Oracle Open World Europe 2020 : plus d’IA, plus de cloud, plus de Microsoft
L’évènement d’Oracle fait étape à Londres pour vanter les bienfaits de l’IA infusée, tout en ouvrant la porte aux entreprises qui souhaitent faire leur propre Machine Learning. L’interconnexion à Azure concrétise aussi sur la zone Europe.
Pour la deuxième année consécutive, l’Open World – l’évènement clients d’Oracle – fait son tour du monde. Pour son étape européenne, l’éditeur a posé ses valises à Londres.
Sur la scène du ExCeL Center, la CEO Safra Catz – désormais seule à la barre du navire – a longuement vanté les bénéfices du cloud pour les solutions métiers (déploiement rapide, applications plus sécurisées, Intelligence Artificielle infusée, mise à jour automatique, etc.) devant une salle comble de plusieurs milliers de personnes.
Pour confirmer ses propos sur le Cloud, Safra Catz a fait monter sur scène Massimiliano Pogliani, CEO d’Illy, le producteur italien de café, qui utilise le HCM et le CX d’Oracle en mode SaaS pour « moderniser ses activités opérationnelles et sa durabilité ».
Oracle saque SAP
Un peu avant, en conférence de presse, l’Allemand Jurgen Lindner, Senior Vice President en charge du SaaS chez Oracle, avait lui aussi mis l’emphase sur cette offre SaaS, désormais complète, et qui d’après certains clients est aujourd’hui mature et compétitive face à des acteurs comme Workday ou Infor.
Jurgen Lindner n’a d’ailleurs pas hésité à aborder de lui-même le cas S/4HANA et l’allongement du support de ECC, dont le but est, pour SAP, de gêner les ventes de ses concurrents qui, eux, se disent ravis du saut technologique que représente HANA. « Les clients ont toujours du mal à trouver des cas d’usages pertinents pour passer à S/4HANA », lance-t-il dans un sourire.
Tech for Good & Old Fashion Tech
Après Safra Catz, Hans van Grieken, EMEA Technology Research and Insights Leader chez Deloitte (un partenaire clef d’Oracle pour migrer les clients vers son SaaS) a pris la scène pour souligner – dans une formule bien trouvée – que « la transformation digitale est souvent une illusion, avec des back-ends très “à l’ancienne” » (en VO : « the illusion of digital transformation but in the back end it’s old fashion »).
Réflexion intéressante de Hans van Grieken : pour lui, quand on regarde ces back-ends, les métiers ont de plus en plus la main sur les couches de la stack IT. La DSI devenant, pour sa part, de plus en plus un « enabler »
Le responsable de Deloitte – et ancien analyste Gartner – a également présenté les technologies qui vont, d’après lui, « transformer » les entreprises.
Après les « back-ends old school », l’Open World est ensuite entré dans les terres du Tech for Good avec, une fois de plus, Save the Children, utilisateur du HCM d’Oracle (en SaaS) déployé avec Deloitte qui avait aussi témoigné pour Ariba (SAP) et Unit4.
Tech for Good, à nouveau avec Steve Daheb, le SVP d’Oracle Cloud, qui a illustré les bienfaits de l’informatique cognitive avec le cas d’une entreprise qui emploie des non-voyants, ceux-ci pouvant utiliser les systèmes Oracle en les pilotant à la voix.
EDF et Accor clients du Oracle Cloud
Le SVP s’est ensuite plus largement félicité que ses solutions à base d’IA « connaissent la plus forte croissance de tous les produits que nous ayons jamais eus ».
Un constat qui vaudrait aussi bien pour les applications que pour les Autonomous Database (que ce soit la version « Data Warehouse » ou la version « Transactionnel »). Il n’a néanmoins pas donné de chiffres.
« La question des clients d’Oracle n’est plus aujourd’hui “qu’est-ce que le cloud ?”, mais “comment y aller ?” » assure-t-il. Une des explications de cet « engouement » revendiqué serait que, dans le cloud, les technologies émergentes (AI, ML, IoT, blockchain) « sont clés en main, embarquées, elles deviennent réalité ».
Au passage, Steve Daheb a souligné un autre avantage du cloud : centraliser les données et tirer, en temps réel et simplement, des insights transverses à plusieurs applications… à la condition d’avoir tout le SaaS d’Oracle ou de l’intégrer via son cloud analytique à des applications tierces.
Une dizaine de noms de clients qui ont adopté les applications (ou une application) SaaS d’Oracle ont été dévoilés, dont le Français Accor et ArcelorMittal.
Côté Autonomous DB – qui réduirait « les coûts, les risques et qui tire l’innovation » – on trouve EDF et le CERN parmi les dix grands noms fièrement présentés par Oracle.
Microsoft Azure
L’Open World Europe restera aussi l’édition de deux annonces importantes.
La première concerne la concrétisation en Europe du rapprochement avec Microsoft Azure, en parallèle de celui avec VMware.
« C’est de l’innovation multicloud », résume Steve Daheb, « [chez Oracle], nous venons d’un monde sur site, nous comprenons parfaitement les architectures hybrides, et donc le multicloud ».
Dans ce cadre, l’accord avec VMWare vise à simplifier les Lift & Shift de machines virtuelles VMware sur le IaaS maison (OCI).
Le rapprochement avec Microsoft devient pour sa part une réalité avec une nouvelle interconnexion et une nouvelle interopérabilité entre les datacenters Azure et Oracle Cloud à Amsterdam (la précédente concernait des infrastructures nord-américaines).
« Un des cas d’usage les plus populaires est une application développée en .NET au-dessus d’une base Oracle qu’une entreprise veut migrer sur le cloud. Elle peut à présent la moderniser et la porter en gardant le code sur Azure et les données sur Oracle Cloud », explique au MagIT Clive D’Souza, Head of Product Management & Business Strategy, VMware & Azure Interconnect, Oracle Cloud Infrastructure.
Plateforme Cloud de Data Science
Enfin, l’OpenWorld Europe a été l’occasion pour Oracle d’annoncer la disponibilité de sa Data Science Platform – concurrente d’un Dataiku ou d’un DataRobot.
Oracle Cloud Data Science Platform vise à gérer les workflows de Machine Learning, à automatiser le choix des modèles (en comparant les résultats de plusieurs algorithmes sur un jeu de données), à les déployer (sur Oracle Cloud) en production à grande échelle, à actualiser les modèles en fonction des nouvelles données ingérées et à les expliquer pour éviter les boîtes noires.
La plateforme supporte – évidemment – le Python et propose un Data Catalog, un service Big Data (une implémentation du Hadoop de Cloudera) et une version managée d’Apache Spark.
De quoi répondre aux entreprises qui veulent faire elles-mêmes leurs Machine Learning et garder la main sur leurs algorithmes.