Riverbed commercialise un second SD-WAN, dédié aux prestataires
Constatant que les entreprises vont plutôt se fournir chez leurs opérateurs ou leurs intégrateurs, l’équipementier propose un SteelConnect EX à la fois multi-tenant et ouvert aux fonctions réseau tierces.
L’équipementier réseau Riverbed met une deuxième offre SD-WAN à son catalogue. Le nouveau SteelConnect EX porte le même nom que l’historique SteelConnect CX, mais il n’a rien à voir : il s’agit en réalité du repackaging d’une solution mise au point par Versa Networks.
« SteelConnect CX s’adresse aux entreprises qui veulent directement relier leurs succursales à de nouvelles applications en cloud. SteelConnect EX est une solution multi-tenante, c’est-à-dire conçue pour les intégrateurs et les opérateurs qui souhaitent proposer à leurs clients du SD-WAN managé. Ce besoin constitue aujourd’hui 30 % des ventes de SD-WAN, toutes marques confondues », lance Frederic Kunegel, directeur des ventes EMEA chez Riverbed.
Un marché du SD-WAN tiré par les prestataires et par... la France
Et selon lui, cette part de marché ne fera que croître. Il cite une étude interne réalisée par Gartner et dans laquelle les analystes prédisent que, d’ici à 2023, les achats de solutions SD-WAN se feront à 10 ou 20 % par des entreprises utilisatrices, à 60 % par les opérateurs qui commercialiseront des liens sur mesure, et à 20 ou 30 % par des hébergeurs de datacenters - comme Equinix, DATA4 et consorts – qui revendront des connexions directes vers des services cloud tiers.
« Le marché du SD-WAN est encore en train de se créer et il n’y a pas de standard de facto. Que les utilisateurs souhaitent baisser le coût d’exploitation de leurs liens, qu’ils veulent configurer rapidement la connexion de leurs nouveaux sites aux fournisseurs d’accès, ou qu’ils attendent juste de résoudre leurs problèmes de performances vers le cloud, nous arrivons dans tous les cas comme des optimiseurs de la bande passante », ajoute Frederic Kunegel.
Il précise que le marché du SD-WAN est plus dynamique en France qu’ailleurs en Europe. Riverbed explique y commercialiser régulièrement des solutions pour des cas d’usage qui paraissent encore extraordinaires en Allemagne ou au Royaume-Uni : « dans d’autres pays le SD-WAN entre dans la catégorie des projets de refonte du WAN. En France, en revanche, nous en installons régulièrement pour, là, connecter ponctuellement un chantier en 4G, ou, là, relier une boutique au datacenter de son siège par Internet en deux heures, plutôt qu’en un mois avec une ligne spécialisée. »
Des propos qui corroborent ceux de l’intégrateur Axians, qui évoquait récemment dans nos colonnes que le SD-WAN apportait aux intégrateurs, particulièrement en France, l’opportunité de concurrencer les opérateurs.
Une administration par zone et des modules de sécurité en plus
Du point de vue fonctionnel, la différence majeure entre les deux produits est que SteelConnect EX gère une arborescence de zones SD-WAN, alors que la version CX permet juste de configurer de manière centrale les boîtiers SD-WAN installés sur les sites distants.
« Avec un SD-WAN classique, l’administrateur du siège a la charge de configurer des règles applicatives pour chacun des sites distants, lesquels peuvent être très nombreux. Avec SteelConnect EX naît la notion d’administrateurs locaux, qui sont autonomes pour écrire les règles propres aux bandes passantes des applications utilisées dans une zone en particulier. »
En pratique, un prestataire de service disposera d’une licence de SteelConnect EX qui lui permet de piloter les déploiements chez tous ces clients et chacun d’eux pourra localement ajuster les règles selon ses besoins de bande passante. Mais chaque client pourra aussi subdiviser son parc de succursales en zones pour établir des règles encore plus locales.
SteelConnect EX apporte par ailleurs le support d’IPv6 et de nombreux modules de sécurité développés par Versa Networks, sous le nom de Secure Cloud IP : un firewall, des protections contre les attaques DDOS, contre les malwares...
« Ces modules de sécurité sont très importants pour Riverbed. D’une part parce que Versa Networks a gagné sa respectabilité face à des acteurs historiques des boîtiers de sécurité. Et d’autre part car ces mêmes acteurs pensaient pouvoir venir nous concurrencer sur le segment du SD-WAN en ajoutant des fonctions de routage basiques à leurs boitiers Firewall », ajoute Frederic Kunegel, en pointant du doigt des produits récemment packagés par Palo Alto et d’autres.
Une véritable SDN qui intègre d’autres boîtiers réseaux virtuels
Sur le plan technique, SteelConnect EX se présente soit sous la forme d’un boîtier physique, soit sous celle d’une machine virtuelle. Dans les deux cas, cette appliance est à installer sur le site distant pour aggréger toutes les connexions fournies par les modems des opérateurs : fibres publiques, 4G, lignes MPLS... L’ensemble est piloté depuis une console d’administration en SaaS ou, en option, sous la forme d’une autre machine virtuelle installable sur le site de l’administrateur de zone.
En plus des logiciels de Versa Networks, l’appliance SteelConnect EX intègre les fonctions de l’appliance OptiWAN de RiverBed. C’est une nouveauté car, pour l’heure, celle-ci est disjointe de l’offre SteelConnect CX : il faut l’installer dans ce cas sur une VM ou un boîtier à part. OptiWAN apporte les fonctions de réduction de la bande passante (par déduplication/compression), de proxy applicatif et, éventuellement, d’autres de plus haut niveau, comme par exemple un dispositif écrit sur mesure de réplication des flux réseau entre datacenters.
Cette intégration est possible dans SteelConnect EX car la couche logicielle de Versa Networks est un vrai SDN (Software Defined Network) qui supporte d’exécuter des containers de fonctions réseau, autrement appelés VNF (Virtualized Network Functions). Chaque VNF revient en fait à un boîtier réseau virtuel.