RSA Conférence : plusieurs participants infectés par le coronavirus
L’événement avait été maintenu alors que les premières annulations étaient annoncées. Les organisateurs n’ont pas reçu de consigne officielle, mais préfèrent informer les participants par précaution.
Mauvaise surprise pour trois participants de l’édition 2020 de la conférence RSA. De retour chez eux, ils ont été testés positifs au coronavirus (Covid-19). Deux d’entre eux sont des collaborateurs d’Exabeam. Selon l’éditeur, ils sont susceptibles d’avoir été présents sur son stand – lequel était entouré par ceux de Siemplify, Thycotic, DigiCert, Cyberbit, Unisys, et Signal Sciences.
Il n’est toutefois pas possible, à ce stade, de préciser s’ils ont contracté le virus avant, après ou durant la conférence. Selon nos confrères de Bloomberg, l’un d’entre eux, âgé de 45 ans et père de jumeaux, a commencé à présenter les symptômes après son retour au Connecticut. Il a été hospitalisé le 6 mars et placé en coma artificiel. Son épouse a lancé un appel à dons : seuls 60 % de ses revenus sont maintenus durant son absence.
À cela s’ajoute Sam Reid, un expert de Trustwave basé à Perth en Australie. Sur Twitter, il expliquait ce 10 mars être placé en quarantaine à domicile suite au développement des symptômes pouvant trahir une contagion par le Covid-19.
Dans un e-mail adressé à tous les participants à l’édition 2020 de RSA Conférence, les organisateurs du salon ont décidé de transmettre l’information. Par précaution, indiquent-ils, « nous voulons partager cette information avec vous afin que vous puissiez prendre les mesures nécessaires pour surveiller votre propre situation ». Et de préciser qu’aucune autorité n’a communiqué à l’organisation de l’événement que les personnes concernées présentaient des symptômes lors de la conférence ou y ont participé durant la période d’incubation.
L’édition 2020 de la conférence RSA a réuni plus de 36 000 participants, plus de 700 intervenants, et près de 660 exposants. Parmi eux, des représentants d’administrations publiques américains – comme la NSA – la Défense ou le ministère de l’Intérieur, des grands noms de la sécurité informatique, mais également de jeunes pousses françaises comme Tehtris, Cybel Angel, Pradeo, ou Vade Secure.
Thales était également représenté et un porte-parole indique : « nous suivons la situation avec beaucoup d’attention, en lien avec les autorités concernées et avons pris les mesures nécessaires pour notre personnel ».
Joint par téléphone, un porte-parole de Pradeo nous a indiqué ne pas avoir encore eu l’information relative aux trois participants à RSA Conference affectés. Chez Vade Secure, aucun collaborateur ne présente à l’heure actuelle de symptômes. Et l’éditeur a, comme beaucoup d’autres, mis en place une politique de limitation des déplacements. Il encourage le télétravail, encore plus pour ceux qui ont dû se déplacer au cours des dernières semaines.
L’édition 2020 de la conférence RSA s’est déroulée fin février, alors que le Mobile World Congress venait d’être annulé. Depuis, de nombreux autres événements IT en France et dans le monde l’ont été à leur tour – ou ont été virtualisés –, jusqu’à tout récemment, l’E3 qui était programmé pour le mois de juin ou, plus proche de nous, MongoDB World.
Deux événements londoniens ont toutefois été maintenus, Cloud & Cyber Security Expo, cette semaine, et Cyber Security & Cloud Expo, la semaine prochaine. Ironie du calendrier, IBM vient quant à lui d’adresser des invitations à la presse pour son Security Summit 2020 parisien, début avril, avec des collaborateurs venus tout droit des États-Unis pour l’occasion.
En attendant, certaines critiques commencent à s’exprimer. Chad Loder, directeur technique et co-fondateur d’Habitu8, ancien co-fondateur de Rapid7, assure ainsi que l’inquiétude commence à monter chez les intervenants du monde la cybersécurité. Et d’indiquer avoir suggéré à l’organisation de RSA Conference de reporter l’événement. Mais à ce moment-là, la réponse a été sans appel : les équipes de la jeune pousse – qui ont décidé de ne pas participer – « sur-réagissaient ».