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Oracle : vague de réduction de postes prévue en Europe

La « restructuration » provoquée par le passage au cloud, dixit Oracle, touchera principalement les forces de ventes de ses filiales à Dublin, Amsterdam et Malaga. L’annonce intervient après une baisse de ses ventes de licences « cloud et sur site » dans le monde.

Selon un employé d’Oracle basé à Dublin, source citée par l’Irish Time, l’éditeur a annoncé en interne ce mercredi qu’il avait planifié de réduire ses effectifs en Europe de 1 300 postes.

Ces coupes devraient toucher prioritairement Dublin (tête de pont d’Oracle en Europe, base avancée où il emploie actuellement 1 400 personnes), Amsterdam (deuxième tête de pont) et Malaga (où il dispose d’une force de vente à distance qui appelle les prospects PME par téléphone).

La « restructuration » devrait concerner principalement les commerciaux, le développement commercial et les technico-commerciaux (Solutions Engineering).

« Au fur et à mesure que nos activités cloud se développent, nous équilibrerons en permanence nos ressources et nous restructurerons nos équipes […] »
Oracle

« Au fur et à mesure que nos activités cloud se développent, nous équilibrerons en permanence nos ressources et nous restructurerons nos équipes afin de nous assurer que nous disposons des bonnes personnes pour fournir les meilleurs produits cloud à nos clients dans le monde entier », a répondu un porte-parole d’Oracle Irlande à l’Irish Time.

Le consensus des analystes est pourtant de dire qu’Oracle peine sur le marché du cloud face à Amazon, Azure ou Google.

Un des points clefs est que l’éditeur entretient un flou sur ses résultats réels en ne publiant plus ses chiffres cloud séparément, alors qu’il l’avait fait sur plusieurs trimestres. Il les mélange à présent avec ses ventes de licences sur site, ce qui empêche de les lire clairement.

LeMagIT a posé cette question importante lors de l’OpenWorld Europe qui s’est récemment tenu à Londres et où Oracle a vanté à de nombreuses reprises son cloud. Une fin de non-recevoir, aussi polie que ferme, nous a été immédiatement opposée.

« Nous ne sommes pas habilités à répondre aux questions financières ni à commenter notre méthodologie de reporting », nous a répondu Jurgen Lindner, le nouveau SVP du SaaS d’Oracle, « ce serait plus une question pour Safra Catz dans une conférence analyste sur les résultats ».

Lors de l’annonce faite à l’équipe irlandaise, Oracle a invité les participants à la réunion à candidater en interne pour être réaffectés sur d’autres postes. Le quotidien irlandais affirme qu’il y aura néanmoins des départs secs, accompagnés d’un package financier.

Oracle France ne prévoit donc a priori pas de coupe d’effectifs. Mais d’après nos sources, la filiale française a décidé cette année de ne pas verser de participation à ses employés suite à l’impact de coûts de restructuration sur ses comptes.

Au deuxième trimestre fiscal (Q2) dont les résultats ont été publiés le 13 décembre 2019, Oracle a loupé de peu ses objectifs en partie à cause de ventes de licences sur site et cloud – mélangées donc – en net recul de 7,5 % par rapport au Q2 précédent (1 126 M$ contre 1 217 M$ un an plus tôt).

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