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Informatica change de PDG et poursuit sa transformation
Cinq ans après sa sortie de la bourse, Informatica a un nouveau PDG et une plateforme de données actualisée alors que le marché de la gestion de données se resserre.
Informatica s’engage dans une nouvelle direction en 2020. L’éditeur a recruté un nouveau PDG et propose une gamme de produits actualisée.
Ceux-ci disposent de nouvelles fonctionnalités, intégrées au portefeuille d’Informatica en décembre 2019. L’éditeur mise sur un catalogue de données amélioré, ainsi que des fonctions de gouvernance et d’analyse.
D’un point de vue organisationnelle, Amit Walia a succédé au PDG sortant Anil Chakravarthy le 2 janvier dernier. Amit Walia n’est cependant pas un nouveau membre de l’entreprise. Il a rejoint Informatica en 2013 et était jusqu’à peu le président des produits et du marketing.
Basé en Californie, Informatica est bien positionné sur le marché du data management. « La prise de relais par la nouvelle direction signifie une nouvelle ère pour l’éditeur », considère Stewart Bond, analyste chez IDC.
Informatica change de capitaine, pas de cap
Steward Bond rappelle qu’Anil Chakravarthy est devenu PDG après la privatisation d’Informatica en 2015. Il a contribué à la transformation de l’offre, du modèle de licence et à l’ajustement des performances dans le cloud à la demande des clients. D’après l’analyste, Anil Chakravarthy a également favorisé le repositionnement d’Informatica en tant qu’éditeur de logiciels de gestion de données, de gouvernance et de veille technologique.
« D’une certaine manière, Anil Chakravarthy a dû conduire la voiture pendant que l’on changeait l’intérieur, la carrosserie, la transmission, les pneus, les jantes sans perdre le contrôle tout en accélérant pour contenter les nouveaux propriétaires [les fonds Elliot Management et CPPIB N.D.L.R.] », s’amuse l’analyste d’IDC. « La personne chargée de la transmission, des roues et des pneus était Amit Walia. Il est donc normal qu'il emmène maintenant Informatica dans la prochaine phase de son histoire ».
La charge d’Amit Walia est maintenant de démontrer le retour sur investissement, le résultat de cette transformation. Cela nécessitera un investissement continu alors que le marché s’oriente plus en plus vers l’intégration de technologies d’intelligence artificielle et d’automatisation, constate Steward Bond.
En effet, le marché est en cours de consolidation comme le rappelle Dave Wells, analyste du groupe Eckerson. La semaine dernière, Hitachi Vantara a racheté un des concurrents d’Informatica - Waterline Data - afin de compléter sa « data fabric ». De même, Tableau intègre une partie des fonctionnalités auparavant assurées par Aliation et Collibra.
De son côté, Amit Walia a déclaré qu’Informatica s’était retiré de la bourse pour investir dans la transformation numérique et le cloud, sans les exigences d'une société publique. Selon le nouveau PDG, le fait d’être une entreprise non cotée a permis de faire évoluer la technologie de data management en prenant des risques et en favorisant l’innovation au cours du développement des produits.
« Tout en accomplissant notre transition vers le statut d’entreprise privée, nous avons continué à proposer des innovations et à lancer des produits importants pour des milliers de clients dans le monde entier, déclare fièrement Amit Walia. « Pendant cette période, notre société a transformé son modèle économique classique de vente de logiciels par licence à un modèle de souscription dans le cloud public, hybride et privé ».
Enterprise Data Catalog 10.4 introduit des scanners de métadonnées
Parmi les récentes mises à jour de la plateforme de gestion de données d’Informatica, figure la version 10.4 de l’Enterprise Data Catalog (EDC). Cette nouvelle version disponible depuis la fin du mois de décembre 2019 comprend des scanners de métadonnées améliorés dédiés aux outils BI, aux bases de données, aux data warehouses et aux catalogues de métadonnées les plus courants.
« Le Data Catalog EDC ingère seulement les métadonnées », assure Ronen Schwartz, vice-président senior data integration et cloud chez Informatica.
« Nous disposons de scanners de métadonnées natifs préconstruits pour tous les types de systèmes d'entreprise dans le cloud et sur site », déclare-t-il.
Dans la documentation technique, la version 10.4 d’EDC prend en charge les métadonnées de 24 produits du marché dont AWS Glue, Apache Cassandra, IBM Cognos, Azure Blob Storage, PowerBI, QlikView BI, Salesforce ou encore Google BigQuery.
EDC supporte également les lacs de données sur site et dans le cloud (Snowflake, AWS S3…). Selon Ronen Schwartz, de nombreux clients adoptent la solution au cœur de leur data lake. En revanche, EDC ne prend pas en charge la plateforme de streaming d’événements Kafka. Le responsable note que la compatibilité avec Kafka est prévue pour 2020.
Un autre élément clé de la récente mise à jour d'Informatica est le lancement de l'Axon Data Marketplace, une fonctionnalité de la plateforme Axon Data Governance.
« Axon Data Marketplace est un portail dédié aux métiers, organisé sur le même catalogue de métadonnées que celui géré par Enterprise Data Catalog », affirme Ronen Schwartz. « L'équipe en charge de la gouvernance des données a la possibilité de fournir un accès via Axon Data Marketplace pour s'assurer que les politiques sont respectées tout en accélérant les flux associés ».
« Avec l'introduction d'Axon Data Marketplace, les utilisateurs métiers bénéficient d'une interface qui contextualise les données », ajoute-t-il.
« Selon le niveau de connaissance de l'utilisateur, l'accès aux données serait traditionnellement assuré par un rôle plus technique. Cela provoque des frictions et augmente les coûts de livraison des données », justifie le vice-président senior data integration et cloud. « Le marché fournit un canal d'accès direct aux informations, en tirant parti du contexte commercial fourni par la gouvernance pour faciliter la recherche. Ainsi, le métier peut se servir lui-même, ce qui réduit le coût et le temps d'accès aux données ».
Dans un article publié sur le site d’Eckerson, Dave Wells considère que ce produit témoigne de la consécration d’un changement d’approche pressenti il y a deux ans. Le libre-service devient réalité au sein des produits des éditeurs, tout du moins.
L’analyste semble plus impressionné par les nouvelles capacités d’amélioration de la qualité des données disponibles au sein des produits Informatica. Grâce à l’IA et le NLP, l’éditeur pourrait traiter des documents qui décrivent des règles métiers et générer automatiquement des processus issus de ces règles pour maintenir la qualité des données. Si cela fonctionne, il s’agit d’un atout intéressant dont il faut suivre l’évolution.