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Les traitements VMware désormais exportables sur le cloud de Google
Après AWS et Azure, GCP est une nouvelle extension possible pour exécuter en ligne les machines virtuelles vSphere qui débordent du datacenter.
Il est désormais possible de se servir du cloud public de Google pour exécuter des traitements VMware qui débordent du datacenter local. L’offre commerciale s’appelle Google Cloud VMware Engine et s’appuie sur une infrastructure hyperconvergée fournie par Google. Celle-ci exécute la pile logicielle Cloud Foundation de VMware, laquelle comprend vSphere, vCenter, vSAN, NSX-T et HCX.
Cette offre commerciale est la finalisation d’un accord signé en juillet dernier entre Google et VMware. Dans le but de fournir une alternative à AWS – le cloud public d’Amazon qui a été le premier à pouvoir exécuter des traitements VMware en mode hybride –, Google proposait d’adapter à la volée les machines virtuelles de vSphere à son propre format en passant par l’outil CloudSimple. Ce dernier était déjà utilisé par Microsoft pour mettre du VMware sur Azure. Google a ensuite acquis CloudSimple en novembre dans le but de mieux intégrer ses fonctions.
Google Cloud VMware Engine est facturé mensuellement comme un service optionnel dans GCP. Il se pilote depuis la console Google Cloud traditionnelle et s’intègre à d’autres services de GCP, comme BigQuery, Anthos ou encore Cloud AI. Google se charge de la maintenance de l’infrastructure hyperconvergée et assure à distance les mises à jour de la pile Fondation Cloud.
Une opportunité pour Google
Du côté de Microsoft, Azure propose toujours d’exécuter des traitements VMware, mais le fournisseur prend ses distances avec CloudSimple. « Nous allons lancer un nouveau service, Azure VMware Solution, qui ne repose plus sur CloudSimple. En attendant, le service historique Azure VMware Solution by CloudSimple continue d’exister et nous le supportons toujours », indique Microsoft dans un communiqué.
Dana GardnerAnalyste, Interarbor solutions
« Google Cloud Platform a besoin de plus d’emprise sur les entreprises et VMware a besoin de s’associer avec plus de fournisseurs de cloud public. Le point positif est que cela ne perturbe pas les relations entre VMware et ses partenaires cloud actuels », commente Dana Gardner, analyste chez Interarbor Solutions.
Il ajoute que Google a tout intérêt à développer ses activités cloud, potentiellement génératrices d’importants revenus, dans un contexte où ses activités publicitaires se sont écroulées à cause de la pandémie de Covid-19 : « Amazon n’a jamais été aussi fort et Microsoft se porte également très bien financièrement. Leurs activités cloud leur permettent de résister à n’importe quel désastre sur leurs marchés historiques. »
Le cloud de Google pour apporter de l’IA aux VMs de VMware
Le problème, en revanche, est que toutes les options de cloud hybrides qui s’offrent à présent aux utilisateurs de VMware se concrétisent par autant de facturations différentes.
« Multiplier les fournisseurs de cloud pour étendre les traitements VMware du datacenter signifie qu’il n’y aura plus toutes les factures au même endroit, qu’il faudra repasser par des étapes de validation pour chaque déclinaison d’un même service dans un autre cloud… Étant donné que les trois fournisseurs de cloud proposent exactement la même chose – exécuter en ligne des traitements VMware –, on se demande si cela vaut vraiment la peine de se donner des maux de tête à travailler avec plusieurs clouds publics », analyse Brian Kirsch, architecte informatique au Milwaukee Area Technical College et client de VMware.
Gary Chen, un analyste d’IDC spécialisé en intelligence artificielle, n’est pas d’accord. « Google a des capacités assez uniques dans le domaine de l’IA. Il y a de fait un intérêt à travailler avec son cloud pour interconnecter les machines virtuelles, exécutées localement sur VMware, à des services en ligne spécialisés », dit-il.
Pour l’heure, Google Cloud VMware Engine n’est disponible qu’aux USA. Il faudra attendre le second semestre pour le voir arriver en Europe.