroirs de disques SAS, que Western Digital proposait jusque-là. Le prix serait similaire entre les deux générations, mais les IOPS seraient quatre fois meilleurs et le débit trois fois plus important sur le nouveau modèle.
Prenant en charge le protocole RoCE v2 (RDMA-over-Converged-Ethernet), les cartes réseau embarquées sont en effet censées permettre un débit global de 70 Go/s, avec 13 millions d’IOPS et une latence inférieure à 500 nanosecondes. Western Digital argumente que les performances de ce tiroir externe seraient équivalentes à celles de SSD NVMe connectés en PCIe à l’intérieur même des serveurs.
« À terme, nous prévoyons de prendre aussi en charge le protocole NVMe-over-TCP », indique Scott Hamilton, en charge des produits pour datacenters, chez Western Digital. « Le TCP ajoute de la latence. En revanche, il est intéressant, car il se contente de cartes et d’équipements Ethernet standard. Il deviendra ainsi plus simple de connecter plus de serveurs au tiroir avec des switches largement disponibles. »
Des SSD NVMe rapides, mais encore en PCIe 3.1
Concernant les disques, les Ultrastar DC SN840 sont des SSD NVMe 2,5 pouces au format U.2 qui reposent sur des composants 3D NAND TLC en 96 couches. Ils fournissent individuellement 775 000 IOPS en lecture grâce, paraît-il, à un firmware optimisé. Les capacités s’échelonnent de 1,6 à 15,36 To, les modèles les moins capacitifs ayant une durée de vie plus longue. Scott Hamilton précise toutefois que des versions de l’OpenFlex Data24 pourront être commercialisées avec des SSD autres que l’Ultrastar DC SN840 dans un second temps.
Un point notable est que ces SSD sont connectés dans l’OpenFlex Data24 via des bus PCIe 3.1, alors que d’autres fabricants – Intel, Kioxia, Samsung – proposent déjà des SSD NVMe pour les bus PCIe 4.0, deux fois plus rapides.
Swapna YasarapuWestern Digital
« Nous fournirons des solutions PCIe 4.0 au fur et à mesure de l’évolution de l’écosystème et de la demande. Pour l’heure, nous voulons surtout proposer à nos clients ce dont ils ont besoin », dit Swapna Yasarapu, en charge du marketing chez Western Digital. Il fait remarquer que les serveurs Intel ne supportent pas encore eux-mêmes le PCIe 4.0 et que la plupart des entreprises en sont encore à fonctionner avec des SSD connectés en SAS ou en SATA, c’est-à-dire des modèles cinq fois plus lents que les SSD NVMe en PCIe 3.1.