MinIO ambitionne de devenir le stockage objet de Kubernetes
Le système Open source qui a déjà séduit Splunk, Nutanix et plusieurs fournisseurs de NAS, veut désormais s’imposer dans le monde Kubernetes, notamment en intégrant les prochaines versions de VMware.
MinIO, l’éditeur du système de stockage objet Open source éponyme, ambitionne de faire de son produit l’un des rouages standard des déploiements Kubernetes. Le système aurait déjà été retenu par VMware comme module dans Project Pacific, la prochaine version de vSphere reconstruite autour de Kubernetes et qui devrait être commercialisée d’ici à quelques semaines.
« Notre système de stockage objet, majoritairement utilisé sur des serveurs Linux, fonctionne déjà dans 62 % des cas avec des containers Docker. Il est utilisé par Splunk pour leur nouvel outil Data Stream Processing, il est à la base de la couche Objects qui étend le système de stockage de Nutanix, il est aussi celui qui apporte le support objets aux NAS de Qumulo et il est recommandé par Portworx comme tiers de partage derrière leur système de stockage persistant », a argumenté Anand Babu Periasamy, lors de l’IT Press Tour 33. Cet événement consiste à emmener certains journalistes à la rencontre des innovations liées au stockage dans la Silicon Valley.
« En clair, nous incarnons le choix par excellence lorsqu’il s’agit d’apporter du stockage objet à Kubernetes et VMware parie justement dessus », a-t-il ajouté, en suggérant que l’accord de distribution avec VMware serait fermement signé.
Des avantages exclusifs par rapport aux autres stockages objets
Lancé en 2014 à la suite du système de stockage Gluster, MinIO apporte simplement une couche de compatibilité S3 à tout stockage en mode bloc et peut même agréger en un cluster de stockage objet les disques durs de serveurs potentiellement éloignés les uns des autres.
Son intérêt pour les administrateurs est qu’il est livré avec des commandes Linux qui permettent de manipuler tout stockage S3 comme s’il s’agissait d’un système de fichiers traditionnel. Il devient dès lors possible d’écrire des scripts de maintenance tout ce qu’il y a de plus classique pour, par exemple, répliquer des informations entre deux sites à des fins de redondance ou de plan de reprise d’activité.
Cette caractéristique a permis à Minio d’intégrer très tôt plusieurs solutions de NAS Open source qui ont à un moment souhaité apporter, en plus du partage en NFS/SMB, une couche objet. Outre Nutanix, Qumulo et, a priori VMware, citons par exemple les solutions de IXsystems et ObjectiveFS.
Se targuant de collaborer avec 439 développeurs pour améliorer en permanence le code de son système, l’éditeur avance par ailleurs des benchmarks flatteurs, qui placent systématiquement MinIO devant HDFS, sur site, ou devant le stockage S3 natif d’AWS. Les performances de MinIO seraient dues à une conception radicalement différente de celle des autres systèmes de stockage objet.
D’une part, le système serait programmé en partie en assembleur afin de tirer un maximum de puissance des capacités de calcul en parallèle des processeurs, notamment leurs jeux d’instruction SIMD. D’autre part, il n’utiliserait pas de base de données externe pour stocker ses métadonnées, celles-ci étant indexées sur les mêmes disques que les données.
Pour VMware, Splunk et la réplication entre sites
A date, MinIO revendique près de 400 millions d’instances installées. La moitié des 500 plus grandes entreprises du monde l’utiliserait. Tous les cas d’usage du stockage objet seraient concernés : environnements de Machine Learning, lac de données (notamment en remplacement de HDFS), entrepôt de médias chez les diffuseurs et, bien évidemment, stockage partagé pour les applications en containers.
Outre sa commercialisation avec les prochaines versions de VMware, MinIO espère aussi briller en 2020 par ses capacités de réplication de données entre plusieurs sites et une utilisation plus systématique avec Splunk, notamment au travers de son offre SmartStore qui consiste à délester les données à analyser vers du stockage objet moins cher et, en l’occurrence, incarné par un cluster MinIO.
Gratuit pour un usage sur site sans aucun support, MinIO est également commercialisé sous la forme d’une suite « MinIO Object Storage » qui apporte la passerelle vers des volumes objets en cloud et un service d’assistance chargé de monitorer les logs des serveurs pour apporter un dépannage proactif. Dans ce cas, le coût de la solution est une souscription mensuelle comprise entre 0,01 et 0,02 $/Go géré.