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E-commerce : Salesforce et Facebook se lancent dans le « Direct to Consumer »
Les deux géants de l’IT lancent, chacun de leur côté, des offres pour accélérer la mise en place de e-boutiques. Une diversification pour le réseau social. Un moyen de démocratiser Commerce Cloud et de contrer Magento pour Salesforce.
Le commerce électronique est en plein essor, que ce soit dans le B2C ou dans le B2B, avec des achats à distance qui minimisent l’exposition au COVID-19. Cette semaine, Facebook et Salesforce ont lancé de nouvelles initiatives pour capitaliser sur cette tendance.
Facebook Shops
Facebook tout d’abord a présenté ses Facebook Shops comme un nouveau canal qui permet aux détaillants de vendre des marchandises en ligne, à la fois sur le réseau social et sur Instagram. Les entreprises peuvent y créer des magasins, et s’appuyer sur des intégrations avec Shopify et BigCommerce, deux des plates-formes les plus populaires du commerce électronique.
Cette offre complète Facebook Marketplace, une place de marché et d’échange de membre à membre, et les outils existants (et plutôt basiques) de vente sur Instagram.
« Les vendeurs doivent voir Facebook Shops non pas comme une nouvelle plateforme, mais comme un nouveau canal à ajouter à leurs opérations actuelles », estime Ryan Gellis, associé directeur de RMG Media, une agence numérique qui construit des sites de commerce électronique pour les moyennes et grandes entreprises.
Aider les entreprises en difficulté qui ont été forcées de fermer leurs magasins physiques pendant la pandémie est louable, ajoute-t-il. Mais, sans juger de la valeur de l’outil, il considère néanmoins Facebook Shops avant tout comme un moyen pour Facebook d’augmenter ses revenus publicitaires.
Des modules « Quick Start » pour Salesforce Commerce Cloud
De son côté, Salesforce – qui propose déjà des boutiques en ligne via Commerce Cloud (ex-Demandware) – a lancé « Quick Start Commerce ». Développées en partenariat avec des intégrateurs, ces solutions permettent de monter un e-commerce en deux à dix semaines, selon la complexité du déploiement et des stocks à gérer.
De nombreux éditeurs du commerce électronique comme Magento (Adobe) disposent déjà de « modèles clés en main » qui accélèrent la mise en place des magasins, analyse Ryan Gellis, pour qui Salesforce était donc en retard sur ce point.
Ryan GellisRMG Media
« C’est un problème avec ces technologies… Salesforce ne veut pas vraiment être un intégrateur », estime-t-il. À la place, l’éditeur s’appuie sur ses partenaires pour développer des « canevas » qui peuvent être repris par ceux de ses clients qui ont une taille similaire ou qui travaillent dans les mêmes secteurs (verticaux).
« Magento [acquis par Adobe en 2018] dispose de ce genre de chose depuis le début, et je pense que c’est une des raisons qui explique pourquoi, à son apogée, il possédait environ 30 % du midmarket », avance l’expert.
Aujourd’hui, Salesforce propose quatre modèles de magasins à personnaliser : commerce de denrées périssables et restauration (pour les épiceries, les restaurants et les commerçants qui veulent mettre en place un système de commande en ligne) ; le module B2B (avec un système de commande, de réapprovisionnement, de recommandations de produits à base d’IA, le chat en direct avec les clients, etc.) ; un système d’achat en ligne et de ramassage en magasin (qui gère les paiements et les horaires de ramassage) ; et un module D2C Consumer & Essential Goods (pour les magasins qui n’ont actuellement pas ou peu d’infrastructure de commerce électronique).
D2C
L’origine de ces Quick Start Commerce Solutions viendrait du D2C (Direct to Consumer pour « directement au client »), sujet pour lequel des grossistes et des industriels auraient demandé à être aidés. Mettre en place des boutiques en ligne serait, pour beaucoup d’entre eux, une grande première, selon Mike Micucci, PDG de Salesforce Commerce Cloud.
L’objectif des modules de « Démarrage Rapide » est que les partenaires de Salesforce puissent mettre en place un site transactionnel en deux semaines, l’ouvrent et le fassent fonctionner jusqu’à ce que le client décide, le cas échéant, de prendre la main et de le gérer lui-même, continue le responsable.
« Une fois que vous l’avez lancée, vous pouvez itérer [votre boutique de e-commerce], la développer et l’élargir, lancer de nouveaux sites pour de nouvelles régions ou faire tout ce que vous imaginerez. Nous avons juste essayé de trouver un moyen plus rapide d’éliminer les frictions et d’aller de l’avant ».
On notera cependant qu’il existe d’autres options, open source et européennes, pour arriver à cet objectif si l’on n’est pas déjà client de Salesforce, ou que l’on ne souhaite pas associer l’image de son entreprise à celle de Facebook.