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IBM supporte officiellement Red Hat Ansible pour ses mainframes Z
IBM adoptera une approche DevOps grâce aux outils de gestion distribuée tels que Red Hat Ansible et Jenkins, même si elle dispose de produits équivalents spécifiques à ses mainframes.
Depuis qu’IBM a clôturé son acquisition de Red Hat en juillet dernier pour 34 milliards de dollars, elle a intégré les outils open source de sa nouvelle filiale dans ses propres gammes de produits, y compris le support de Red Hat OpenShift sur le mainframe Z qui est disponible le mois dernier. IBM prend également en charge les intégrations DevOps sur mainframe avec Git et Jenkins via l’outil Z Open Development.
IBM a franchi une nouvelle étape dans la modernisation des mainframes avec l’annonce de Red Hat Ansible Certified Content for Z cette semaine et prévoit d’autres intégrations entre le mainframe Z et les outils d’automatisation distribués issus de l’approche DevOps.
Red Hat Ansible Certified Content for Z comprend des plugins de connexion, d’action, des modules et un exemple de playbook Ansible officiellement pris en charge par Red Hat et IBM.
De tels outils étaient auparavant disponibles dans les communautés open source, mais le lancement de cette semaine marque le premier soutien officiel d’Ansible Red Hat sur le mainframe IBM Z.
« Ce qui est intéressant, c’est que [IBM et Red Hat] incluent maintenant ce contenu pour IBM Z dans le contenu certifié d’Ansible, ce qui signifie qu’ils vont le supporter – le tester, s’assurer qu’il est rétrocompatible – tout ce que l’abonnement au support de Red Hat implique », déclare Mary Johnston Turner, analyste chez IDC. « Les développeurs et les administrateurs ops qui tentent de normaliser et de mieux intégrer leurs chaînes d’outils pourront inclure la plateforme IBM Z dans [ces efforts] ».
IBM et Red Hat se partagent le support
Sur les trois niveaux de support, Red Hat s’occupera des niveaux 1 et 2 et IBM du niveau 3. Les utilisateurs acquerront des licences de contenu Ansible et le support de Red Hat, mais s’il y a un problème avec les modules Z, ce ticket sera acheminé à l’équipe de développement d’IBM.
« Il est important que les équipes de support technique d’IBM et de Red Hat travaillent ensemble en coopération, non seulement pour une intégration harmonieuse d’Ansible avec Z, mais aussi dans le contexte de la relation IBM-Red Hat », affirme un consultant.
« Dans tous les cas, les deux doivent couvrir toutes les bases (de support) et il ne devrait pas y avoir de problème », a déclaré le consultant IBM de longue date, sous réserve d’anonymat. « Mais ils [IBM et Red Hat] apprennent encore à se connaître ».
Selon les responsables d’IBM, la tendance à mélanger le développement de mainframes avec les systèmes distribués grâce à des outils tels que Red Hat Ansible et OpenShift, reflète également le désir des clients de consolider les outils d’automatisation qu’ils utilisent pour gérer des environnements disparates.
« Beaucoup de banques nous disent qu’elles ont peu de choses en cours avec AWS et beaucoup de choses on-prem et d’informatique traditionnelle. Elles souhaitent tout automatiser avec Ansible », assure Barry Baker, vice-président des logiciels pour IBM Z. « Mais elles veulent savoir quand IBM va faire fonctionner tout cela avec IBM Z au niveau de l’infrastructure, de l’OS et des couches middleware. C’est ce sur quoi nous nous concentrons ».
Peter RuttenIDC
Selon les analystes, c’est la bonne décision compte tenu de la réputation d’Ansible sur le marché pour sa capacité à automatiser un ensemble de tâches allant du provisionnement à la gestion de la configuration, du réseau et l’orchestration.
« C’est un autre grand pas en avant pour faire du système Z d’IBM une véritable plateforme ouverte et de l’intégrer au reste du centre de données », considère Peter Rutten, directeur de recherche chez IDC, spécialisé dans l’infrastructure d’entreprise. « C’est une décision intelligente que les jeunes équipes Z ne seront pas les seules à apprécier ».
Les utilisateurs d’Ansible apprécient cet outil, car il est sans agent et prend en charge l’infrastructure as a code (IaC) dans des langages de programmation familiers dont Python, Shell ou Java, plutôt que des langages spécifiques comme ceux mis en avant par les outils concurrents.
Selon Barry Baker, il n’existe actuellement aucun moyen qui permette une intégration en douceur entre le contenu Ansible pour les mainframes Z et Red Hat OpenShift. Cependant, comme Ansible peut gérer presque tous les systèmes auxquels il peut accéder via SSH, il ne nécessitera pas nécessairement l’intégration étroite qu’exige, par exemple, UrbanCode Deploy.
Le contenu initialement disponible dans Ansible pour le système Z est lui aussi sommaire, mais les utilisateurs pourront combiner ces éléments de base dans des flux de travail plus complexes en utilisant Ansible Tower, selon Mary Johnston Turner.
Les DevOps des mainframes optent pour les outils les plus répandus
IBM dispose d’outils d’automatisation propriétaires, spécifiques aux mainframes, pour les flux de développement Agile, comme Rational Team Concert (RTC), mais les dirigeants de Big Blue affirment que les utilisateurs des entreprises ont clairement indiqué qu’ils préféraient gérer les DevOps des mainframes, en utilisant des outils familiers déjà en place pour le reste de l’environnement informatique. Dans le cas de RTC, les utilisateurs ont indiqué qu’ils préféraient Git. IBM propose également UrbanCode Deploy pour CI/CD avec des intégrations DevOps sur mainframe, sa stratégie de développement ouvert pour Z, à l’avenir, sera centrée autour de Jenkins.
Barry BakerIBM Z
« Dans des secteurs où IBM ne dispose pas d’un outil de pointe qui nous permet de nous différencier de la concurrence, nous n’allons pas essayer d’en créer un », affirme Barry Baker. « RTC est solide pour faire du développement plus moderne pour Z, mais beaucoup d’utilisateurs ont déjà standardisé sur Git et nous disent qu’ils n’ont pas besoin de plus ».
Le dirigeant s’est abstenu d’affirmer que les outils tels que Git remplaceront RTC à court terme, mais avec les quelque 250 produits du portefeuille qu’il gère, une certaine rationalisation sera inévitable, d’après lui. « RTC, un outil mature, est considéré comme un produit "complet", mais il y a de la marge pour l’innovation ».
« Nous n’avons pas l’intention d’annoncer la fin de vie de RTC, mais nous savons que nous devons investir dans Git et d’autres offres », considère Barry Baker. « C’est un exercice d’équilibre ».