Le Digital Twin Consortium en mission pour standardiser le jumeau numérique
Le Digital Twin Consortium rassemble éditeurs, équipementiers, organisations gouvernementales et université pour promouvoir la standardisation du jumeau numérique. Un projet aux implications bien réelles.
Lors de sa conférence Simulation World, Ansys a non seulement mis en avant ses solutions de jumeau numérique, mais aussi sa participation en tant que membre fondateur du Digital Twin Consortium.
Le Digital Twin Consortium, c’est l’organisation nouvellement créée qui doit accélérer « le développement et l’adoption des jumeaux numériques ». À sa tête, on retrouve le spécialiste de la simulation Ansys, mais aussi Microsoft, Lendlease et Dell.
Digital Twin Consortium rassemble déjà une soixantaine de membres : des entreprises, des universités, d’autres fondations et des organisations gouvernementales dont l’US Air Force Research Lab et l’Université de Melbourne.
Lancé à la fin mai, le consortium veut standardiser un concept vieux de plusieurs dizaines d’années. « Ce n’est pas une nouvelle idée, je réalisais des jumeaux numériques appliqués à des semi-conducteurs il y a de cela plus de 30 ans », assure le professeur Richard Mark Soley, président et directeur général d’Object Management Group (OMG), un consortium dédié à la promotion du modèle objet (UML, MOF, CORBA, IDL…). « Le jumeau numérique est un modèle objet très précis associé à un environnement de solutions qui reproduit un équipement physique », ajoute-t-il.
Le consortium veut principalement s’adresser aux acteurs de la défense, du BTP, aux fabricants et aux fournisseurs d’énergie. Il s’agit de promouvoir le jumeau numérique comme un moyen de limiter les problèmes de supply chain, de gestion d’assets, des temps d’arrêt de production, effectuer des tests avant la fabrication de produits et apporter des services numériques à distance.
Seulement, chaque éditeur et acteur embarqué dans le développement de telles solutions mise avant tout sur des outils propriétaires, qui impliquent un possible enfermement pour les clients.
« Il y a un manque flagrant de standards et de solutions open source en ce qui concerne le jumeau numérique. C’est pourquoi nous participons à la création de ce consortium », déclare Richard Mark Soley.
Du pain sur la planche pour le Digital Twin Consortium
Cependant, comme l’explique le professeur lors de son intervention virtuelle, pratiquement tout reste à faire. Le consortium veut d’abord apporter sa définition du jumeau numérique. Celle-ci doit prendre en compte les outils de simulation et de test basé sur les outils CAO et PLM, mais aussi l’évolution du concept induit par l’IoT. Cela implique de favoriser l’interopérabilité des jumeaux numériques, la cohérence entre les langages de programmation, d’adopter des standards communs (notamment des modèles objet) et des éléments de cybersécurité.
Puis, les membres souhaitent proposer une stratégie d’implémentation open source tout en favorisant la croissance du marché associé. Différents jumeaux numériques devront être interopérables.
Cela influera sur la manière dont les standards seront développés par le consortium et sur sa future feuille de route composée de trois étapes (actions à 90 jours, 180 jours et 365 jours). De même, l’organisation veut continuer à recruter des membres pour atteindre une centaine d’inscrits à la fin de l’été.
Partage de connaissances, vocabulaires et briques communes, maintien d’une compétition saine entre les acteurs, accélération des déploiements… Le Digital Twin Consortium affiche des ambitions fortes. Encore faut-il que les acteurs industriels adhèrent à ce concept. Pour l’instant, les membres engagés sont principalement des éditeurs, des équipementiers et des cabinets en ingénierie.
Actuellement, le seul véritable projet de framework open source de jumeau numérique se nomme Ditto et est porté par la Fondation Eclipse. Celui-ci permet tout comme la solution de Microsoft Azure Digital Twins d’organiser les données et les métadonnées IoT qui seront affichées dans un outil de visualisation.