DataStax veut faciliter la gestion de Cassandra… tout comme AWS
Peu après l’annonce d’Amazon Managed Apache Cassandra Service, Datastax, un éditeur populaire de la fameuse base de données NoSQL open source annonce un service de support pour ses clients.
Cassandra est considérée comme l’une des bases de données les plus compliquées à administrer. Son architecture distribuée demande de surveiller de près des nœuds de clusters. Plus il y en a, plus il est difficile de les gérer, selon Donald Feinberg, analyste distingué chez Gartner.
DataStax a annoncé le 17 décembre la disponibilité générale de DataStax Luna, une offre de service de support sur abonnement pour les utilisateurs d’Apache Cassandra. Celle-ci doit permettre à ses clients de ne plus s’occuper de la maintenance des clusters Cassandra dans des environnements sur site, dans le cloud et hybride.
DataStax Luna, un service de support pour simplifier la gestion de Cassandra
Le service est décliné en deux offres. La première, nommée Basic, garantit un support technique localisé 8 heures par jour pendant 5 jours pour Cassandra 2.1, 2.2, ou 3.3. Les abonnés ont normalement le droit d’envoyer 10 tickets par an et par cluster. L’édition Enterprise assure le support technique pour les mêmes versions du SGBD 24 h sur 24, 7 jours sur 7, et des tickets illimités.
« Nos clients veulent que la technologie Cassandra soit plus simple d’utilisation, qu’elle bénéficie du soutien de spécialistes et qu’elle se décline en plusieurs versions dont les options reflètent leurs besoins métiers et applicatifs », déclare Jonathan Ellis, cofondateur et CTO de DataStax dans un communiqué de presse.
Selon le même document, l’éditeur justifie son approche en citant Merv Adrian, vice-président et analyste de Gartner dans l’édition 2019 sur l’état du marché des SGBD open source. « Sauf à ce qu’elles s’accompagnent d’un support client de qualité, Gartner déconseille le recours aux offres open source pour des applications de production », déclare-t-il.
Dans les deux cas, DataStax propose un modèle de souscription à l’année possiblement facturée au mois et des tutoriels gratuits, un accès aux forums communautaires ou encore des événements. Le prix le plus bas de l’offre Basic est de 40 dollars par nœud (une Java Virtual Machine sur laquelle est placée une instance Cassandra) par mois, tandis que celui de la version Enterprise correspond à 50 dollars par nœud par mois. Un calculateur permet d’estimer les mensualités. Nous constatons qu’il faut avoir déployé au minimum 501 nœuds (oui, 501) pour profiter de cette tarification, soit 22 500 dollars par mois en Basic ou 30 000 dollars par mois en Enterprise. En outre, l’éditeur n’assure pas le fait de faciliter les déploiements des clusters. Les clients doivent choisir les équipements et installer les systèmes nécessaires au fonctionnement du SGBD.
AWS joue les trouble-fête
Ironie du sort, cette annonce a lieu deux semaines après l’AWS re:Invent, événement pendant lequel a été présenté Amazon Managed Service for Apache Cassandra. Le géant du cloud a considéré qu’il avait une carte à jouer en proposant une version managée de Cassandra dans le nuage reposant sur une architecture serverless. Comme d’habitude, ce service est facturé suivant le nombre de requêtes et l’espace de stockage occupé.
Ainsi, AWS veut attirer à lui les utilisateurs de la base de données qui jusqu’alors utilisaient les services d’éditeurs comme DataStax en proposant une solution entièrement gérée. La firme utilise les mêmes arguments marketings que son concurrent. DataStax propose également une version managée de Cassandra en mode multicloud, mais n’en précise pas le modèle économique sur son site web.
Toutefois, il est difficile de comparer les deux solutions tant que le service d’Amazon Web Services restera en préversion. Certains doutes planent encore sur son architecture technique. Elle est vraisemblablement compatible avec Apache Cassandra, mais a subi des modifications pour l’adapter à la mode FaaS. Les efforts de migration seraient donc à ne pas négliger, tandis que des problèmes de compatibilité pourraient freiner les déploiements dans le cloud.
Quoi qu’il en soit, les deux éditeurs ont décidé de ne pas prendre en charge les versions personnalisées ou les forks de Cassandra. Par ailleurs, avec Luna, DataStax précise qu’il ne garantira pas non plus le fonctionnement des extensions proposées par les éditeurs tiers (comme OSS LDAP ou encore Auditing).