Portworx dope Kubernetes aux sauvegardes et au Thin Provisionning
Poursuivant sa volonté d’incarner le fournisseur de stockage pour Kubernetes, l’éditeur enrichit sa plateforme PX-Enterprise des modules PX-Backup et PX-Autopilot for Capacity Management.
Portworx, la startup qui planche sur des systèmes de stockage persistants pour les clusters Kubernetes, agrémente désormais sa solution de fonctions de sauvegarde et d’administration. Disponible d’ici à la fin du mois de décembre 2019 en version finale, le plug-in PX-Backup pour PX-Enterprise permet de sauvegarder des containers individuels, des groupes de containers ou encore un domaine Kubernetes entier vers n’importe quel stockage objet compatible avec le protocole S3.
« Les logiciels de sauvegarde traditionnels enregistrent la copie entière d’un serveur physique ou virtuel. PX-Backup fonctionne à la manière de Kubernetes : il protège des applications qui fonctionnent à partir de plusieurs containers répartis sur différents systèmes », explique Gou Rao, le directeur technique de Portworx.
Le module PX-Autopilot for Capacity Management sert quant à lui à définir des règles pour monitorer le stockage et déclencher automatiquement des actions. Au-delà de la maintenance, il permet surtout de prendre le contrôle sur l’activation des volumes de stockage, pour éviter de consommer des ressources au moment, ou dans des proportions, qui ne sont pas nécessaires.
L’ambition de devenir une plateforme de stockage complète pour Kubernetes
PX-Backup et PX-Autopilot for Capacity Management viennent compléter une liste de modules déjà publiés par Portworx. Citons PX-DR qui sert à répliquer des containers et leurs données sur une autre instance de Kubernetes à des fins de plan de reprise d’activité, ou encore PX-Secure qui chiffre les données enregistrées par des containers.
L’intérêt d’un système de stockage pour Kubernetes, comme PX-Enterprise de Portworx, est de permettre à une base de données, à ou tout autre application qui stocke des informations, de fonctionner en containers et, donc, de profiter de l’élasticité naturelle de ce format d’instances virtuelles. Sans un tel système de stockage, les containers écrivent par défaut sur un volume virtuel qui disparaît dès qu’ils sont éteints.
Portworx Enterprise se connecte à Kubernetes sous la forme d’une extension CSI (Container Storage Interface). Apparu au début de l’année 2019, le système CSI sert à rediriger tous les accès disques des containers vers des systèmes de stockage persistants. Il est l’équivalent pour le stockage du dispositif CNI (Container Network Interface) pour le réseau. Si tous les fournisseurs de stockage proposent désormais des pilotes CSI pour héberger sur leurs baies de disques les données des containers, l’avantage de PX-Enterprise est de provisionner des espaces de stockage persistants depuis les mêmes codes qui servent à provisionner des containers.
Eliminer dans Kubernetes le risque de perdre des données
PX-Backup ne sauvegarde pas uniquement les données stockées sur les volumes de travail fournis par PX-Enterprise. Via des commandes envoyées sur les bonnes API, il peut aussi faire un backup des applications en containers qui utilisent des volumes en cloud : AWS EBS, Azure Disks et Google Persistent Disks sont supportés.
Par ailleurs, PX-Backup prend en compte la logique des bases de données distribuées comme Cassandra, Kafka, ElasticSearch et MongoDB, afin de ne pas stocker des sauvegardes dont le contenu n’est plus valide en cours de route. Il sauvegarde également tout l’environnement d’une application : sa configuration et tous les objets que Kubernetes lui associe.
Archana VenkatramanAnalyste, IDC
« Ajouter à Kubernetes des fonctions de sauvegarde rend cette plateforme compatible avec les entreprises qui détestent le risque de perdre des données. Le faire, comme Portworx, au sein d’une seule plateforme qui englobe tous les services de données permet de surcroît d’éliminer toute la complexité de l’intégration. C’est primordial pour une majorité d’utilisateurs qui débutent encore avec les containers », commente Archana Venkatraman, analyste chez IDC.
« Sauvegarder une application qui écrit continuellement des informations, typiquement une base de données, est déjà un défi en soi sur n’importe quelle infrastructure. Mais ajouter par-dessus des containers complique énormément la tâche, surtout s’il s’agit de pouvoir restaurer les données en un minimum de temps en cas d’incident. De fait, avoir un outil qui sache garantir la disponibilité d’une application avec des informations cohérentes est particulièrement clé », ajoute Steven Hill, analyste chez 451 Research.
Portworx avait déjà introduit en mai dernier des fonctions primitives de sauvegarde dans sa solution. Mais il ne s’agissait alors que d’une ligne de commande. PX-Backup propose un véritable environnement de réglage des sauvegardes au travers d’une console graphique. Par ailleurs, ce premier système de backup n’utilisait pas de métadonnées. C’est désormais le cas et cela permet à PX-Backup d’indexer les contenus de ses sauvegardes afin de pouvoir y chercher les seules données à restaurer, mais aussi pour définir des règles comme la conservation d’informations durant un délai particulier.
« Avec PX-Backup, on clique dans une console graphique pour, par exemple, retrouver une base de données avec l’état qu’elle avait il y a six mois. Et, boum, le pod de l’application réapparait en quelques secondes », s’enthousiasme Gou Rao.
PX-Autopilot pour apporter du Thin Provisionning aux containers
PX-Autopilot for Capacity Management fonctionne comme un moteur de règles qui se connecte à Kubernetes via sa CNI pour en tirer des relevés télémétriques, relatifs à une application ou à un domaine entier (un « namespace », dans la nomenclature Kubernetes). Il se fournit des schémas-types de règles qui correspondent aux scénarios de déploiement l courants. Ces schémas sont des fichiers texte en YAML. Ils sont stockés avec le reste des objets Kubernetes et peuvent être modifiés depuis n’importe quelle console graphique conçue pour administrer Kubernetes.
Steven HillAnalyste, 451 Research
« PX-Autopilot a le potentiel de rendre, dans un environnement de containers, un service équivalent au Thin Provisionning dans le stockage traditionnel. Sa capacité à agir de manière très granulaire peut servir à éclater un seul volume AWS Elastic Block Store en 2000 volumes de stockage Kubernetes pour modifier individuellement leur capacité. C’est déterminant pour les entreprises qui parviennent très facilement à déployer des choses avec des envergures immenses en cloud public, mais qui ne savent pas les retailler à la dimension juste nécessaire », analyse Steven Hill.
Portworx n’a pas encore indiqué le prix supplémentaire que ses clients devront payer pour bénéficier des modules PX-Backup et PX-Autopilot. Steven Hill estime que l’éditeur devra trouver un bon compromis, car la demande pour de telles fonctions est telle qu’il est probable de voir arriver dès 2020 d’autres acteurs avec des offres similaires. Il imagine d’ailleurs qu’il ne s’agira pas de startups, mais d’éditeurs de solutions de sauvegarde ou de SDS (Software Defined Storage) déjà bien implantés sur le marché, et qui ne délaisseront pas longtemps le terrain encore pratiquement vierge du stockage en containers.