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Coronavirus : l’Espagne va utiliser l’Intelligence Artificielle pour automatiser les dépistages

Les autorités espagnoles ont investi dans quatre robots qui vont automatiser les dépistages du coronavirus Covid-19 grâce à l’IA. Le but : multiplier par quatre les tests et passer à 80 000 par jour.

Le gouvernement espagnol prévoit de tester 80 000 personnes par jour au coronavirus avec le déploiement de robots de test.

Cette technologie sera utilisée pour accélérer le dépistage des citoyens en Espagne, un des pays les plus touchés par l’épidémie de Covid-19. Selon Bloomberg, les autorités locales prévoient désormais de multiplier par quatre le nombre de tests quotidiens qui est aujourd’hui d’environ 20 000, en faisant appel à des robots et à l’intelligence artificielle (IA).

Lors d’une conférence qui s’est tenue samedi 21 mars, Raquel Yotti, directrice de l’institut de santé de Madrid (Instituto de Salud Carlos III), a confirmé qu’« un plan d’automatisation des tests par des robots avait déjà été lancé et [que] l’Espagne s’est engagée à acheter quatre robots qui nous permettront d’effectuer 80 000 tests par jour ».

En raison de la facilité avec laquelle le coronavirus se propage d’une personne à l’autre, les tests ont été identifiés comme l’un des meilleurs moyens de contrôler la maladie. Mais les tests ont un coût et les ressources sont limitées. L’application de l’IA et de la robotique pourrait aider à surmonter ces problèmes, tout en réduisant l’exposition des médecins au virus.

Aucun détail n’a été donné sur le fonctionnement des robots. Mais l’IA est de plus en plus appliquée dans le secteur de la santé où elle automatise une partie du travail des personnels médicaux, pour leur libérer du temps auprès des patients.

Cette technologie a fait ses preuves lors d’essais médicaux, notamment dans l’interprétation des résultats des scintigraphies mammaires pour détecter des cancers du sein.

Un article de recherche de Google Health, publié dans le très sérieux magazine Nature, a montré que le Deep Learning et le Machine Learning (apprentissage statistique), basés sur l’algorithme TensorFlow de Google, peuvent être utilisés pour réduire les faux positifs dans ce contexte. Un faux positif correspond à une mammographie identifiée à tort comme cancéreuse, et un faux négatif correspond à un diagnostic erroné d’absence de cancer.

Dans le document de Google Health, qui s’appuie sur l’entraînement d’un algorithme avec de larges ensembles de données représentatifs issus du Royaume-Uni et des États-Unis, les chercheurs constatent une réduction en pourcentage absolu de 5,7 % des faux positifs aux États-Unis, et de 1,2 % au Royaume-Uni.

Un autre domaine de l’IA est aussi utilisé pour gérer cette crise : l’intelligence cognitive et les chatbots. L’éditeur IPSoft a sorti un agent conversationnel, baptisé Amelia, pour les citoyens américains. « Cette initiative vise à soulager les établissements de santé actuellement sollicités par de très nombreux citoyens pour répondre à des questions non urgentes sur le COVID-19 », justifie l’éditeur spécialiste des bots.

« Les citoyens américains peuvent converser avec Amelia par téléphone ou messagerie instantanée pour évaluer le risque d’infection, en fonction des symptômes actuels et des facteurs de risque potentiel sur la base des dernières informations du Center for Disease Control and Prevention (CDC) et de l’OMS), et aussi obtenir des informations supplémentaires sur la pandémie. À la fin de la discussion avec Amelia, il sera soit conseillé d’appeler un professionnel de santé ou soit notifié que le risque d’infection est faible », explique IPSoft qui précise bien que les échanges peuvent aussi être en français, mais que les informations données correspondent uniquement au territoire américain.

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