Komprise accélère le transfert de données froides vers le cloud
L’éditeur s’est rendu compte que sa solution d’archivage des données froides n’était pas adaptée au goulet d’étranglement d’une connexion Internet. La version corrigée a le mérite d’être universelle.
Repartir de zéro, ou presque. Komprise vient de revoir complètement son module de migration automatique des fichiers froids vers du stockage moins cher. Initialement appelé ADDM (Analytics-Driven Data Migration), celui-ci-ci avait été conçu en 2017 pour migrer les données entre deux NAS sur site, puis avait été étendu fin 2019 aux espaces d’archivage en cloud public. Problème, l’éditeur a entretemps pris conscience que sa solution n’était pas du tout adaptée aux connexions Internet.
En effet, la passerelle WAN qui relie le site d’une entreprise à un cloud public – voire à un autre site – agit comme un goulet d’étranglement sur son système de transfert initial. Au point que ce qui passait pour une opération transparente entre les baies de stockage locales devenait une procédure de téléchargement, susceptible de ralentir tous les salariés pendant des heures. Komprise a donc jeté aux orties ADDM pour le remplacer par un nouveau module Elastic Data Migration qui découpe le transfert en plusieurs flux parallèles.
EDM adapte et gère automatiquement le parallélisme à plusieurs niveaux. Outre le transfert initial vers du stockage moins cher, il découpe aussi les flux dans l’autre sens, lorsque les utilisateurs souhaitent récupérer des fichiers, puisque ceux-ci sont toujours accessibles via leur partage initial.
Une réponse universelle au problème des migrations NAS
Elastic Data Migration (EDM) est disponible en tant que produit autonome, ou comme une extension de l’application plus complète Intelligent Data Management, laquelle fournit des tableaux de bord pour dresser des inventaires et des statistiques sur les fichiers que possède une entreprise. À l’instar d’ADDM, EDM permet aussi de migrer les fichiers entre deux sites, ou entre deux espaces de stockage en cloud.
Enrico SignorettiAnalyste, GigaOm
« La migration de gros volumes de données entre des NAS a toujours été un problème. Les entreprises utilisent d’ordinaire des outils gratuits comme rsync et robocopy. Jusque-là, Komprise présentait surtout l’avantage de ses tableaux de bord. Désormais, il s’agit d’une vraie alternative à ces outils Open source pour les transferts, car sa solution réduit l’impact sur les utilisateurs », commente l’analyste Enrico Signoretti, du cabinet de conseil GigaOm.
Dans le détail, le nouvel algorithme minimise le bavardage des protocoles de transfert NFS, SMB ou S3. Il remplace l’échange de nombreux messages de contrôle par un dispositif d’empreinte MD5 qui garantit tout autant que chaque fichier reste intact après la migration, qu’il conserve toutes ses autorisations et toutes ses métadonnées initiales.
« En fait, plusieurs fabricants de baies ou fournisseurs de cloud public proposaient déjà de résoudre de la sorte le problème du transfert. Mais leurs solutions ne fonctionnaient qu’avec leurs propres produits de stockage ou offres d’hébergement » dit Scott Sinclair, analyste au bureau d’études ESG. « Disposer d’un outil qui rend incroyablement facile le déplacement de fichiers de n’importe où à n’importe où, résout l’une des problématiques les plus complexes, les plus longues et les plus risquées de l’informatique à l’heure actuelle, à savoir la migration d’un grand nombre de fichiers. »
Plus une solution d’administration que d’infrastructure
L’étape suivante serait logiquement que Komprise propose une passerelle complète entre les NAS sur site et les espaces de stockage en ligne. Mais l’éditeur s’y refuse.
« Les entreprises déplacent les données de leurs NAS NFS vers d’autres NAS NFS, de leurs NAS SMB vers d’autres NAS SMB ou encore de leur stockage objet S3 vers un autre stockage objet S3. La demande pour basculer d’un stockage fichier à un stockage objet n’existe que lorsque l’on souhaite éteindre les baies de stockage sur site pour ne plus utiliser que le cloud. Ce n’est clairement pas notre activité : nous sommes une solution qui aide à maintenir en opération des baies de stockage sur site », indique Krishna Subramanian, la cofondatrice de Komprise.
En NAS, la solution de Komprise déplace idéalement les fichiers vers les services cloud EFS ou FSx chez AWS, Azure Files chez Microsoft Azure, GCF chez Google GCP, ou encore, chez chacun d’eux, vers Cloud Volumes OnTap de NetApp. « Les chiffres montrent que tous ces services sont de plus en plus populaires, ce qui nous conforte dans l’idée que les entreprises préfèrent conserver leurs NAS plutôt que passer au 100 % cloud où le stockage objet s’impose », ajoute-t-elle.
Krishna SubramanianCofondatrice, Komprise
« Par ailleurs, il faut bien comprendre que notre plus-value reste notre tableau de bord d’inventaire et d’analyse des fichiers ou des objets. Nous sommes un outil d’aide à l’administration, pas une solution d’infrastructure comme le serait une passerelle vers le cloud. Si vos données sont stockées dans le service S3 d’AWS et que vous souhaitez mettre les plus sollicitées dans le service EFS pour accélérer leur accès, notre solution est là pour vous dire quels sont les fichiers qui mériteraient d’être transférés, alors qu’une passerelle ne vous servirait à rien dans ce cas », insiste-t-elle.
Les solutions de Komprise sont facturées au volume de données traitées. Les tarifs officiels sont de 130 $/To analysé dans le tableau de bord et de 95 $/To transféré vers un stockage moins cher. L’éditeur assure faire des remises au fur et à mesure que la quantité augmente.