Plateforme CI/CD : Cloudbees s’appuie une nouvelle fois sur Google Cloud
Cloudbees annonce l’intégration de Google cloud Build et de Tekton à sa plateforme Software Delivery Management. L’éditeur veut élargir la compatibilité de sa solution avec les outils CI/CD du marché afin de préparer la disponibilité générale de la solution.
Depuis 2018, le spécialiste de Jenkins rationalise son catalogue de produits. En août 2019, l’éditeur a présenté une plateforme nommée Software Delivery Management (SDM). Celle-ci est disponible en préversion depuis septembre de la même année. SDM doit chapeauter l’ensemble des composants d’une chaîne d’outils DevOps afin de faciliter l’orchestration des développements.
En principe, Software Delivery Management repose sur quatre piliers : des données communes, des indicateurs universels, des processus connectés et des fonctions de collaboration partagée.
Au sein de sa plateforme, Cloudbees intègre un système d’ingestion de données, un moteur analytique pour obtenir des indicateurs sur les développements en cours, un moteur de règles pour définir la gouvernance des projets et App Framework, un service pour créer des API de connexion vers différents outils utilisés par les développeurs.
SDM est divisée en deux ensembles : Product Hub et Value Stream Management (aussi appelé DevOptics). Product Hub permet de gérer les projets depuis un seul espace (accès au dépôt, vision d’ensemble des pull requests, des branches et des utilisateurs). L’outil doit faciliter l’application de règles, par exemple la réception d’une alerte quand un morceau de code est poussé en production.
« Développer des logiciels n’est pas aisé, c’est encore plus dur de bien le faire. SDM se place au-dessus de vos pipelines de livraison continue et obtient les données de vos différents outils et processus afin de les analyser et de les gouverner », assure Moritz Plassnig, SVP et directeur général chargé des produits SDM et SDA Cloud, chez Cloudbees. « Cela permet d’obtenir une vision de bout en bout de la phase de développement pour ensuite mesurer, optimiser et contrôler la livraison d’applications », ajoute-t-il.
En ce sens, DevOptics doit permettre d’identifier en temps réel les tâches plus longues à accomplir, la fréquence des déploiements, les taux d’échec lors des déploiements, ainsi que les performances des jobs de livraison continue. L’outil génère également des rapports d’activité qui peuvent aider à évaluer la qualité des sprints, par exemple.
Une intégration nécessaire avec les solutions CI/CD des concurrents
Mais le véritable nerf de la guerre pour Cloudbees, c’est de s’intégrer avec un maximum d’outils présents sur le marché. Aujourd’hui, SDM supporte les intégrations avec GitHub, GitHub Enterprise, Jenkins, BitBucket et Jira Cloud. L’annonce effectuée jeudi 21 mai ajoute Google Cloud Build et Tekton à cette liste. Cloud Build est un service de compilation de code déjà compatible avec GitHub, Google Cloud Repositories, Bitbucket et Google Cloud Storage.
Tekton, lui, est un framework open source dédié à la gestion des pipelines CI/CD Kubernetes. C’est un des composants de Jenkins X et d’autres outils du même type. « Beaucoup d’éditeurs s’appuient sur Tekton pour concevoir leurs outils. Il devient un standard dans l’écosystème Kubernetes. Comme nous le supportons dans la plateforme, elle sera plus facilement compatible avec les outils qui reposent sur Tekton », considère le SVP.
« Jenkins et les solutions CI/CD de Google semblent concurrentes, mais cela n’a pas d’importance dans le contexte de SDM. Nous allons récupérer les signaux issus de Google Cloud Build et Tekton pour analyser les processus associés », remarque Moritz Plassnig. « Nous ne pouvons pas dire à nos clients du Fortune 100 que nous sommes les seuls capables de fournir tous les outils de la chaîne DevOps. Il y en a énormément sur le marché ».
Cela n’est pas le premier partenariat entre Google Cloud. Cloudbees propose des produits qui doivent « faciliter les développements sur Anthos ». Depuis décembre 2019, l’éditeur opère Cloudbees CI/CD, une solution SaaS reposant sur Jenkins X et hébergé sur GCP. Par ailleurs, la plupart de ses solutions sont présentes sur Google Cloud Marketplace.
À l’avenir, Cloudbees compte s’intégrer nativement avec les services DevOps et CI/CD d’AWS et Microsoft. Pour l’instant, les clients doivent passer par App Framework afin de générer leurs propres connecteurs API dédiés aux applications tierces. « Nous voulons être agnostiques du cloud et proposer nos produits à tous les utilisateurs », insiste Moritz Plassnig.
Dans une même optique, l’éditeur renforce son partenariat avec Wipro. L’ESN fournira CloudBees SDM à ses clients qui souhaitent optimiser leur approche DevOps.
Un orchestrateur d’orchestrateurs à finaliser
En termes de fonctionnalité, Cloudbees poursuit le développement du tableau de bord sur lequel figurent « toutes les données et les activités de développement » accessibles depuis Product Hub. De même, l’éditeur veut faire évoluer le système de gestion de déploiements. De la sorte, les entreprises pourraient obtenir des retours et des demandes quant aux fonctionnalités disponibles au sein de leurs applications.
À plus longue échéance, l’éditeur proposera une compatibilité avec Feature Flags, l’outil d’activation ou désactivation de lignes de code selon des logiques conditionnelles. Il prévoit également d’ajouter un moteur de recommandations disponible depuis un tableau de bord qu’il commence tout juste à utiliser en interne.
Si Cloudbees voit SDM comme une plateforme, il s’agit pour l’instant de la combinaison de deux outils qui sont facturés séparément. Value Stream Management (ou DevOptics) dispose d’une version d’essai, mais le modèle Premium apporte une bonne partie des fonctionnalités citées ci-dessus.
Enfin, SDM ne comprend pas encore d’intégration avec les outils ou les données d’observabilité, souvent essentiels pour mesurer la qualité du code des développeurs. « Nous nous concentrons sur l’analyse des changements induits par les différentes injections de code, donc les outils de monitoring sont importants », indique Moritz Plassnig […] « Nous ne l’avons pas encore fait, mais nous voulons clairement intégrer les applications d’observabilité », conclut-il.