Adobe tente de virtualiser son événement annuel
Annulé pour cause de Covid-19, l’événement Adobe Summit s’est mué en portail vidéo. Pas d’annonces tonitruantes, mais un aperçu de ce qui se passe dans les labos de l’éditeur.
Comme d’autres fournisseurs, Adobe a dû annuler son événement à Las Vegas, pour le transformer en sommet virtuel. Le problème est que la digitalisation de cet événement s’est traduite par un appauvrissement en termes d’annonces. Rien de bien concret n’en est ressorti, si ce n’est l’expression d’une stratégie renforcée sur le parcours client numérique. Actualité oblige, en guise d’introduction, le PDG de la firme, Shantanu Narayen, a eu beau jeu de rappeler « que le numérique bouleverse la manière dont les gens interagissent entre eux ». Pas d’une folle originalité.
Pour marquer le coup et insister sur l’importance du commerce numérique, Adobe propose un « index global » (en réalité uniquement américain) sur les tendances de l’économie digitale, une sorte de baromètre s’appuyant sur le nombre de transactions et les produits vendus par les sites de e-commerce américains (une centaine). Peut-être un indicateur éclairant pour quelques directeurs marketing américains, mais qui enfonce des portes ouvertes, soulignant par exemple une explosion des ventes de produits désinfectants depuis l’apparition du Covid-19…
Davantage d’intelligence artificielle
Pour embrasser cette économie digitale, Adobe mise sur Expérience Cloud, mixant marketing, vente et relation client. Adobe vient d’y ajouter deux nouveaux services de machine learning, issus de son moteur Sensei, Customer AI et Attribution AI.
Le premier « permet d’identifier avec précision des segments spécifiques et de cibler chacun d’entre eux avec des campagnes appropriées », explique Anil Chakravarthy, VP exécutif d’Adobe.
Le deuxième sert à analyser les taux de conversions en fonction des campagnes menées sur les médias. Trois autres services exploitant Sensei seront présentés d’ici la fin de l’année. Ils proposeront respectivement une analyse comportementale des clients pour mieux planifier les campagnes marketing ; une évaluation de l’influence des contenus sur les ventes de produits ; et enfin une optimisation de la génération de leads.
Cet événement virtuel mettait en avant également les projets de recherche d’Adobe. Un aperçu de ce qui se passe dans ses labos, habituellement présenté lors des événements Adobe Summit « en dur », et qui pour le coup semblait bien adapté à ce sommet virtuel. Dually Noted est justement un projet démontrant les possibilités de collaboration sur des documents physiques et virtuels en s’appuyant sur la réalité augmentée (RA).
En exemple, Adobe montre un auteur examinant le premier exemplaire de son livre (physique), y ajoutant ses dernières corrections via son iPhone en RA, avant de valider pour le tirage définitif. Le projet Access Ace vise quant à lui à optimiser une campagne de marketing par e-mail, par exemple, afin qu’elle soit accessible aux personnes souffrant de déficiences visuelles.
S’appuyant sur Sensei, il aide à choisir des photos avec suffisamment de contraste, et propose une légende adaptée à une description audio, en s’appuyant sur une série de bonnes pratiques en la matière. Segment Scout permet quant à lui de construire en langage naturel un segment de marché complexe (les personnes de moins de 30 ans souhaitant repeindre leur voiture en couleur mate), là aussi afin de les attirer sur un site de tuning.